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Liban - Liban

Tripoli : le groupe Maoulawi-Mansour, « un mal plus médiatique que réel », pour l’instant

Les deux islamistes fugitifs, Chadi al-Maoulawi et Oussama Mansour, ont établi depuis quelques semaines un « carré sécuritaire » à l'intérieur de la mosquée Omar ben Massoud dans le quartier de Bab el-Tebbané.

Le premier avait été arrêté en 2012 par la Sûreté générale dans les bureaux de l'ancien ministre Mohammad Safadi, avant d'être relâché sur fond de mécontentement sunnite et escorté dans un véhicule appartenant à l'ancien Premier ministre Nagib Mikati. Issu de Qobbé, il a participé aux nombreux rounds de violence ayant secoué Tripoli, où il dirigeait un groupe armé.

Le second a également pris part aux combats opposant les deux quartiers de Bab el-Tebbané et Baal Mohsen. Il serait proche du da'ia Omar Bakri Fistok, détenu depuis plusieurs mois par la justice militaire et accusé d'appartenir à un groupe terroriste.


Les deux hommes, Maoulawi et Mansour, ont prêté allégeance au Front al-Nosra en septembre dernier. Depuis cette date, ils ont alimenté de nombreuses spéculations sur de possibles affrontements au lendemain même d'al-Adha entre l'armée et le groupe qu'ils dirigent, formé d'une trentaine d'éléments armés. Hier, ces deux islamistes ont fortifié leur périmètre de sécurité à l'aide de barricades dressées sur la route principale séparant les quartiers de Bab el-Tebbané et Baal Mohsen.


Les craintes d'une nouvelle montée des violences dans la ville du Nord, d'un genre nouveau puisqu'il s'agirait de combats directs entre des islamistes et l'armée, sont surtout exprimées par les milieux du 8 Mars.
Pour le mufti de Tripoli et du Nord, cheikh Malek Chaar, « le mal qui est craint par le public est plus médiatique que réel ». « Je ne crains pas une dégradation sécuritaire à Tripoli », a-t-il déclaré à l'agence d'informations al-Markaziya. « Les groupes présents à Tripoli n'ont aucun problème avec l'État, ni avec l'armée, et c'est ce qui m'apaise », a souligné le dignitaire, rapportant que « leurs seules demandes sont d'achever les procès des détenus islamistes à Roumieh et d'obtenir la libération des militaires otages ». Il a en outre rejeté les propos sur un possible ralliement des habitants de Bab el-Tebbané au groupe islamiste en question.
Toutefois, une question persiste, celle de savoir pourquoi aucune intervention militaire n'a lieu au niveau du périmètre de sécurité établi par Maoulawi et Mansour, et fortifié de jour en jour.

 

(Lire aussi : Au Liban, Offre-Joie reconstruit inlassablement les biens et les âmes)

 

Coordination Futur-armée
Une source autorisée du ministère de l'Intérieur explique sur ce plan à L'Orient-Le Jour que ce n'est pas une couverture politique qui manque à cette démarche, le commissaire du gouvernement près le tribunal militaire ayant déjà engagé il y a une semaine des poursuites contre les deux hommes pour appartenance à « un groupe terroriste armé ». Cette intervention serait tributaire de considérations non politiques, liées aux incidents sécuritaires qui secouent au quotidien le pays. « Tout est question de timing, et la problématique qui se pose n'est pas d'ordre politique », précise la source.


Le député du Futur Ahmad Fatfat n'en est pas si certain. « La décision de poursuivre ces islamistes a certes été prise, mais cette décision n'est pas encore celle de les affronter et d'éradiquer leur présence », a-t-il déclaré, appelant à « la même fermeté ayant accompagné la mise en œuvre du plan sécuritaire à Tripoli ».
Rappelant que « tout le quartier de Bab el-Tebbané est sous le contrôle de l'armée », il a qualifié le groupe Maoulawi-Mansour d' « anormal ». Il s'est surtout étonné de l'émergence de ce groupe, s'interrogeant sur « la couverture dont il bénéficie certainement ».
Pour l'instant, le courant du Futur maintient sa coordination avec l'armée. Après la rencontre entre Ahmad Fatfat et le commandant en chef de l'armée, samedi dernier, un groupe de députés du Futur doit se rendre aujourd'hui à Yarzé afin de réitérer l'appui du bloc à l'institution et à toutes ses actions contre les groupes fondamentalistes.

 

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