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À La Une - Hajj

Deux millions de pèlerins lapident Satan, au début de la fête d'al-Adha

Le flux des fidèles à Mina était canalisé par les agents de sécurité qui formaient une chaîne humaine autour des accès au site de la lapidation.

Au total, 2 085 238 personnes participaient cette année au hajj, dont 1 389 053 venus de l'étranger et le reste, soit 696 185, du royaume saoudien. AFP PHOTO/MOHAMMED AL-SHAIKH

Plus de deux millions de fidèles ont commencé samedi à Mina, près de La Mecque, le rituel de lapidation d'une stèle symbolisant Satan, au premier jour de la fête d'al-Adha, la fête du sacrifice célébrée par les musulmans dans le monde entier.

Les hommes vêtus de blanc et les femmes portant des habits couvrant entièrement le corps se succédaient pour s'adonner à ce rituel qui consiste à jeter sept pierres le premier jour sur la grande stèle, et 21 pierres le lendemain ou le surlendemain sur les trois stèles (grande, moyenne, petite).

Le flux des fidèles à Mina, une cité de toile qui ne s'anime qu'une fois par an durant les jours du hajj, était canalisé par les agents de sécurité, qui formaient une chaîne humaine autour des accès au site de la lapidation.
Un pèlerin jordanien, Mohsen al-Omar, en sueur, a confié que les souffrances endurées par la chaleur et les déplacements en foule ne faisaient qu'ajouter à "la joie d'accomplir les rites" du hajj.

Alors que les autorités ont dépensé des milliards de dollars pour agrandir et moderniser les lieux saints, Mohamed Khan, un Pakistanais de 29 ans, s'est plaint d'un manque de "services de base" comme "l'eau ou les zones ombragées". "Les pèlerins s'organisent tout seuls, et cela crée des problèmes", a-t-il dit.

Les fidèles ont passé la nuit dans la vallée proche de Mouzdalifa après avoir prié toute la journée de vendredi sur le Mont Arafat, le moment fort du pèlerinage.
La lapidation symbolise, selon la tradition musulmane, la résistance à Satan qui est apparu en trois endroits différents au patriarche Abraham pour le dissuader de sacrifier, comme le lui ordonnait Dieu, son fils Ismaël. Alors qu'il s'apprêtait à faire ce sacrifice, Abraham a reçu un mouton qu'il a égorgé à la place.

1,5 milliard de musulmans
Pour se rappeler le geste d'Abraham, les pèlerins immolent une bête, généralement un mouton dont la viande est offerte aux nécessiteux, une tradition observée parmi les quelque 1,5 milliard de musulmans dans le monde.
Cependant, les pèlerins ne s'adonnent plus eux-mêmes au rituel du sacrifice. Ils paient des agences spécialisées qui distribuent en leur nom la viande à des musulmans dans différents pays.

De Lagos à Kaboul, et de Manille à Moscou, les fidèles célèbrent la fête : des moutons, des chèvres ou des veaux sont égorgés et des prières sont dites dans des mosquées et des parcs.
Dans les territoires palestiniens et en Israël, les musulmans et les juifs célébraient samedi dans le calme, chacun de leur côté, les fêtes d'al-Adha et le Yom Kippour, qui coïncidaient pour la première fois depuis trois décennies. A la mosquée al-Aqsa à Jérusalem-Est, plusieurs dizaines de milliers de fidèles ont assisté à la prière du matin, sans incident particulier.

Au total, 2 085 238 personnes participaient cette année au hajj, dont 1 389 053 venus de l'étranger et le reste, soit 696 185, du royaume saoudien, selon le service des statistiques. Ces chiffres sont similaires à ceux du dernier hajj. Des personnalités politiques, dont le président soudanais Omar el-Bachir, participaient au pèlerinage, qui s'effectue dans un contexte tendu au Moyen-Orient avec la guerre engagée contre les jihadistes du groupe État islamique (EI).

Le hajj est entouré de strictes mesures destinées à protéger les pèlerins de deux virus mortels, la fièvre Ebola et le coronavirus MERS, qui a fait plus de 300 morts en Arabie saoudite.
"Aucun cas de MERS ou d'Ebola (...) n'a été enregistré jusqu'à présent parmi les pèlerins effectuant le hajj cette année", a affirmé samedi un conseiller du ministre de la Santé, Tarek Madani, cité par l'agence officielle Spa.

Le hajj, plus grand pèlerinage annuel au monde, est l'un des cinq piliers de l'islam que tout fidèle est censé accomplir au moins une fois dans sa vie s'il en a les moyens.

 

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