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Moyen Orient et Monde - Fête d’al-Adha - Religion

Plus c’est gras et plus c’est bon, mais c’est de plus en plus cher...

Une hausse de prix significative a été observée dans le monde arabe, contribuant à la baisse des ventes.

La fête d’al-Adha, célébrée par les musulmans à travers le monde par l’immolation d’un mouton, coïncide avec la fin du hajj. Sabah Arar/AFP

Une odeur de fumier flotte sur le marché au bétail au moment où le soleil décline, et Ali al-Chamrani suppute sur les chances d'écouler ses moutons avant la fête d'al-Adha qui sera célébrée demain.
« Ils sont plus chers cette année », constate ce vendeur devant un enclos d'une quarantaine de moutons de la race locale Naïmi, reconnaissable à sa tête brune et à son épaisse fourrure d'un blanc sale. « Il n'y a pas beaucoup de moutons Naïmi cette année », ajoute le marchand à la barbe noire qui est allé chercher son troupeau par camion à Hafr al-Baten, près de la frontière avec l'Irak. Avec d'autres marchands, il a installé son enclos sur l'un des 14 emplacements choisis par les autorités pour les marchés à moutons provisoires aménagés autour de Riyad, capitale de 5,7 millions d'habitants.
Ali al-Chamrani, voix douce et lunettes de soleil accrochées à la poche de sa robe blanche traditionnelle, propose ses moutons entre 1 600 et 2 000 riyals la tête (337 à 422 euros). C'est nettement plus cher que l'année dernière, relève Nasser al-Qahtani, un étudiant rasé de près, venu avec son meilleur ami, Mouath al-Obaïda. Le jeune homme se présente comme un expert dans le choix du bon mouton, dont il peut dire s'il est bon en tâtant sa chair. « Plus c'est gras, plus c'est bon. » En dépit de l'envolée des prix, il choisit une bête qu'il paie 1 900 riyals, soit 400 de plus que l'année dernière. La croupe de l'animal est marquée à la peinture rouge en attendant que ses acheteurs viennent le chercher.

 

Une bête au lieu de deux
La fête d'al-Adha, célébrée par les musulmans à travers le monde par l'immolation d'une bête, coïncide avec la fin du hajj, le pèlerinage annuel à La Mecque. Al-Adha se déroule pendant le rituel de lapidation de Satan, qui verra les fidèles jeter des pierres en direction de stèles représentant ce démon. L'immolation d'une bête reproduit, dans la tradition musulmane, le geste qu'a failli accomplir Abraham, à qui Dieu avait demandé de sacrifier son fils, le prophète Ismaïl. Selon cette tradition, l'ange Gabriel remplaça le fils d'Ismaïl par un mouton juste avant le geste fatidique. La coutume veut qu'un tiers de la viande tirée du mouton aille à la famille, et que les deux tiers soient offerts aux amis et aux pauvres.
La hausse des prix n'a pas été seulement constatée à Riyad. « Plus on s'approche d'al-Adha, plus les prix montent », indique un habitant du nord de l'Arabie saoudite, Abou Majed. Au lieu des deux bêtes qu'il a pris l'habitude de sacrifier, il n'en immolera qu'une « en raison des prix élevés ». « Il y a moins de moutons que l'année dernière », affirme Assef Nimahi, un vendeur arrivé sur un autre marché des environs de la capitale, près de la banlieue de Yassamine, avec un camion chargé de moutons Naïmi. En raison de la guerre, les moutons ne viennent pas cette année de Syrie, un fournisseur traditionnel, explique en souriant ce vendeur, la tête ceinte du keffieh rouge et blanc distinctif des Saoudiens. Mais Assef Nimahi affirme que l'absence de moutons syriens ne le dérange pas. Il préfère la race locale, le mouton Naïmi. « C'est si bon. »

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