Rechercher
Rechercher

Culture - Concert

La musique pour panser les plaies de la Palestine et dessiner son futur

L'association al-Kamandjati a donné une soirée musicale caritative baptisée « Music from Palestine, despite... » à l'Assembly Hall de l'Université américaine de Beyrouth.

Le chœur de jeunes palestiniens chantant leur terre, dirigé par Ramzi Aburedwan. Photo Samy Ayad

La salle est pleine à craquer et en effervescence. Les parents sont venus encourager leurs enfants. Les visages des familles – ou des jeunes sur scène – sont pétris d'une émotion flagrante et d'une fierté incommensurable. La présence de la directrice de l'école du camp de Chatila est aussi un symbole fort.
Créée en 2002, l'association al-Kamandjati (Le violoniste) soutient l'éducation et la scolarisation des enfants palestiniens – dans les camps de réfugiés au Liban comme dans plusieurs camps, villes et villages de Palestine – en leur facilitant l'accès à la musique. Soit plus de 600 jeunes qui apprennent à jouer ou à chanter ensemble depuis 2005. « Lorsqu'on est tous sur scène, rien ne nous fait peur. La musique a quelque chose de magique qui t'emporte dans un autre monde », assure Amina, une adolescente passionnée par le chant. Mustapha, jeune violoniste de 13 ans qui vit dans le camp de Chatila, renchérit : « Les harmonies des instruments et des chants te plongent dans un état de concentration et d'imagination unique. »
Pour beaucoup d'entre eux, la musique est un hobby. D'autres, à l'image de Mohammad Ali, oudiste de 19 ans, rêvent d'en faire leur profession d'ici peu. Le langage universel de la musique permet ainsi de dépasser les difficultés quotidiennes de la vie dans les camps, de l'occupation militaire israélienne et le fait d'être arraché à sa terre natale.
Le spectacle Music from Palestine, despite... est le résultat de cinq jours de colonie à Maasser-el-Chouf. Trente-trois enfants des camps de Bourj el-Brajneh et Chatila ont ainsi fait connaissance avec douze enfants de Palestine autour de la musique. Le séjour a aussi vu naître des complicités et des amitiés entre eux. Comme n'importe quels enfants de leur âge.
À l'image de la kermesse de fin d'année, quelques problèmes techniques viennent perturber le public qui ne demande qu'à mieux connaître l'association à travers une vidéo de présentation. Mais cela ne trouble pas le bon déroulement de la soirée, riche en hommage à la musique palestinienne, mais aussi libanaise, notamment un air du regretté Wadih el-Safi.
Al-Kamandjati a aussi pour but de rapprocher Libanais et Palestiniens vivant dans les camps au Liban qui sont « trop mis à l'écart », selon Ramzi Aburedwan. Lui aussi grandit dans un camp de réfugiés, celui d'al-Amari, près de Ramallah. « La musique permet d'apporter un peu de paix intérieure dans la vie des enfants et de rapprocher les peuples », estime le fondateur de l'association. « Il faut construire une culture musicale au sein de la population palestinienne, bien qu'elle soit mise en attente depuis 68 ans. Il ne faut pas attendre de revenir chez soi, il faut créer maintenant ! », clame celui qui a participé à la première intifada, alors qu'il n'était qu'un enfant, avant de tomber amoureux de l'alto à l'âge de 17 ans. « Je n'ai pas choisi l'alto, c'est lui qui m'a choisi », aime à répéter le musicien altruiste.
La musique folklorique palestinienne transmet aussi un message politique. Le public donne la cadence, chante en chœur et se lève à plusieurs reprises pour les titres : La Paix nationale, Nous sommes là Gaza et Nous sommes la Palestine. La cinquantaine d'enfants et d'adolescents dirigés par Ramzi Aburedwan transmettent ainsi leur amour de la musique palestinienne, avec la volonté de se révolter à travers l'art. Preuve supplémentaire que le « soft-power » est loin d'être mort.

La salle est pleine à craquer et en effervescence. Les parents sont venus encourager leurs enfants. Les visages des familles – ou des jeunes sur scène – sont pétris d'une émotion flagrante et d'une fierté incommensurable. La présence de la directrice de l'école du camp de Chatila est aussi un symbole fort.Créée en 2002, l'association al-Kamandjati (Le violoniste) soutient...
commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut