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À La Une - Referendum

Indépendance ou autonomie, l'Ecosse a rendez-vous avec l'Histoire

Les premiers résultats sont attendus vendredi au petit matin.

Quelque 4,29 millions d'électeurs - dont 600 000 ont déjà voté par correspondance - étaient appelés aux urnes pour voter, lors du referendum sur l'indépendance de l'Ecosse. Une participation massive était attendue, de l'ordre de 80%. REUTERS/Paul Hackett

De Glasgow à Edimbourg en passant par une myriade d'ilots, les Ecossais votaient jeudi massivement pour ou contre leur indépendance, un rendez-vous avec l'histoire qui fascine et souvent inquiète les 92% restants des Britanniques.

 

Jeudi matin, les bureaux de vote ont ouvert à 07H00 (06H00 GMT) et doivent fermer à 22H00 (21H00 GMT). Sur les bulletins, une question de huit mots avec deux cases à cocher pour le oui ou le non : "L'Ecosse doit-elle être un pays indépendant?".

En l'absence d'estimations de sortie des urnes, les résultats sont attendus vendredi à l'aube. Les instituts de sondage ont prédit une courte victoire du non, rattrapé en fin de campagne par le oui, mais avec une avance se situant dans la marge d'erreur de 3%. Ils misaient aussi sur une participation record de l'ordre de 80% des 4,2 millions d'Ecossais de 16 ans et plus, à l'aune du débat identitaire qui a embrasé le territoire ancré depuis 307 ans à ses voisins du sud, en vertu d'un Acte d'Union. Les rares sondages conduits auprès des Anglais, Gallois et nord-Irlandais réduits à l'état de simple spectateurs face à l'éventuel éclatement du Royaume-Uni, dégageaient une forte majorité en faveur du non.

 

(Lire aussi : Le référendum en Écosse sous la loupe des indépendantistes à travers le monde)

 

Jusqu'à une heure avancée mercredi soir, les dirigeants des deux camps ont jeté leurs forces dans la bataille pour tenter de séduire le dernier carré d'indécis.

"C'est la chance de toute une vie (...) a saisir des deux mains", a dit jeudi à l'AFP Alex Salmond,le Premier ministre de l'Ecosse semi-autonome qui votait dans sa circonscription de Strichen. "Faisons-le!", avait-il clamé la veille au soir à Perth. "Yes we can", avait répondu la foule de ses partisans survoltés. L'ex-locataire travailliste du 10, Downing Street Gordon Brown -- de loin le moins mal-aimé des politiciens britanniques dans sa terre natale d'Ecosse -- a montré une ferveur égale à Glasgow, mais en faveur du non. Il a dénoncé un nationalisme "étriqué", égoïste et qui divise.

 

(Lire aussi : Édimbourg, les îles et les villages retiennent leur souffle...)

 

Festival démocratique

Il s'agit du "plus grand festival démocratique" jamais organisé en Ecosse, qui a changé une dizaine de fois de statut en 1 400 ans d'histoire mouvementée, a fait valoir M. Salmond. Le scrutin constitue aussi une formidable opération logistique. Quelque 2 600 bureaux de votes sont éparpillés sur un territoire représentant le tiers de la superficie du Royaume-Uni. Certaines urnes seront rapatriées par ferry ou par hélicoptère, pour accélérer les opérations de dépouillement.

A Edimbourg, la capitale, les affiches en faveur du oui surpassaient de très loin en nombre les posters pour le non. Un peu partout flottait le Saltire, drapeau écossais à croix blanche en diagonale sur fond bleu. Charlotte Farish, 34 ans, est arrivée dix minutes avant l'ouverture de son bureau de vote, avant d'emmener ses deux enfants à l'école et de se rendre à son travail. "C'est un jour important. La décision que nous allons prendre nous engagera pour la vie", a-t-elle déclaré à l'AFP.

Le joueur de tennis Andy Murray a suggéré qu'il penchait du côté du oui à l'indépendance de l'Ecosse, sa région natale. "C'est un grand jour pour l'Ecosse aujourd'hui", a-t-il tweeté, avant de conclure avec un des slogans de ralliement des partisans de l'indépendance: "Faisons-la".

 

 

La plupart des quotidiens britanniques arboraient jeudi en Une les deux drapeaux de l'Ecosse et du Royaume-Uni flottant côte à côte. Cependant, le quotidien des Affaires Financial Times, hostile comme la majorité de la City à l'indépendance génératrice d'incertitudes économiques, publiait la photo d'un Saltire sur un fond de ciel noir orageux.

 

'La mort du statu quo'

Le Premier ministre David Cameron, chef de file du non, a annoncé par avance "la mort du statu quo". Avec ses alliés libéraux-démocrates, membres du gouvernement, et avec le dirigeant de l'opposition travailliste Ed Miliband, il a solennellement promis une autonomie accrue aux Ecossais, s'ils renoncent à l'indépendance.

En cas de victoire du non, les travaux commenceront dès vendredi, en vue de la dévolution de nouveaux pouvoirs fiscaux au parlement régional de Holyrood. Le cadeau fait déjà des jaloux en Angleterre, au Pays de Galles, en Irlande du nord et dans certaines grandes métropoles comme Manchester, qui sollicitent des prérogatives élargies de la part du gouvernement d'un pays qui figure parmi les plus centralisés en Europe.

 

(Lire aussi : Un pari économique risqué pour les Écossais ?)

 

En cas de victoire du oui, trois choix s'offriront à David Cameron, selon les analystes: anticiper les élections générales prévues en mai 2015, remettre sa démission, ou poser la question de confiance au Parlement.
Le triomphe des indépendantistes ouvrirait 18 mois d'acrimonieuses négociations entre Londres et Edimbourg, en vue de préparer les contours du nouvel Etat, d'ici la proclamation de l'indépendance, le 24 mars 2016.

Les séparatistes souhaitent garder la livre pour monnaie et la reine pour souveraine, intégrer l'Union européenne et l'OTAN. Mais tous ces sujets, ainsi que le partage des recettes de l'or noir de la Mer du Nord et de la dette, sont ouverts à la discussion. Quel que soit le verdict, Alex Salmond, 59 ans, sortira vainqueur du scrutin synonyme, pour lui, au mieux d'indépendance et au pire d'autonomie. David Cameron, pour sa part, a prévu de tirer les leçons du scrutin dans une adresse télévisée, vendredi matin.

 

L'intérêt est vif à travers le monde. Le président des Etats-Unis Barack Obama a formulé mercredi soir sur Twitter des voeux pour le maintien d'un Royaume-Uni "fort, robuste, et uni".

 

 

Et a Bruxelles, les dirigeants européens cachent mal leur inquiétude à la perspective d'une contagion nationaliste, de la Catalogne à l'Ukraine.

 

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Jeudi matin, les bureaux de vote ont ouvert à 07H00 (06H00 GMT) et doivent fermer à 22H00 (21H00 GMT). Sur les bulletins, une question de huit mots avec deux...
commentaires (3)

LA LOGIQUE Y A SÉVI !

LA LIBRE EXPRESSION. LA PATRIE EST EN DANGER.

10 h 04, le 19 septembre 2014

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Commentaires (3)

  • LA LOGIQUE Y A SÉVI !

    LA LIBRE EXPRESSION. LA PATRIE EST EN DANGER.

    10 h 04, le 19 septembre 2014

  • 300 ans et ca devrait prendre fin , qu'est ce que 70 de barbarie sioniste peuvent compter dans l'histoire , l 'Europe va bouger avec ce vote et les usa bientot , qui vivra verra !

    FRIK-A-FRAK

    18 h 34, le 18 septembre 2014

  • Il est grand temps dans ce monde moderne que l'Ecosse songe enfin à son indépendance.

    Sabbagha Antoine

    17 h 47, le 18 septembre 2014

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