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À La Une - Syrie

Obama n'a "pas encore de stratégie" pour lutter contre l'EI en Syrie

Le président américain a souligné qu'il travaillait sur un projet à la fois militaire et diplomatique pour vaincre l'EI sur la durée.

Coupant court aux spéculations sur des frappes aériennes imminentes, le président Obama a déclaré, le 28 août 2014, que les Etats-unis n'avaient pas encore de stratégie pour contrer l'Etat islamique (EI) en Syrie. AFP/Mandel NGAN

"Nous n'avons pas encore de stratégie": Barack Obama a reconnu jeudi sans détours que les Etats-Unis n'étaient pas en position d'attaquer l'Etat islamique (EI) en Syrie, coupant court aux spéculations sur des frappes aériennes imminentes.

Après trois semaines de bombardements dans l'Irak voisin contre les positions des jihadistes ultra-radicaux, le président américain a souligné qu'il travaillait sur un projet à la fois militaire et diplomatique pour vaincre l'EI sur la durée, martelant que ce ne serait "ni rapide, ni facile". Mais il a exclu des frappes à court terme en territoire syrien à l'issue de plusieurs jours d'intenses spéculations, alimentées par des déclarations de responsables du Pentagone mettant en garde contre un groupe qui dispose d'un "savoir-faire militaire tactique et stratégique sophistiqué" et va "bien au-delà" de toute autre menace terroriste.


L'armée américaine a mené une centaine de frappes aériennes dans le nord de l'Irak depuis le 8 août. Ces frappes ont notamment permis à l'armée irakienne et aux forces kurdes de reconquérir le barrage stratégique de Mossoul qui était aux mains des jihadistes.
Mais face à un mouvement qui affiche sa volonté d'établir un "califat" à cheval entre Irak et Syrie, le Pentagone travaille sur différentes options qui permettraient de répondre aux jihadistes des deux côtés d'une frontière que ces derniers cherchent à effacer.


"Nous avons besoin d'un projet clair", a souligné M. Obama lors d'une conférence de presse à la Maison Blanche avant de réunir une nouvelle fois dans la soirée les membres de son Conseil de sécurité nationale.
Soulignant la nécessité de s'appuyer sur des "partenaires régionaux forts", il a annoncé que le secrétaire d'Etat John Kerry se rendrait prochainement dans la région pour bâtir une coalition indispensable pour répondre à cette menace qualifiée de "cancer".

 

(Lire aussi : « Plus longtemps on gardera Assad, plus dangereux deviendra Baghdadi »)

 

Pas de choix à faire entre Assad et l'EI
M. Obama a par ailleurs estimé que les Etats-Unis n'avaient pas à faire de choix entre le régime de Bachar el-Assad d'une part et les jihadistes ultra-radicaux de l'Etat islamique d'autre part.


L'administration Obama, qui partage désormais avec Damas un ennemi commun clairement identifié, se trouve dans une position délicate. Le gouvernement syrien affirme qu'il est prêt à coopérer avec Washington pour lutter contre les jihadistes, mais que toute frappe en Syrie devra se faire en coopération avec Damas, sous peine d'être considérée comme une agression.


"Nous continuerons à soutenir l'opposition modérée car nous devons offrir aux gens en Syrie une alternative au-delà d'Assad ou de l'EI", a affirmé M. Obama. "Je ne vois aucun scénario dans lequel Assad serait capable d'une façon ou d'une autre d'apporter la paix dans une région qui est à majorité sunnite. Il n'a jusqu'ici jamais démontré sa volonté de partager le pouvoir avec eux ou de chercher un accord", a-t-il ajouté, jugeant que le dirigeant syrien avait perdu toute légitimité sur la scène internationale.


Les propos du président ont suscité de vives réactions dans le camp républicain. "Cela confirme ce que nous disons depuis près de deux ans: il n'y pas de réelle stratégie", a souligné Mike Rogers, président de la commission du Renseignement de la Chambre des représentants. "Tout le monde sait que vous ne pouvez arrêter l'EI en Irak (...) sans toucher à ce qui est considéré comme leur base, leur capitale, dans l'Est de la Syrie".


M. Obama a par ailleurs souligné sa volonté d'associer étroitement le Congrès à une éventuelle action militaire en Syrie. "Mais je ne veux pas placer la charrue avant les boeufs. Il est inutile que je sollicite le Congrès avant que je sache exactement ce que nous devons faire pour atteindre nos objectifs".


Il y a un an, le 31 août 2013, le président américain annonçait que les Etats-Unis étaient prêts à frapper des cibles du régime syrien avec l'objectif de dissuader Bachar el-Assad de recourir de nouveau à son arsenal chimique après une attaque près de Damas qui avait fait plus de 1.400 morts selon le renseignement américain. Mais il faisait aussi part, à la surprise générale, de sa décision de soumettre cette décision à un vote du Congrès, écartant de facto une action militaire à court terme. Le vote, qui s'annonçait extrêmement difficile, n'avait finalement pas eu lieu, les frappes ayant été abandonnées après une proposition russe de destruction des armes chimiques syriennes.

 

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Après trois semaines de bombardements dans l'Irak voisin contre les positions des jihadistes ultra-radicaux, le président américain a...

commentaires (8)

Obama en fin de règne ... est en perte de vitesse...ce n'est pas en changeant de couleur de costard ...qu'il va nous faire croire , qu'il ne va pas retourner sa veste....

M.V.

14 h 51, le 29 août 2014

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Commentaires (8)

  • Obama en fin de règne ... est en perte de vitesse...ce n'est pas en changeant de couleur de costard ...qu'il va nous faire croire , qu'il ne va pas retourner sa veste....

    M.V.

    14 h 51, le 29 août 2014

  • Cela devient clair aujourd’hui, l'EI se repend comme un cancer sauvage nonobstant les frontières, qui risque d'avaler tout le Moyen-Orient. Le frapper en Irak et ne pas le faire en Syrie est à mon avis une erreur stratégique et morale. Certes Assad est un criminel de guerre (et cela personne ne peut le nier), mais les djihadistes présents en Syrie sont en guerre contre tout le monde et pas seulement le régime. Il ne faut pas attendre d'installer un gouvernement plus rassembleur (comme cela a été fait en Irak avec la mise au ban de Maliki) pour se permettre d’effectuer des frappes. L'intérêt américain était directement menacé à travers l'avancée des barbares vers le Kurdistan irakien, alors qu'il ne l'est pas en Syrie. C'est pour cela qu'Obama et sa clique sont réticents en Syrie mais fermes en Irak. Sans vouloir critiquer la politique des "intérêts nationaux" que tout le monde pratique sans exception, je crois que les occidentaux, américains en tête, font une grave erreur stratégique: Si L'EI est anéanti en Syrie, l'opposition démocratique pourra respirer (ou plutôt resurgir des ténèbres) et cela sera bon pour l'occident et les populations en place... Le maintien de ce chaos en Syrie ne profite qu’aux défendeurs du régime de Damas et donc du bloc Irano-russe. Il est simple et naturel désormais pour Bachar de proclamer « moi ou le chaos ».

    Emmanuel Ramia

    13 h 47, le 29 août 2014

  • VEND-ON DES STRATÉGIES ? IL FAUDRAIT LUI EN ACHETER UNE !!!

    LA LIBRE EXPRESSION

    13 h 18, le 29 août 2014

  • Obama est un adepte de la danse de saint guy Rien de nouveau de ce côté Ce ne sont pas les drones qui arriveront à abattre l'EI,

    FAKHOURI

    13 h 15, le 29 août 2014

  • CONTENIR L'HYDRE... ET NON LA DÉTRUIRE... EST LE MOT D'ORDRE !

    LA LIBRE EXPRESSION

    12 h 12, le 29 août 2014

  • Suite....pour les Etats Unis Daech est une menace non pas contre leurs intérêts mais contre les intéraêts des pays et des peuples du Moyen Orient. En effet Daech fait exactement ce que les Etats Unis ont cherché depuis 2011 à faire à savoir désintégrer les Etats . c'est le cas de la Libye et du Yémen où le terrorisme déstabilise les populations .

    FRIK-A-FRAK

    11 h 55, le 29 août 2014

  • Encore une fois pour Obama seules les forces kurdes pour reconquérir le barrage stratégique de Mossoul et autres points sont une priorité, et tant pis pour le reste .

    Sabbagha Antoine

    11 h 55, le 29 août 2014

  • la pakistanisation de la Syrie.Le discours anti terroriste des Etats Unis n'est qu'un leurre! " cela fait des années que les Etats Unis disent mener une guerre sans merci contre les terroristes. mais les politiques de l'administration us se fondent sur le soutien aux organisations terroristes car il y va des intérêts des Américains d'oeuvrer dans le sens d'un affaiblissement chronique, d'un effondrement des Etats du Moyen Orient !Dans la foulée de la résolution 2170, les propos des autorités américaines ont consisté surtout à créer une coalition dirigée par les USA et qui incluerait l'Arabie saoudite, la Jordanie, la Turquie . et pourtant les Etats précités sont ceux-là mêmes qui soutiennent les terroristes dans leur guerre contre l'Etat syrien . il existe donc de nombreuses questions sur la vraie position des Etats Unis face aux terroristes de Daech. d'aucuns estiment que la guerre que les us disent vouloir déclencher contre Daech est identique à celle que ces mêmes américains mènent au Pakistan. en ce cas, l'objectif des us ne consistera pas à éliminer Daech mais à le maitriser , et à le conserver tout de même. Daech sera alors le vecteur d'un épuisement de la force et de la puissance de l'armée syrienne . ceci étant dit la résolution 2170 est considéré comme une victoire politique pour Damas dans sa guerre contre le terrorisme que représentent Al Nosra et Daech. cela fait plusieurs années que les us ont semé le trouble au Moyen Orient au nom du printemps arabe .

    FRIK-A-FRAK

    11 h 51, le 29 août 2014

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