Le président iranien Hassan Rohani assistant, lundi 22 septembre 2014, au défilé militaire à l'occasion du 34e anniversaire du début de la guerre Iran-Irak. AFP PHOTO/ BEHROUZ MEHRI
Les ministres des Affaires étrangères de l’Iran et de l'Arabie saoudite se sont rencontrés à New York, en marge de l'Assemblée générale des Nations unies, rapportent lundi les médias officiels iraniens.
Il s'agit du premier entretien à ce niveau entre ces deux puissances régionales rivales depuis l'élection en juin 2013 du président iranien Hassan Rohani, présenté comme un modéré.
L’Iran, puissance chiite, et l'Arabie saoudite, royaume sunnite abritant les principaux lieux saints de l'islam, se livrent une lutte d'influence sur la plupart des théâtres de conflit ou de crise à travers le Moyen-Orient, du Liban au Yémen et à Bahreïn en passant par l'Irak et la Syrie.
A l'issue de cette rencontre, le ministre iranien Mohammad Javad Zarif a déclaré que cet entretien pourrait conduire à une amélioration des relations entre les deux pays. "Mon homologue saoudien et moi-même pensons que cette rencontre sera la première page d'un nouveau chapitre dans les relations entre nos deux pays", a-t-il dit, cité par l'agence de presse Irna. "Nous espérons que ce nouveau chapitre sera efficace pour l'instauration d'une paix et d'une sécurité régionales et mondiales et préservera les intérêts des pays musulmans à travers le monde", a-t-il ajouté.
D'après Irna, le chef de la diplomatie saoudienne, le prince Saoud el-Fayçal, a fait une allusion à l'offensive en Irak et en Syrie des radicaux sunnites du groupe Etat islamique. "Nous sommes conscients de l'importance et du caractère sensible de cette crise et de l'opportunité qui se présente à nous. Nous pensons qu'en saisissant cette opportunité précieuse et en évitant les erreurs du passé, nous pouvons traiter cette crise avec succès", a déclaré le prince Saoud, selon l'agence iranienne. "L’Iran et l'Arabie saoudite sont influents dans la région et une coopération entre eux aura des effets évidents sur l'instauration d'une sécurité régionale et mondiale."
(Repère : Coalition internationale contre l'EI : Qui va faire quoi?)
"Le socle de stabilité" du Moyen-Orient
Le président iranien Hassan Rohani a de son côté affirmé lundi que son pays représentait "le socle de stabilité" au Moyen-Orient et a lié les troubles actuels de la région à un "complot des grandes puissances".
"L'Iran est le socle de stabilité dans cette région sensible du Moyen-Orient" qui est "aujourd'hui dominée par les troubles, l'insécurité, les massacres et l'effroi", a affirmé M. Rohani lors d'un discours à l'occasion du 34e anniversaire du début de la guerre Iran-Irak.
"Les peuples de la région résistent et résisteront face aux terroristes, a-t-il ajouté. Les forces armées et le gouvernement de la République islamique les aideront partout. Nous sommes heureux que les peuples de la région résistent face aux complots des grandes puissances", citant des "victoires" en Irak, en Syrie, à Gaza, en Palestine, au Yémen et en Afghanistan.
M. Rohani s'exprimait avant son départ pour New York, où il doit prononcer jeudi un discours à l'Assemblée générale de l'ONU.
L'Iran a apporté son aide aux gouvernement syrien, irakien, et aux Kurdes irakiens pour combattre le groupe jihadiste, mais il refuse officiellement de faire partie de la coalition internationale menée par les Etats-Unis. Téhéran accuse les Occidentaux et certains pays de la région d'avoir créé l'EI dans le but de faire tomber le régime de Bachar el-Assad, son principal allié régional contre Israël.
Vendredi, le secrétaire d'Etat américain, John Kerry, avait estimé que la République islamique avait "un rôle" à jouer dans la lutte contre l'EI.
Hassan Rohani a également assuré que l'Iran "ne cèdera pas face aux pressions de l'Occident" lors des négociations nucléaires qui ont repris en marge de l'Assemblée générale. L'Iran et le groupe 5+1 (Etats-Unis, France, Royaume-Uni, Chine, Russie et Allemagne) se sont donnés jusqu'au 24 novembre pour trouver un accord global qui rendrait quasiment impossible à l'Iran de se doter de l'arme atomique, en échange d'une levée des sanctions internationales qui pèsent sur le pays.
"Sous prétexte du dossier nucléaire, ils ont lancé une nouvelle guerre économique, à travers les sanctions, contre le peuple iranien", a lancé M. Rohani, réaffirmant que l'Iran ne voulait pas "d'armes de destruction massive" mais "le progrès et ses droits".
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commentaires (7)
NE PEUVENT-ILS PAS S'ASSEOIR ENSEMBLE ET S'ENTENDRE SUR UN "TAËF"... GENRE YALTA... RÉGIONAL POUR QU'ON EN FINISSE DE CES GUERRES INTER ISLAMIQUES ?
LA LIBRE EXPRESSION
09 h 33, le 23 septembre 2014