« Plutôt mourir en mer que vivre l’enfer »

Fuyant la misère ou la guerre, c'est chaque jour que des immigrés tentent de façon désespérée de rejoindre des pays plus riches, souvent dans des conditions tragiques et face à des mesures de sécurité de plus en plus draconiennes.
Depuis le début de l'année, 9 000 mineurs, dont un tiers non accompagné d'adultes, ont débarqué en Italie sur plus de 58 000 clandestins arrivés par mer, a dénoncé hier l'ONG Save the Children. Elle a révélé qu'une majorité des enfants accompagnés sur ces bateaux, la plupart d'âge très jeune (en moyenne cinq ans), étaient syriens. Certains arrivent en Italie après de longues odyssées, avec des étapes en Libye, où ils ont été exposés aux « persécutions, vols, menaces et violences ». « Nous avons décidé de nous en aller et de mourir en mer plutôt que de continuer à vivre l'enfer », a témoigné Nadia, 15 ans, originaire de Homs. Le commissaire italien pour les disparus, Vittorio Piscitelli, avait affirmé en avril que les mineurs manquant à l'appel « pouvaient tomber entre les mains de trafiquants ou de groupes pédophiles ».
En Malaisie, au moins neuf personnes ont péri et 26 sont portées disparues selon un nouveau bilan du naufrage d'une embarcation qui avait coulé dans une mer agitée dans la nuit de mardi à mercredi, près du port de Klang. Alors qu'elle devait mesurer au maximum neuf mètres de long et deux mètres de large, elle transportait trois fois plus de passagers que prévu par les mesures de sécurité.
Par ailleurs, 73 migrants ont été interceptés hier dans trois opérations distinctes en mer d'Égée près des îles de Lesbos et Samos. Les deux premiers groupes de 60 migrants, de nationalité inconnue, ont été récupérés dans les eaux près de l'île de Lesbos. Un peu plus tard, un autre bateau de patrouille des garde-côtes a intercepté 13 migrants au large de Samos. Les deux îles grecques sont situées non loin de la côte turque. La Grèce est l'un des principaux points d'entrée dans l'Union européenne pour les migrants fuyant des pays pauvres ou déchirés par la guerre en Afrique, au Moyen-Orient et dans le sous-continent indien.
Enfin, en Australie, le Premier ministre s'est félicité qu'aucune embarcation transportant des immigrés clandestins ne soit parvenue sur les rives du pays ces derniers six mois. À son arrivée au pouvoir en septembre dernier, Tony Abbott avait promis que son gouvernement conservateur mettrait un terme à l'arrivée de dizaines de bateaux avec à leur bord des immigrants, pour la plupart kurdes, iraniens ou irakiens. Des centaines se sont noyés lors de ces voyages à haut risque, au cours des dernières années. « Je ne crie pas victoire », a déclaré hier le Premier ministre dont l'un des slogans de campagne l'été dernier était Stop the boat (Arrêtez les bateaux).

(Source : AFP)