Alors que l'affaire semblait close, avec la décision du ministre de l'Education d'avoir recours aux attestations en lieu et place des diplômes, le syndicat des enseignants est revenu lundi sur sa décision de boycotter la correction des examens officiels. Il indique avoir pris cette décision par souci de "préserver le niveau du diplôme national et de l'éducation au Liban".
Le syndicat affirme toutefois que le mouvement de protestation, hors correction des examens, se poursuit. "L'assemblée générale a voté, dans sa majorité, en faveur de la poursuite du mouvement jusqu'à l'adoption de la grille des salaires", peut-on lire dans un communiqué.
Cette décision intervient donc alors que le ministre de l'Éducation Elias Bou Saab, après des semaines de bras de fer avec les enseignants, avait décidé samedi de remettre des attestations aux élèves qui ont passé leurs examens officiels. Le ministre avait déclaré ne pas vouloir que les élèves soient "otages" du Comité de coordination syndicale (CCS).
Fin mai, le CCS avait décidé de boycotter la correction des examens officiels jusqu'à ce que le Parlement adopte la grille des salaires. Samedi soir, après l'annonce du ministre et à l'issue d'une réunion de plusieurs heures, le CCS avait annoncé qu'il consulterait sa base.
Lors de sa conférence de presse, le ministre de l'Education avait annoncé l'annulation pure et simple de la correction des examens officiels. "Il n'y aura pas de correction et la décision est définitive", avait-il déclaré à la presse indiquant que "nous n'avons pas besoin de conserver les copies des examens officiels".
Cette décision "définitive" faisait suite à une série d'ultimatums adressés par le ministre au CCS et à plusieurs reprises repoussés. Ministre qui, au début de la crise, avait indiqué qu'il se refuserait à avoir recours aux attestations.
Histoire de compliquer un peu plus l'affaire, le président de la Chambre Nabih Berry aurait, selon l'édition du jour d'an-Nahar, affirmé à ses visiteurs que "les attestations ont besoin d'une loi pour devenir officielles et que la seule décision du ministre ne suffit pas". "Il faut légaliser ces attestations", aurait-il affirmé.
Pourtant, le Conseil des ministres avait entériné jeudi dernier la décision du ministre de l'Éducation de délivrer des attestations aux bacheliers si jamais ses négociations avec les enseignants, samedi, au sujet de la nouvelle grille des salaires, n'aboutissaient pas.
La grille des salaires réclamée par le CCS prévoit une augmentation de 121% avec effet rétroactif. Le gouvernement, appuyé en cela par la plupart des blocs parlementaires ainsi que par les experts économiques, notamment le gouverneur de la Banque du Liban et des organismes internationaux, soulignent qu'une telle hausse des salaires entraînerait inéluctablement l'économie nationale dans la faillite et dans un scénario semblable à celui qu'a connu la Grèce.
Les blocs parlementaires et les experts économiques suggèrent qu'un éventuel réajustement des salaires ne soit avalisé que lorsque les recettes adéquates seront assurées, l'augmentation devant en outre être échelonnée sur deux ou trois ans. Les syndicats refusent toutefois un tel échelonnement.
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commentaires (2)
Pauvres étudiants . Ils sont vraiment perdus avec ce chantage de nos politiciens et les syndicats super malhonnêtes . Il faudra vite trancher leur avenir.
Sabbagha Antoine
21 h 38, le 18 août 2014