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Diaspora

Cinq papes d’origine « libano-phénicienne »

Cette peinture représentant le pape saint Serge Ier (687-701) se trouve dans la basilique Saint-Paul-hors-les-Murs à Rome.

Le monde chrétien est aujourd'hui en effervescence devant les exactions et les menaces auxquelles font face certaines communautés chrétiennes orientales, comme celle d'Irak. Le frère Ildefonse Sarkis, grand spécialiste en histoire phénicienne et fervent défenseur de l'identité libanaise, rappelle à cette occasion que cinq papes « d'origine libano-phénicienne », selon ses termes, ont occupé le poste de saint Pierre de Rome. Trois parmi eux ont été canonisés.

Saint Anicet
Dans son livre Noms célèbres dans le Liban d'antan, frère Ildefonse nous les présente avec, en premier, le pape saint Anicet, qui fut le 11e pape (155-166). Il succéda au pape Pie I et gouverna l'Église durant onze ans. Il fut visité à Rome par trois saints orientaux : Polycarpe, Justin et Isidore. En 157, il demanda à Hégésippe venu de Terre sainte de composer une histoire de l'Église dont il ne reste que quelques fragments dans le livre d'Eusèbe, évêque de la ville de Césarée en Palestine. Il mourut martyrisé sous Marc-Aurèle, en 166.

Saint Serge Ier
Il y eut ensuite saint Serge Ier, 84e pape (687-701), qui a vu le jour à Palerme en Sicile, dans une famille d'origine libano-phénicienne. Il réussit après beaucoup d'efforts à établir le pouvoir temporel du Saint-Siège. Sous le règne de ce pape, les maronites, voyant que l'hérésie désole le patriarcat d'Antioche et pour éviter la contagion, décidèrent de choisir un patriarche qui sera Youhanna Maroun. Il visita le pape Serge Ier qui le confirma dans sa mission de patriarche. Ce pape libano-phénicien s'est distingué par sa dévotion à la Vierge et a institué de grandes cérémonies à l'occasion de ses fêtes : l'Annonciation, la Nativité de la Vierge et l'Assomption, dogme qui n'a été proclamé dogme de foi qu'en 1854, soit plus de 1 150 ans plus tard.

Sisinnius
Sisinnius, 87e pape (19 janvier 708-7 février 708), est originaire de Tyr. Il était affecté de goutte et mourut subitement après vingt jours de règne. Il était connu bien avant son élection, comme le rapporte l'encyclopédie L'Histoire de l'Église catholique de 1836 : « Sa bienfaisance et la grandeur de ses vues lui méritèrent l'affection et les regrets de toute la ville de Rome. Dans ce court intervalle, il ordonna quelques évêques pour l'île de Corse, et forma le projet de relever les murs de l'enceinte de la ville de Rome détruite par les barbares. »

Constantin Ier
Natif de la ville de Tyr, Constantin Ier devint son évêque avant de succéder, en 708, au pape Sisinnius. Il est resté à la tête de l'Église pendant 7 ans. Son pontificat fut marqué par une double action : il a condamné le monophysisme aussi bien que le monothélisme. Il a formé une puissante armée pour défendre Rome. Une puissante relation s'établit entre lui et l'empereur Justinien II, qui lui vouait un grand respect. Mais l'Orient chrétien était à ce moment livré à de graves déchirements, qui coûtèrent la vie à Justinien II, et l'Islam commençait à pénétrer en vainqueur en Espagne.

Saint Grégoire III
Quinze ans après la mort du pape Constantin Ier, en 731, le peuple romain, durant les funérailles du pape Grégoire II, s'empare d'un prêtre-cardinal dans la procession et le nomme pape. C'est saint Grégoire III, d'origine phénicienne, surnommé à cause de sa vertu « l'ami des pauvres et des misérables », qui régna durant dix ans. Ce fut un pape remarquable aussi bien pour sa vertu que pour sa culture. Encore diacre, il avait accompagné le pape Constantin Ier à Constantinople et avait convaincu l'empereur Justinien II, arguments en main, de la non-légitimité du concile qu'il tenait. Il fit appel à Charles Martel pour repousser les Lombards et lui octroya, une fois sa mission achevée, le titre de roi « très chrétien ». C'est ainsi que se nouèrent les premiers liens entre la papauté et la France. De plus, il ajouta à la messe la prière « Agnus Dei ».

Le monde chrétien est aujourd'hui en effervescence devant les exactions et les menaces auxquelles font face certaines communautés chrétiennes orientales, comme celle d'Irak. Le frère Ildefonse Sarkis, grand spécialiste en histoire phénicienne et fervent défenseur de l'identité libanaise, rappelle à cette occasion que cinq papes « d'origine libano-phénicienne », selon ses termes, ont...