Le commandant de la garde nationale ukrainienne, Stepan Poltorak, désormais ministre de la Défense, lors d’une réunion hier avec le président ukrainien Petro Porochenko. HO/Reuters
Le président ukrainien Petro Porochenko a nommé hier Stepan Poltorak, chef de la garde nationale composée de volontaires engagés aux côtés de l'armée dans l'Est séparatiste prorusse, au poste de ministre de la Défense, a annoncé la présidence. M. Poltorak, 49 ans, remplace Valéri Gueleteï, limogé la veille.
La garde nationale est une formation créée en mars sur la base des troupes du ministère de l'Intérieur pour y intégrer les « unités d'autodéfense » du Maïdan, haut lieu de la contestation proeuropéenne dans le centre de Kiev qui a renversé en février le régime du président prorusse Viktor Ianoukovitch. Les soldats de cette unité de combat se sont illustrés lors de combats dans l'Est séparatiste prorusse.
Le président Porochenko a souligné que Poltorak était respecté au sein de l'armée « par les généraux et simples soldats ». Recevant M. Poltorak au palais présidentiel, il a déclaré à ce dernier : « J'apprécie votre professionnalisme et votre patriotisme, votre honnêteté et vos efforts pour créer à partir de zéro la garde nationale connue par la discipline et l'esprit de combat. » M. Poltorak a affirmé pour sa part qu'« une armée forte est une garantie de la paix » et qu'il fera tout son possible « pour que l'armée devienne puissante, rapide, efficace, bien entraînée et bien équipée ».
Selon l'expert militaire Guéorgui Mantchoulenko, grâce à M. Poltorak, « la garde nationale est passée de l'état de rassemblement de bataillons de volontaires à celui de véritable armée ». Ce spécialiste estime que la nomination de M. Gueleteï, issu de la police, était une « erreur » et son remplacement s'explique par l'approche des législatives du 26 octobre et la volonté de « montrer que les erreurs sont corrigées ». Troisième ministre de la Défense nommé depuis l'arrivée au pouvoir de pro-occidentaux à Kiev en février dernier, M. Gueleteï n'est pas parvenu à reprendre le contrôle d'une partie du bassin houiller russophone du Donbass.
Hormis la prochaine échéance interne, cette nomination intervient également dans un contexte d'apaisement du conflit ukrainien et de futures négociations quant à son règlement. M. Porochenko doit en effet rencontrer vendredi prochain le président russe, Vladimir Poutine, en présence de dirigeants européens.
(Source : AFP)