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À La Une - conflit

"C'est une horreur, un carnage" pour les Kurdes

Un chirurgien français de retour de Sérékaniyé, au nord de la Syrie, se dit "effondré" par la situation.

Un réfugié qui a fui les violences dans la ville kurde de Aïn al-Arab (Kobané en kurde) se repose après avoir franchi la frontière turque. AFP PHOTO / ARIS MESSINIS

Les pays occidentaux doivent apporter "une aide humanitaire et militaire" aux populations kurdes, a déclaré samedi lors d'une conférence de presse à Paris le chirurgien Jacques Bérès, dénonçant "une horreur" et "un carnage" dans le nord de la Syrie.

"Il faut voir ce que les Kurdes se prennent", lance désabusé le Dr Bérès, rentré la veille de Sérékaniyé, localité à quelques kilomètres à l'est de Aïn al-Arab (Kobané en kurde, au nord de la Syrie), ville assiégée depuis plus de deux semaines par l'organisation Etat islamique (EI).
"C'est une horreur, un carnage", ajoute le cofondateur de Médecins du monde et Médecins sans frontières et aujourd'hui président de l'association France Syrie Démocratie, relatant les "blessures, brûlures" et "des jeunes gens dont les membres ont été arrachés". La situation "m'effondre en tant que chirurgien", ajoute-t-il, décrivant un flot continu d'arrivées de blessés, "dont 40% de femmes", et un manque "en tout" pour apporter les soins nécessaires.

Pour le médecin, si quelques combattants du PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan, turc) et du YPG, la principale milice kurde en Syrie, sont "aguerris", beaucoup d'autres "ne sont armés eux que de leur seul courage et d'une mauvaise kalachnikov".
"Les pays doivent leur apporter une aide humanitaire et une aide militaire", explique Jacques Bérès, ironisant sur la disproportion des moyens entre "de vieilles kalachnikov face à des tanks des jihadistes".

 

"La population est piégée"
A Sérékaniyé, les 40 à 50 000 habitants "sont coincés entre les combattants de Daech (acronyme de l'EI en arabe, ndlr) d'un côté, et la frontière turque fermée de l'autre" par un "mur de 5 mètres de haut et des barbelés", dénonce Marc Roussel, un documentariste qui était de l'expédition.


"La population est piégée", selon lui. Le Dr Bérès redoute lui un "génocide" des Kurdes.
En dix jours sur le territoire syrien, les deux hommes disent n'avoir "pas constaté le moindre effet des armes livrées" par les pays occidentaux dont la France.

Depuis le déclenchement de l'offensive jihadiste dans le nord de la Syrie, l'Observatoire syrien des droits de l'Homme estime qu'environ 300 000 personnes ont été déplacées. Selon Ankara, plus de 186 000 personnes ont passé la frontière pour se réfugier en Turquie.

 

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