Le président Barack Obama a admis dimanche que les Etats-Unis avaient sous-estimé le fait que le chaos en Syrie pourrait fournir un terrain propice à l'émergence de groupes jihadistes aussi dangereux que l'organisation l'Etat islamique (EI, ex-Daech).
S'exprimant sur la chaîne CBS News, le président Obama a qualifié la Syrie de "Ground Zero pour les jihadistes à travers le monde".
"Le chef de notre renseignement Jim Clapper a reconnu qu'ils avaient sous-estimé ce qui se passait en Syrie", a-t-il dit en parlant du directeur du renseignement national.
Interrogé pour savoir si Washington avait aussi sur-estimé la capacité ou la volonté de l'armée irakienne de combattre les jihadistes, le président américain a répondu: "C'est vrai, c'est tout à fait vrai".
Ces commentaires sont extraits d'une interview à l'émission "60 minutes" de CBS, qui doit être diffusée intégralement dimanche soir.
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M. Obama a estimé que les propagandistes de l'EI étaient devenus "très calés" sur les médias sociaux et attiraient, en Europe, en Amérique, en Australie et dans les pays musulmans, de nouvelles recrues "qui croient en leurs inepties jihadistes". Il a ajouté que la solution était en partie militaire, en évoquant les raids aériens menées par la coalition anti-jihadistes formée par les Etats-Unis et leurs alliés, destinée à priver l'EI de ses territoires et ressources. Mais il a estimé que la Syrie et l'Irak devaient aussi résoudre leurs crises politiques respectives.
Frappes contre des raffineries en Syrie
Sur le terrain, la coalition anti-jihadistes a poursuivi son offensive en Syrie, frappant de nouvelles raffineries contrôlées par l'EI. Quatre raffineries de taille modeste utilisées par l'EI ont été touchées par des frappes ainsi que le centre de commandement et de contrôle de l'EI au nord de Raqa, a annoncé le commandement américain chargé du Moyen-Orient (Centcom).
La coalition avait déjà visé au moins 12 raffineries de pétrole contrôlées par ce groupe extrémiste ces derniers jours dans l'est de la Syrie. Elle cherche ainsi à assécher la manne financière que représente l'or noir pour les jihadistes, qui l'achemine en contrebande notamment vers la Turquie voisine, selon des experts.
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"L'EI raffinait du pétrole de manière artisanale et le vendait à des commerçants turcs, a expliqué à l'AFP le directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), Rami Abdel Rahmane. La coalition veut ainsi détruire l'économie de l'EI, le nerf de la guerre".
Avant l'opération initiée par les Etats-Unis, les jihadistes gagnaient quelque 3 millions de dollars (2,4 millions d'euros) de revenus par jour grâce à l'or noir, selon des experts. Mais, depuis le début des frappes, le pompage dans les champs sous leur contrôle a pratiquement cessé.
Combats à l'ouest de Bagdad
En Irak, les forces pro-gouvernementales ont repoussé tôt dimanche une attaque de l'EI contre Amriyat al-Fallouja, une localité stratégique à une quarantaine de kilomètre à l'ouest de Bagdad, selon des sources de sécurité. L'armée a reçu le soutien d'avions américains, saoudiens et émiratis qui ont "détruit deux postes de contrôle et un véhicule de transport de l'EI", a indiqué le Centcom.
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Avions britanniques prêts à frapper
Dans une vidéo diffusée samedi sur internet, le Front Al-Nosra - la branche d'el-Qaëda en Syrie - a qualifié les opérations de la coalition de "guerre contre l'islam" et a fustigé un "axe du mal" dirigé par "le pays des cow-boys". "Ces Etats ont commis un acte horrible qui va les mettre sur la liste des cibles des forces jihadistes dans le monde entier", affirme dans la vidéo le porte-parole d'Al-Nosra, Abou Firas al-Souri.
En étendant les frappes à la Syrie la semaine dernière, les Etats-Unis ont notamment pris pour cible des positions d'Al-Nosra et des membres de Khorassan, un groupuscule islamiste proche d'el-Qaëda qui s'apprêtait selon Washington à lancer des "attaques majeures" aux Etats-Unis et en Europe.
Le chef présumé du groupe Khorassan, Muhsin al-Fadhli, a vraisemblablement été tué dans ces raids, a indiqué SITE, le centre américain de surveillance des sites islamistes, en se basant sur des tweets de combattants.
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Les menaces d'Al-Nosra font suite à celles proférées la semaine dernière par un porte-parole de l'EI, qui avait appelé les musulmans à tuer des citoyens des pays membres de la coalition.
Ces appels ont provoqué l'indignation de responsables musulmans, notamment au Royaume-Uni et en France, un pays sous le choc de la décapitation d'Hervé Gourdel, enlevé en Algérie par un groupe rallié à l'EI.
Dernier pays en date à se joindre à la campagne de frappes, le Royaume-Uni fait désormais voler "quotidiennement" au dessus de l'Irak des chasseurs-bombardiers Tornado de la Royal Air Force (RAF), selon le ministre britannique de la Défense Michael Fallon. Ces appareils basés à Chypre "sont prêts à aider les troupes (irakiennes et kurdes) au sol en cas d'affrontements", a-t-il ajouté.
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Commentaires
Obama face à l'État islamique
commentaires (4)
METTRE SANS BAROMÈTRE... PARAÎRE ET DISPARAÎTRE... PROMETTRE ET PERMETTRE... SANS THERMOMÈTRE NI MÈTRE... PUIS SOUDAIN COMPARAÎTRE ET ADMETTRE... C'EST QUE LE MANOMÈTRE FAUSSE LES DONNES... ET TOUT S'ENCHEVÊTRE !
LA LIBRE EXPRESSION
14 h 32, le 30 septembre 2014