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Moyen Orient et Monde - drame

Migrants : « On ne peut pas les empêcher de prendre ce risque, ils sont dans une situation désespérée... »

Ces trois immigrants africains ont bien touché la terre ferme mais pas dans les conditions espérées. Leur embarcation de fortune n’a pas supporté le poids de la centaine de passagers qui avaient pris le large pour une vie meilleure. AFP Photo/Mahmud Turki

Ils seraient au moins 500 à être portés disparus. Ils ne seraient pas morts en Irak, en Syrie ou en Ukraine. Ils n'auraient pas été égorgés, fusillés ou bombardés. Ils seraient morts noyés. Noyés en pleine mer Méditerranée. Noyés en essayant de rejoindre l'Europe, en essayant d'échapper à leurs conditions de vie quitte à la mettre en péril. Ils s'ajouteraient à la longue liste de naufragés ayant péri en tentant de traverser la « Mare Nostrum ».

Selon, Sherif Elsayed Ali, directeur responsable des thématiques des questions globales chez Amnesty International, « il est impossible d'endiguer ce phénomène d'émigration ». « Ces personnes connaissent le risque, elles ont conscience de la probabilité de mourir, mais elles prennent tout de même la décision de s'embarquer dans ces périples, même accompagnées parfois de leurs enfants, ajoute-t-il. On ne peut pas les en empêcher, elles sont dans une situation désespérée... », précise-t-il encore.

Quelles sont les conditions de vie de ces gens dans leurs pays d'origine pour en arriver à une telle situation de désespoir qui les pousse à entreprendre ces voyages de la mort ? D'où viennent-ils ? Pourquoi la communauté internationale n'intervient-elle pas ?

D'après M. Elsayed Ali, « depuis un an, la moitié vient de Syrie ». « D'autres viennent également d'Afghanistan, de Palestine ou du Soudan », explique-t-il. Les émigrés décident généralement de partir soit parce qu'ils font l'objet de persécution, soit pour des raisons économiques. « Dans les deux cas, la Libye est devenue un carrefour de passage, une transition quasi systématique dans leurs périples », précise M. Elsayed Ali.

Si les passeurs semblent avoir une responsabilité importante dans la mort de ces personnes, particulièrement concernant le dernier incident, il ne faut pas pour autant dédouaner les politiques des décideurs européens en termes d'émigration. À ce propos, Amnesty International a réagi hier, dans son rapport, à ce naufrage en fustigeant la politique européenne. Selon l'organisation, les leaders européens doivent faire davantage d'efforts pour proposer des moyens légaux et sécurisants à ces émigrants cherchant à rejoindre l'UE. L'organisation, par le biais de son directeur en Asie centrale, John Dalhuisien, a qualifié de « honteuse » la réponse des membres de l'UE aux crises qui agitent le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord. « Ils cherchent à empêcher les émigrés d'atteindre l'Europe à n'importe quel prix, et jusqu'à ce qu'ils changent leurs stratégies, plus de vies vont continuer d'être perdues dans la mer », ajoute M. Dalhusien. Selon M. Elsayed Ali, « il faut organiser de manière plus rigoureuse des opérations de sauvetage afin de sauver le plus de monde possible au moment de ces naufrages ».


En attendant que toutes ces bonnes recommandations prennent forme, il faut espérer que la guerre contre la misère et le désespoir mobilise, autant que la guerre contre le jihadisme, la communauté internationale dans sa globalité. Car il s'agit bien là de deux situations d'extrême violence aux portes de l'Europe...

 

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Ils seraient au moins 500 à être portés disparus. Ils ne seraient pas morts en Irak, en Syrie ou en Ukraine. Ils n'auraient pas été égorgés, fusillés ou bombardés. Ils seraient morts noyés. Noyés en pleine mer Méditerranée. Noyés en essayant de rejoindre l'Europe, en essayant d'échapper à leurs conditions de vie quitte à la mettre en péril. Ils s'ajouteraient à la...

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"Depuis un an la moitié (de ces émigrés victimes des naufrages) vient de Syrie", dit le directeur chez Amnesty International. Ce sont les takfiristes terroristes que le petit Hitler de Damas combat en détruisant leurs villes, leurs villages, leurs foyers, leur espoir. Avec l'aide des "volontaires" Poutine, Khamenei et Nasrallah.

Halim Abou Chacra

02 h 59, le 16 septembre 2014

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Commentaires (1)

  • "Depuis un an la moitié (de ces émigrés victimes des naufrages) vient de Syrie", dit le directeur chez Amnesty International. Ce sont les takfiristes terroristes que le petit Hitler de Damas combat en détruisant leurs villes, leurs villages, leurs foyers, leur espoir. Avec l'aide des "volontaires" Poutine, Khamenei et Nasrallah.

    Halim Abou Chacra

    02 h 59, le 16 septembre 2014

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