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Liban

Al-Nosra et Daech s’engagent à ne plus porter atteinte aux soldats otages, affirment des ulémas syriens

Une délégation des ulémas musulmans de la région syrienne du Qalamoun s’est réunie hier à Ersal avec des cheikhs de Baalbeck et de Ersal, et une délégation d’ulémas musulmans libanais. Photo Wissam Ismaïl

La délégation envoyée par le Qatar n'est pas revenue hier à Ersal après avoir rencontré pendant des heures, la veille, les ravisseurs des militaires pris en otage. La délégation, comprenant un Syrien et un Qatari, a pu entrer en contact avec un responsable d'al-Nosra, qui n'est pas Abou Malek el-Talli, le « prince » connu du groupuscule, et avec Abou Hassan, responsable au sein de l'État islamique. Cela ne signifie pourtant pas que les concertations ne sont plus en cours. L'État libanais exige en effet actuellement auprès des médiateurs que les deux groupuscules s'engagent à ne plus porter atteinte aux soldats otages, quitte à améliorer les conditions de vie des réfugiés dans les camps syriens. Par ailleurs, si aucun des militaires pris en otage lors des combats de Ersal n'a été libéré, la délégation est revenue hier du jurd accompagnée de l'otage Kamal Hojeiri, sous-officier des SR de l'armée, qui avait été enlevé par al-Nosra il y a deux semaines dans sa ferme de Ersal.
Dans ce contexte, une délégation des ulémas musulmans de la région syrienne de Qalamoun s'est réunie hier à Ersal avec des cheikhs de Baalbeck et de Ersal et une délégation d'ulémas musulmans libanais, ainsi que des représentants des services de sécurité. Dans la maison d'Abou Khaled Hojeiri, un notable du village, le groupe syrien a affirmé que les ravisseurs des militaires se sont engagés à ne plus leur porter atteinte. Pendant ce temps, Maher el-Amatouri, originaire de Barouk, était enlevé par des individus armés de nationalité syrienne alors qu'il se trouvait à Wadi Hmayed, à Ersal. En soirée, 66 kgs de produits chimiques explosifs reliés à un détonateur électrique ont par ailleurs été retrouvés à Ersal par les forces de l'ordre.
De son côté, le Premier ministre, Tammam Salam, a affirmé hier que le gouvernement entreprenait toujours les concertations à propos des militaires otages, notant que le dénouement aura lieu selon « un package deal global ». Se prononçant à partir du Parlement, M. Salam a assuré que « cette affaire est très délicate ». « Les médiations sont en cours et prennent en considération l'intérêt des otages et de la patrie. Elles sont à caractère confidentiel. Ce dossier nécessite une mobilisation et une conscience nationales », a-t-il ajouté, affirmant avoir rencontré les familles des otages. « L'État libanais, à savoir le gouvernement et toutes les instances, protège ces jeunes et leurs familles. L'État, les familles des otages et les médias doivent coopérer pour aboutir à une position nationale unifiée à ce sujet », a-t-il déclaré. Et de poursuivre : « Nul ne doit intervenir entre nous et nous exploiter. Nous constituons un seul et même front pour faire face au terrorisme. Nous remercions le Qatar et la Turquie pour nous avoir permis, et ce sans oublier nos efforts fournis, de parvenir à des résultats satisfaisants en ce sens. » Le Premier ministre a rencontré, par ailleurs, le député Georges Adwan et l'ambassadrice de l'Union européenne Angelina Eichhorst au Grand Sérail.

Jreige somme les médias de faire face à la guerre
La Rencontre de concertation de Saïda avait pour sa part réitéré hier sa confiance dans les efforts du Premier ministre pour libérer les militaires otages. Les personnalités réunies à Majdelioun, à l'invitation de la députée Bahia Hariri et en présence notamment de l'ancien Premier ministre, Fouad Siniora, ont souligné la nécessité de l'élection rapide d'un président de la République pour que les institutions recouvrent leur rôle normal.
Pour sa part, le ministre de l'Information Ramzi Jreige a présidé hier, au ministère, une réunion des responsables des chaînes de télévision, qui a porté sur l'attitude médiatique concernant l'attaque déclenchée par les terroristes contre Ersal.
Au terme de la réunion, M. Jreige a indiqué, au cours d'une conférence de presse, que « le pays traverse une étape délicate au cours de laquelle il fait face à une agression terroriste que l'armée a affrontée courageusement ». « Des militaires sont morts en martyrs et d'autres ont été enlevés par les terroristes. Ces terroristes utilisent dans leur guerre contre le Liban des armes diverses, à savoir celle de la presse, dans le but d'intimider et de terroriser les gens. J'exhorte les responsables de l'audiovisuel à faire face à cette guerre médiatique déclenchée par les terroristes, et ce dans le but de ne pas leur permettre, à travers les chaînes télévisées, de terroriser les citoyens et de provoquer la discorde. Nous avons besoin d'unifier nos rangs et de rejeter les différends politiques à l'ombre des menaces qui nous guettent », a déclaré M. Jreige, soulignant l'importance de « soutenir les familles des soldats otages et de ne pas tenter de les présenter comme faisant partie d'un camp opposé à l'État ».

La route de Qalamoun coupée
Pendant ce temps, les protestations des familles des otages se poursuivent. Hier, la route de Qalamoun a été bloquée pendant plusieurs heures, et celle de Halba-Kobeyate momentanément. Des comités de la société civile à Tripoli ont visité la tente dressée par les familles des otages à Qalamoun où ils ont été reçus par Nizam Mghayt, frère de l'otage Ibrahim Mghayt, qui a assuré que les familles n'ont trouvé d'autre issue que de couper les routes face à « l'inaction de l'État ». Par ailleurs, le commissaire du gouvernement près le tribunal militaire, le juge Sakr Sakr, a inculpé hier le détenu Mohammad Ayoubi pour appartenance à une cellule terroriste armée. Il l'a ensuite déféré devant le premier juge d'instruction militaire, Riad Abou Ghida.
Des individus armés ont attaqué pour leur part, à l'aube, un chantier appartenant à Ghannam Ghannam à Ras Baalbeck. Ils ont enlevé le concierge d'origine syrienne et se sont emparés d'un tracteur. Ils ont également battu un berger originaire de Ersal.
À Amchit, par ailleurs, une force de la douane a arrêté un Syrien dans le cadre de l'enquête ouverte suite à l'affaire des comprimés de Captagone que la douane avait saisis mardi dans une menuiserie à Hbaline, à Jbeil.
Enfin, Khodr Darwiche, qui avait été enlevé il y a six jours dans la ville de Tiba alors qu'il se rendait à Baalbeck, a été libéré hier sans paiement de rançon grâce à des efforts déployés par le directeur de la Sûreté générale Abbas Ibrahim.

La délégation envoyée par le Qatar n'est pas revenue hier à Ersal après avoir rencontré pendant des heures, la veille, les ravisseurs des militaires pris en otage. La délégation, comprenant un Syrien et un Qatari, a pu entrer en contact avec un responsable d'al-Nosra, qui n'est pas Abou Malek el-Talli, le « prince » connu du groupuscule, et avec Abou Hassan, responsable au sein de...

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