Alors que le pays connaît une de ses pires crises touristiques, ravagé par l'instabilité politico-sécuritaire, le ministre Michel Pharaon a annoncé la création d'une Commission pour la promotion du tourisme rural.
Présidée par Michel Pharaon, elle comprend des représentants des ministères de l'Intérieur, de la Culture, de l'Agriculture, de l'Environnement et de l'Information, ainsi que des représentants de la société civile et des organismes touristiques.
« Le Chouf, Jezzine, la Békaa, le Akkar... le Liban bénéficie d'un immense potentiel en la matière, a-t-il souligné dans un entretien accordé à L'Orient-Le Jour. Depuis quelques années déjà de nombreuses initiatives individuelles sont entreprises ici et là, il est temps aujourd'hui de coordonner l'ensemble de ces actions afin de profiter au maximum d'un secteur en pleine croissance au Liban et dans le monde. »
Le développement des régions pourrait effectivement bien constituer une réponse au désert touristique que subit le pays depuis un peu plus de deux ans, même si le ministre ne souhaite pas se cantonner au tourisme interne. « S'il est vrai que le tourisme rural permettra de stimuler le tourisme des Libanais au Liban, il permettra aussi d'attirer des visiteurs étrangers », a-t-il confié dans un entretien accordé à L'Orient-Le Jour.
(Pour mémoire : Pharaon présente un projet de coopération pour développer le tourisme rural)
Selon le ministre du Tourisme, le développement du tourisme rural est une nécessité vu l'évolution du marché et la situation économique. « Le tourisme des jeunes étant en pleine croissance, nous nous devons d'adapter notre offre à cette nouvelle cible en proposant notamment des formules adaptées à des budgets plus restreints. »
Le ministre a ainsi évoqué des « packages » incluant un billet d'avion pour Beyrouth au départ d'un pays de la région et un séjour rural au Liban pour 500 dollars. « Il sera également possible d'y ajouter une nuit ou deux dans un hôtel de la capitale, ajoute le ministre. Le touriste pourra ainsi découvrir le Liban pour 1 000 dollars incluant billet, tourisme rural et une nuit à Beyrouth. »
(Pour mémoire : Dans le caza de Jbeil, la femme au cœur du tourisme rural et du développement)
Le développement du tourisme rural au Liban inclura en outre celui du tourisme religieux, de l'écotourisme, du tourisme agricole et celui des maisons d'hôte. « La route des vins, le parcours du miel, les visites des réserves naturelles, le camping... Nous espérons de cette manière fidéliser les touristes de la diaspora qui aspirent à une autre forme de tourisme que le tourisme traditionnel, a ajouté le ministre, et qui souhaitent découvrir leur pays quand ils rentrent au Liban. »
À la question du budget alloué pour cette stratégie, le ministre a avoué ne disposer à l'heure actuelle que « d'un budget promotionnel. Nous comptons sur une collaboration renforcée avec les organisations non gouvernementales, a-t-il expliqué. Nous demanderons des financements initiative par initiative ».
Lire aussi
Jbeil se développant très vite, priorité à la réglementation de la construction et aux espaces verts
De Tannourine à Jezzine : à la découverte du « vrai » Liban avec l'Apsad
À la découverte de la cédraie de Tannourine et du gouffre de Baatara