Le chef de la Rencontre démocratique, le député Walid Joumblatt, accompagné par le député Nehmé Tohmé, s'est rendu hier à Mazraat el-Chouf, pour une visite de soutien à la famille de Seif Hassan Zebian, l'un des militaires retenus en otage par les groupes fondamentalistes. La visite s'est déroulée en présence de nombreux notables de la localité, notamment le président du conseil municipal, Marwan Zebian, et les généraux Wissam et Chawki Zebian.
Le leader druze a promis de déployer tous ses efforts pour la libération des militaires, dont Seif Zebian. Il a réclamé dans ce cadre l'accélération des procès des islamistes détenus dans la prison de Roumieh.
« Les kidnappeurs réclament un échange. Mais que signifie cet échange ? Il signifie la libération des militaires contre la remise en liberté de 400 détenus », a-t-il d'abord souligné, avant de dénoncer « l'atermoiement dans le jugement de ces détenus ». « Nous avions déjà demandé à l'État d'accélérer le procès des détenus depuis les incidents de Denniyé en 2000. Nous avons adressé la même demande depuis les événements de Nahr el-Bared en 2007. Pourquoi aucun procès n'a eu lieu jusqu'à ce jour ? » s'est interrogé le chef du Parti socialiste progressiste, précisant qu'un jugement est nécessaire, autant pour ceux qui sont coupables que pour ceux qui sont innocents. « La réponse qui nous est donnée habituellement par les autorités judiciaires est que les 400 cas forment un seul et même dossier. Le procès des 400 détenus doit se faire dans une salle d'audience », ce qui serait difficile pour l'instant, a rapporté Walid Joumblatt, avant de « répondre à cette réponse », en rappelant qu'une « salle d'audience a été spécialement aménagée près de la prison de Roumieh et qui a coûté plusieurs millions de dollars US ». Mais lorsqu'on oppose cet argument à certains juges, « ils disent ne pas oser se rendre à la prison de Roumieh », a déploré le chef de la Rencontre démocratique.
La question essentielle qu'il a soulevée a porté sur « la volonté de retarder les procès de ces détenus et les motifs de cet atermoiement ». Il serait possible en effet de tenir les audiences « en trois ou quatre jours, en répartissant les dossiers sur plusieurs procès ». « Cette opinion, défendue par un éminent juge, prend en compte les circonstances exceptionnelles que traverse le pays. Celles-ci justifient une primauté des considérations politiques sur les exigences de la procédure judiciaire », a-t-il indiqué, préconisant « la tenue d'audiences exceptionnelles et politiques pour juger les détenus ». Or, « sur les 400 dossiers, seuls 27 ont déjà été examinés, depuis la prise en otage des militaires, c'est-à-dire depuis un mois et dix jours, ce qui est honteux », a-t-il déploré. Il s'est adressé enfin aux « autorités judiciaires et au ministre de la Justice », auxquels il a demandé des explications sur « les raisons de ce retard ».
S'agissant par ailleurs des tractations en cours pour la libération des militaires, Walid Joumblatt a salué la décision prise « de charger enfin le général Abbas Ibrahim, directeur de la Sûreté générale, des négociations avec les États concernés par le dossier, ou qui pourraient l'être, à savoir le Qatar et la Turquie ». Il a néanmoins souligné que « ce dossier est plus global et concerne d'abord l'institution militaire ». Saluant « le courage de l'armée », il a stigmatisé « les critiques exprimées par certains politiques et analystes sur le rendement de l'armée lors des combats de Ersal ».
Il a promis enfin de « mettre toutes mes capacités et tous mes contacts, y compris avec le Premier ministre, pour la libération de tous les militaires pris en otage ». Stigmatisant les agressions arbitraires contre des réfugiés syriens, il a exhorté « au calme » en attendant la libération des soldats. « Les incitations à la haine contre les Syriens sont inacceptables et cette phase exige de garder le sang froid », a-t-il conclu.
CAMÉLÉONISTIQUEMENT ( PAS FRANçAIS ? JE LE SAIS ) PARLANT.... IL A RAISON. DU MOINS, QU'ON DÉMARRE LEURS JUGEMENTS...
12 h 28, le 15 septembre 2014