Rechercher
Rechercher

Moyen Orient et Monde

En frappant en Syrie, la Jordanie prend des risques

La Jordanie prend des risques en participant aux côtés des États-Unis aux frappes contre les groupes extrémistes en Irak et en Syrie, deux pays voisins du royaume hachémite, préviennent des analystes. Aux côtés de quatre États du Golfe, dont l'Arabie saoudite, Amman s'est en effet placé cette semaine aux premiers rangs des pays arabes s'impliquant dans la coalition initiée par Washington pour « détruire » le groupe État islamique (EI, ex-Daech). Son aviation a « détruit un certain nombre de cibles de groupes terroristes qui ont l'habitude d'envoyer leurs éléments en Jordanie pour y commettre des actes de sabotage », a précisé l'armée.


Amman s'est embarqué « dans un guêpier sans qu'il y ait de véritable menace nécessitant une telle intervention », estime le politologue jordanien Labib Kamhawi. « La Jordanie n'a aucun intérêt à entrer ainsi au cœur de la zone de danger, les responsables ayant assuré à plusieurs reprises que l'EI ne constituait pas une menace pour la sécurité du pays ni sa stabilité », selon lui. « Pourquoi alors, avons-nous envoyé nos avions pour frapper des cibles en Irak et en Syrie ? » Comme d'autres experts, il met en garde contre le « danger de représailles » qui pourraient être menées « pour punir la Jordanie ».

 

(Lire aussi : « L'objectif ultime des pays du Golfe est d'amener Assad à un nouveau cycle de négociations »)

 

Ce risque est également mis en avant par les Frères musulmans, la principale force d'opposition. Leur numéro deux, Zaki Bani Irsheid, a affirmé le refus de la confrérie de toute « ingérence étrangère dans les affaires arabes et islamiques, ainsi que la participation de la Jordanie à ces frappes ». « Certaines cellules pourraient mener des attaques en représailles », prévient aussi Hassan Abou Hanieh, expert des groupes islamistes. Il rappelle le précédent des attentats-suicide perpétrés par des membres d'el-Qaëda contre trois hôtels d'Amman qui avaient fait 60 morts. Les services de la sécurité jordanienne ont d'ailleurs annoncé dimanche la récente arrestation de onze membres de l'EI accusés de préparer des attentats « contre des institutions vitales afin de semer l'anarchie dans le pays ». Pour Hassan Abou Hanieh, « la Jordanie est désormais dans une zone de danger, l'EI ayant appelé ses partisans à travers le monde à mener des attaques contre les États-Unis et ses alliés ».

 

Commentaire
Les limites du combat contre l'État islamique

 

La Jordanie prend des risques en participant aux côtés des États-Unis aux frappes contre les groupes extrémistes en Irak et en Syrie, deux pays voisins du royaume hachémite, préviennent des analystes. Aux côtés de quatre États du Golfe, dont l'Arabie saoudite, Amman s'est en effet placé cette semaine aux premiers rangs des pays arabes s'impliquant dans la coalition initiée par...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut