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À La Une - Nigeria

Six mois plus tard, 200 lycéennes sont toujours aux mains de Boko Haram

Les États-Unis, la France et la Grande-Bretagne déplorent la mauvaise collaboration avec l'armée nigériane et le manque de progrès des recherches.

A Abuja, le 14 octobre 2014, un mur de policières vêtues de tenues anti-émeutes fait face aux manifestants du mouvement "Bring back our girls" qui appellent à tout faire pour obtenir la libération de 200 lycéennes capturées à la mouvement islamiste Boko Haram, il y a six mois. AFP /PIUS UTOMI EKPEI

Six mois après, rien n'a bougé: plus de 200 lycéennes enlevées par Boko Haram dans le nord-est du Nigeria restent prisonnières du groupe islamiste armé, loin de l'émotion internationale un moment suscitée par le kidnapping.

Une centaine de manifestants qui avaient prévu de marcher mardi après-midi jusqu'à la résidence du président Goodluck Jonathan à Abuja, pour marquer ce triste anniversaire et réclamer la libération des 219 adolescentes toujours portées disparues, ont été stoppés par les forces de sécurité nigérianes. Un mur de policières vêtues de tenues anti-émeutes faisait face aux manifestants du mouvement "Bring back our girls" ("Ramenez-nous nos filles"), né en avril en soutien aux otages, les empêchant d'avancer vers la présidence.


Selon un journaliste de l'AFP sur place, les membres des forces de l'ordre étaient en surnombre par rapport aux participants à la marche, qui entonnaient en chœur "Ramenez-nous nos filles maintenant et en vie!", en mémoire des lycéennes dont l'enlèvement, à Chibok, dans l'Etat de Borno, le 14 avril, avait provoqué l'indignation internationale et un déferlement de bons sentiments. On se souvient notamment de la photo diffusée sur les réseaux sociaux de Michelle Obama, l'épouse du président des Etats Unis, brandissant une pancarte "#Bringbackourgirls".

Les États-Unis ont réaffirmé, mardi, leur engagement à aider le Nigeria à retrouver les otages, et l'ancien Premier Ministre britannique, Gordon Brown, a déclaré, dans une interview au quotidien anglais le Guardian, que les jeunes filles étaient toujours "une priorité dans les esprits".

 

(Pour mémoire: Lycéennes enlevées : Michelle Obama dénonce un "acte insensé")



Au total, 276 adolescentes âgées de 12 à 17 ans ont été kidnappées dans leur dortoir par des hommes armés et emmenées à bord de camions dans l'épaisse forêt de Sambisa, l'un des QG de Boko Haram, non loin de la frontière du Cameroun. Plusieurs dizaines d'entre elles ont réussi à échapper à leurs ravisseurs dans les heures et les jours qui ont suivi.


Le chef de Boko Haram, Abubakar Shekau, a revendiqué cet enlèvement dans un vidéo obtenue par l'AFP le 5 mai, menaçant de marier les captives de force et de les traiter en esclaves. La semaine suivante, une autre vidéo montrait quelques 130 jeunes filles voilées, récitant des versets du coran. Shekau exigeait cette fois la libération de prisonniers de Boko Haram en échange de celle des lycéennes de Chibok.


Peu après, l'armée nigériane, par la voix de son chef d'état-major Alex Badeh, affirmait avoir localisé les jeunes filles, assurant cependant qu'une opération de sauvetage n'était pas envisageable, car trop dangereuse pour les otages. Depuis ces déclarations, aucune nouvelle. Ni des jeunes filles, ni des hypothétiques négociations qui seraient menées dans l'ombre avec les islamistes pour obtenir leur libération.

 

(Pour mémoire : Création d'une force régionale contre Boko Haram)

 

Montagnes russes émotionnelles
Plusieurs pays étrangers - les États-Unis en tête, avec la France et la Grande-Bretagne - ont fourni une aide militaire et logistique, mais déplorent la mauvaise collaboration avec l'armée nigériane et le manque de progrès des recherches. Pire, Boko Haram a mené des dizaines de nouveaux kidnappings dans la région de Chibok, dans l'indifférence générale cette fois.

La conseillère à la sécurité nationale des États-Unis, Susan Rice, a déclaré mardi que les États-Unis allaient "continuer à avancer vers la libération des jeunes filles toujours en captivité".

 

(Lire aussi: Les chrétiens du Nigeria pris dans la guerre menée par les islamistes)

 

Pour les parents des jeunes femmes enlevées, ces six derniers mois furent synonymes de montagnes russes émotionnelles, avec des phases d'espoir et de longues périodes d'agonie, raconte Enoch Mark, le chef du conseil des anciens de Chibok, dont la fille et la nièce font partie des captives. "Au début, nous étions très optimistes, nous pensions que nos filles allaient être retrouvées et sauvées en quelques jours (...), mais cet espoir a diminué de jour en jour" déclare-t-il à l'AFP. "A un certain moment nous avons même envisagé des rites funéraires pour les filles, selon nos traditions", poursuit-il.

"Mais la découverte, le mois dernier à Mubi, d'une jeune fille qui avait été kidnappée en janvier par Boko Haram, nous a redonné l'espoir que nos filles aussi allaient être retrouvées. Si cette fille a pu retrouver la liberté au bout de neuf mois (...) nous ne perdons pas espoir que nos filles soient libérées un jour", cela "nous a redonné espoir et patience" et "nous sommes prêts à attendre des années pour que nos filles reviennent parmi nous", ajoute M. Mark.


Une mère éplorée évoque elle aussi, sous couvert d'anonymat, "six mois de douleur, de peine, d'angoisse et de stress". "Nous demandons au gouvernement de redoubler d'efforts pour retrouver et sauver les filles" déclare-t-elle à l'AFP, estimant que les autorités nigérianes, très critiquées pour leur inaction dans les semaines suivant le kidnapping, ont "une marge de progression". "Je ne perds pas espoir de pouvoir serrer un jour ma fille dans mes bras".

 

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commentaires (4)

C'est beaucoup haram!

Ali Farhat

21 h 57, le 17 octobre 2014

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Commentaires (4)

  • C'est beaucoup haram!

    Ali Farhat

    21 h 57, le 17 octobre 2014

  • QUE NE FINISSE-T-ON AVEC CES PRIMATES...

    LA LIBRE EXPRESSION

    11 h 03, le 16 octobre 2014

  • Si certains pouvaient savoir comment fonctionne ce groupe de terroristes mafieux appele boko haram , ils s'en prendraient plus a leur sponsor ideologique qu'a ce groupe de malafaiteurs . Mais que voulez vous le sponsor est l'allie des occicons .

    FRIK-A-FRAK

    17 h 06, le 15 octobre 2014

  • Un peuple vraiment sauvage loin de la civilisation.

    Sabbagha Antoine

    15 h 49, le 15 octobre 2014

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