Rechercher
Rechercher

À La Une - Syrie

Raqqa devient la première province syrienne sous contrôle de l'Etat islamique

Plus de 500 morts dans les combats pour un aéroport militaire dans le nord du pays.

Des jihadistes célébrant leur victoire dans le nord de la Syrie à Raqa. Photo Reuters

Les jihadistes de l'Etat islamique (EI, ex-Daech) ont pris dimanche l'aéroport de Tabqa, dernier bastion du régime de Bachar al-Assad dans la province septentrionale de Raqqa, à l'issue de combats ayant tué 170 soldats, a annoncé l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

Avec la prise de l'aéroport de Tabqa, Raqqa devient la première province syrienne à être contrôlée par les jihadistes --armée et rebelles en sont désormais absents--, hormis quelques villages entre les mains des Kurdes, a indiqué le directeur de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane.
"Les combats se poursuivent aux alentours de l'aéroport qui est tombé aux mains de l'EI", a indiqué M. Abdel Rahmane, ajoutant que "la majorité des forces du régime se sont retirées de l'aéroport".
L'OSDH a fait état, un peu plus tard, de 541 morts, dont 170 soldats tués pour la seule journée de dimanche, depuis le lancement mardi de l'assaut des jihadistes contre l'aéroport. Côté jihadistes, 346 ont péri en six jours de combats.

La télévision officielle syrienne a confirmé que les soldats s'étaient retirés de l'aéroport "après avoir mené des combats violents". "Ils se sont déployés (à l'extérieur) et continuent de porter des coups durs aux groupes terroristes leur infligeant des pertes énormes", a-t-elle ajouté.

(Repère : Qui contrôle quoi en Syrie ? La réponse cartographiée)

Avant l'annonce de la prise de la base, M. Abdel Rahmane a indiqué que les jihadistes avaient pris plusieurs points de contrôle aux alentours de la base, exposant sur l'un d'eux la tête d'un soldat tué puis décapité.
L'aéroport de Tabqa constituait le dernier bastion du régime dans la province de Raqqa. En juillet et début août, le groupe avait chassé l'armée de deux bases importantes de Raqqa, la base 93 et la division 17, après avoir tué plus d'une centaine de soldats.

Embuscade meurtrière

La guerre en Syrie a débuté en 2011 par des combats entre rebelles et forces du régime, puis s'est doublée début 2014 d'affrontements entre rebelles et jihadistes. Elle s'est encore compliquée depuis juillet, lorsque des jihadistes ont lancé des attaques meurtrières contre des bases de l'armée.

Outre Raqa, l'EI contrôle une grande partie des provinces d'Alep (nord) et de Deir Ezzor (est) ainsi que de certaines zones de Hassaka (nord-est).

(Lire aussi : Ces responsables musulmans qui dénoncent l'Etat islamique)

Ce groupe, qui est apparu en Syrie à la faveur de la guerre, a proclamé fin juin un "califat" sur les régions qu'il contrôle en Syrie et en Irak, où il a lancé le 9 juin une offensive d'envergure au nord de Bagdad.
Les jihadistes y contrôlent des territoires dans cinq provinces, dont la deuxième ville du pays Mossoul. Leur avancée, début août, vers la région autonome du Kurdistan, qui a provoqué l'exode de dizaines de milliers de personnes, a entraîné des frappes aériennes américaines sur leurs positions dans le nord du pays.

L'exécution par l'EI du journaliste américain James Foley, enlevé en Syrie en 2012, a récemment soulevé l'indignation internationale, avec en tête les Etats-Unis qui ont décidé de poursuivre leurs raids contre le groupe.

(Lire aussi: Steven Sotloff, l'autre journaliste que les jihadistes menacent d'exécuter)


Sur le front des combats avec les rebelles, l'armée syrienne a tué dimanche 32 d'entre eux dans une embuscade dans la province méridionale de Deraa, selon l'OSDH. La télévision officielle syrienne a fait état également de "dizaines de terroristes tués" dans une attaque, en référence à ceux qui se battent contre le régime, quels qu'ils soient, rebelles ou jihadistes.
En outre, 26 rebelles ont été blessés dans l'embuscade et douze autres sont portés disparus, selon l'OSDH.
L'ONG et la télévision ont affirmé que l'attaque avait eu lieu entre les villes de Hara et de Zamrine dans l'ouest de la province. Hara est sous contrôle du régime, alors que Zamrine est aux mains des rebelles, comme c'est le cas de la majorité de cette région.

Le conflit en Syrie a fait plus 190.000 morts selon l'ONU.

 

Lire aussi

L'impasse politique, plus que "les convictions idéologiques", pousse les Syriens vers l'Etat islamique

Les jihadistes lient la survie des otages libanais au retrait du Hezbollah de Syrie

Nouvel assaut jihadiste contre la principale raffinerie d'Irak

Les jihadistes de l'Etat islamique (EI, ex-Daech) ont pris dimanche l'aéroport de Tabqa, dernier bastion du régime de Bachar al-Assad dans la province septentrionale de Raqqa, à l'issue de combats ayant tué 170 soldats, a annoncé l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).Avec la prise de l'aéroport de Tabqa, Raqqa devient la première province syrienne à être contrôlée par les...

commentaires (4)

Raqqa a été la première ville syrienne sous contrôle total de Daech, incarnation de la barbarie. La dictature cynique de Damas, qui avait libéré de ses prisons des centaines d'éléments de cette organisation criminelle afin qu'ils donnent un visage terroriste à la révolution et sabotent celle-ci du dedans, n'a jamais bombardé une seule installation de Daech à Raqqa, notamment son quartier général, qui à ce jour n'est autre que le palais du gouvernement dans cette capitale provinciale. Que les lecteurs veuillent (re)voir la vidéo, dans laquelle, au cours des conversations de Genève, un journaliste militant syrien démasque cette collusion dictature-Daech et coince durement le ministre de l'Information de Syrie à ce sujet. Voici cette vidéo : youtu.be/_6_Vui2jAr8 La dictature de Damas paie maintenant le prix le plus lourd pour sa collusion avec Daech, devenue l'Etat islamique puissant en Irak et en Syrie et qui pour la première fois la combat violemment.

Halim Abou Chacra

17 h 04, le 25 août 2014

Tous les commentaires

Commentaires (4)

  • Raqqa a été la première ville syrienne sous contrôle total de Daech, incarnation de la barbarie. La dictature cynique de Damas, qui avait libéré de ses prisons des centaines d'éléments de cette organisation criminelle afin qu'ils donnent un visage terroriste à la révolution et sabotent celle-ci du dedans, n'a jamais bombardé une seule installation de Daech à Raqqa, notamment son quartier général, qui à ce jour n'est autre que le palais du gouvernement dans cette capitale provinciale. Que les lecteurs veuillent (re)voir la vidéo, dans laquelle, au cours des conversations de Genève, un journaliste militant syrien démasque cette collusion dictature-Daech et coince durement le ministre de l'Information de Syrie à ce sujet. Voici cette vidéo : youtu.be/_6_Vui2jAr8 La dictature de Damas paie maintenant le prix le plus lourd pour sa collusion avec Daech, devenue l'Etat islamique puissant en Irak et en Syrie et qui pour la première fois la combat violemment.

    Halim Abou Chacra

    17 h 04, le 25 août 2014

  • Je suppose que cette nouvelle devrait faire jouir tous les anti-Assad, "le boucher" comme aiment l'appeler certains intelligents d'entre eux, aveuglé par haine. Bon ben Mabrouk à eux et il faut leur souhaiter beaucoup de plaisir.. w 3a2bél 3indoun en espérant qu'ils donnent leur filles et leurs femmes en mariage aux beaux et vigoureux vaiqueurs pour faire proliférer les anti-Assad dans notre région! A Part cela, je pense qu'il ne faut pas avoir de doutes que Raqqa reviendra dans le giron de la mère patrie à court ou moyen terme, suivant l'échelle des priorités, comme le pouvoir Syrien et se amis nous ont enseigné depuis le début du conflit dans ce pays.

    Ali Farhat

    03 h 06, le 25 août 2014

  • voilà la Syrie est revenue à l'époque de la conquête islamique... et de l'obscurantisme du 14ème siècle ,les kalachnikovs en plus...

    M.V.

    22 h 00, le 24 août 2014

  • Gerd Müller, ministre Allemand de l'Aide au développement, a affirmé que le Qatar finançait l’ensemble des intégristes en Irak en Syrie et sans doute bien au-delà ; Une étude du Rand a confirmé que le Qatar a financé plusieurs mouvements fondamentalistes dont Daech , les frères musulmans d’Egypte, le Hamas, les Selekas en Centre-Afrique, le MNLA au Mali, Boko-Haram au Nigéria, les Shebab en Somlalie et avant le conflit syrien le Hezb au Liban. Il est surprenant que ce thème du financement soit traité de façon secondaire et, qu’un aussi petit pays, le Qatar, pour assouvir les instincts d’une monarchie à l’idéologie passéiste ait pu générer autant de souffrance dans le monde. Daech se distingue des autres intégrismes par la déshumanisation de ses membres dont la surenchère de violence rappelle les ordres noirs du siècle dernier. Mais les autres mouvements fondamentalistes de par la valeur qu’ils attribuent à la vie génèrent une morbidité identique dans les populations qu’ils contrôlent. Tayeb Abdel Rahim, secrétaire général de l'Autorité palestinienne, a affirmé que les exécutions sommaires perpétrées par le Hamas (une soixantaine au cours de cet été) étaient tout à fait comparables aux actions de l'EI en Irak et en Syrie. Ce qui unit les intégristes c’est leur étrange rapport à l’humain et l’humanité.

    ANDRE HALLAK

    20 h 32, le 24 août 2014

Retour en haut