Liban : le contrat de livraison d'armes françaises enfin validé

Le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a assuré mercredi qu'un contrat franco-saoudien de livraison d'armes de trois milliards de dollars au Liban, menacé par la poussée jihadiste en Syrie, allait aboutir.

"Le président de la République a indiqué hier à M. Saad Hariri (ex-Premier ministre libanais) que les conditions étaient désormais remplies pour la finalisation de ce projet", a déclaré M. Le Drian à l'Assemblée nationale. "Ce projet crucial (...) indispensable pour la sécurité du Liban va être mené à son terme, le gouvernement y est particulièrement attaché", a-t-il ajouté.

"Nous avons construit un schéma contractuel qui vient d'être validé par les autorités saoudiennes", a souligné le ministre français. "La France a développé un plan d'équipement qui devrait permettre aux forces armées libanaises d'avoir des moyens terrestres, aéroterrestres et navals", a-t-il précisé.

Le 1er septembre, l'Elysée avait déjà indiqué que le contrat franco-saoudien était en voie de "finalisation", notant que seuls "quelques éléments techniques" restaient à régler.

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Mardi, Saad Hariri a également indiqué que l'accord était "finalisé" et évoqué une évolution "dans les jours qui viennent" sur ce dossier, à l'issue d'un entretien à Paris avec le président François Hollande. "L'accord a déjà été conclu, et les choses avancent dans la bonne direction, a-t-il souligné. Bien sûr, la France va livrer des armes au Liban. Je crois que ça va se passer et on verra dans les jours qui viennent". L'accord est finalisé, c'est une question de jours", a précisé l'ancien Premier ministre.

(Pour mémoire : Accord franco-saoudien d'aide militaire au Liban : délais normaux ou inquiétants ?)

M. Hariri a en outre tenu à préciser avoir discuté avec François Hollande du don saoudien d'un milliard de dollars en faveur de l'armée libanaise, dont il s'est dit personnellement chargé par Riyad. "Le matériel prévu par cette aide pourrait arriver bientôt au Liban", a-t-il dit.

Annoncé solennellement en décembre 2013 par l'ancien président libanais Michel Sleiman, l'aide qui prévoit l'achat d'armes françaises au profit de l'armée libanaise a connu de nombreux retards et rebondissements. Elle avait pour but notamment d'aider la troupe à lutter contre les jihadistes du groupe État islamique (EI, ex-Daech) infiltrés au Liban. Mais les discussions se sont ensuite enlisées, achoppant sur l'établissement d'une liste de matériels.

Le journal Le Figaro a fait état la semaine dernière de nouvelles conditions de l'Arabie saoudite pour mener à bien le contrat. "Ils (les Saoudiens) veulent attendre que le Liban se soit doté d'un président de la République conforme à leurs intérêts, et ils réclament des garanties que ces armes ne finissent pas entre les mains du Hezbollah", a affirmé le quotidien français citant une source française proche du dossier.

(Pour mémoire : Accord franco-saoudien d'aide au Liban : Riyad aurait posé de nouvelles "conditions")

Notre collègue, Élie Masboungi, rapportait de son côté la semaine dernière qu'un haut responsable du ministère français de la Défense a indiqué hors-micro qu'on ne peut pas parler de retard dans la concrétisation de l'accord franco-saoudien et qu'en raison de l'importance de ce marché, les délais sont normaux par rapport aux normes habituelles.

Les jihadistes (de l'EI, mais également du Front al-Nosra, branche syrienne d'el-Qaëda) que l'armée a combattus début août à Ersal (Békaa), retiennent en otage une trentaine de soldats et membres des Forces de sécurité intérieure (FSI). Trois soldats ont déjà été tués, dont deux par décapitation.

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