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À La Une - Liban

Ersal : les jihadistes exigent d'échanger les militaires contre les détenus islamistes

L'armée a commencé à pénétrer dans la localité sunnite de la Békaa.

L'armée libanaise est entrée vendredi dans la ville sunnite de Ersal, dans la Békaa, après plusieurs jours de violents combats avec des jihadistes. REUTERS/Hassan Abdallah

L'armée libanaise a commencé à entrer vendredi dans la ville sunnite de Ersal, dans la Békaa, théâtre depuis plusieurs jours de violents combats avec des jihadistes venus de Syrie voisine, a affirmé une source militaire. "Nous avons commencé aujourd'hui à entrer dans la ville et nous avons établi un premier poste de contrôle dans l'ouest de la cité. Nous avançons graduellement à l'intérieur", a ajouté cette source.

Avant les combats de ces derniers jours, l'armée était postée à la périphérie et effectuait des patrouilles dans cette ville qui compte 35.000 habitants et abrite aussi 47.000 réfugiés syriens. La localité a dès 2011 affiché sa sympathie envers la rébellion contre le régime syrien.

"Jusqu'à présent, nous ne sommes pas entrés dans toute la ville et nous ne pouvons donc dire si tous les hommes armés sont partis", a précisé la source militaire.
De son côté, l'édile Wafic Khallaf a assuré: "Les soldats sont entrés à partir de la périphérie. La situation est calme. Il n'y a ni combat, ni tirs. Je n'ai vu aucun homme armé".

Le commandant en chef de l'armée, Jean Kahwagi, a confirmé que l'armée est entrée à Ersal et que "personne ne peut nous interdire de le faire". Il a ajouté que les combats contre les jihadistes sunnites sont désormais limités au jurd de la localité sunnite de la Békaa. Le général a tenu ses propos à partir du Grand Sérail à l'issue d'une réunion de tous les chefs des services de sécurité, en présence de l'ancien Premier ministre Saad Hariri de retour à Beyrouth après trois ans d'absence. La réunion était consacrée à la discussion du nouveau don saoudien d'un milliard de dollars aux forces de sécurité libanaises. Commentant le don saoudien, le général Kahwagi a estimé qu'il est suffisant pour armer la troupe afin de faire face au terrorisme.

 

(Lire aussi: Le gouvernement décide le recrutement de 5 000 nouveaux soldats)

 

Les jihadistes veulent un échange
Entre samedi et mercredi, les affrontements ont coûté la vie à 17 soldats et à des dizaines de jihadistes. En outre, 19 soldats et 17 policiers étaient toujours retenus par les jihadistes.
Le général Kahwagi s'est dit vendredi convaincu que les militaires détenus par les takfiristes "sont désormais hors de Ersal".

L'agence de presse Reuters a dans ce cadre rapporté que les jihadistes ont dit vendredi vouloir échanger les 19 soldats de l'armée contre des islamistes détenus dans des prisons libanaises. Deux commandants proches du groupe qui retient les soldats en otage, interrogés par téléphone, ont précisé que la demande des ravisseurs avait été transmise au gouvernement libanais et à l'armée.

 

(Voir aussi notre diaporama : Tombés pour le Liban)

 

Selon une source sécuritaire, les jihadistes ont fourni une liste d'une vingtaine de détenus qu'ils veulent voir libérés, ajoute Reuters. Parmi eux figure Imad Ahmad Jomaa, présenté par certains comme affilié au Front al-Nosra, branche d'el-Qaëda en Syrie, et par d'autres comme ayant prêté allégeance à l'Etat islamique, et dont l'arrestation samedi a précipité l'attaque des jihadistes contre la troupe à Ersal.

Les militants réclament aussi l'élargissement d'autres détenus islamistes de Fateh el-Islam (un groupe inspiré d'el-Qaëda) impliqués dans les combats sanglants contre l'armée dans le camp palestinien de Nahr el-Bared (Liban-Nord) en 2007.

Une source gouvernementale a néanmoins démenti ces informations, assurant n'avoir reçu aucune demande de la part des ravisseurs des militaires.

Le mois dernier, le Front Al-Nosra avait promis d’œuvrer à la libération d'islamistes détenus dans la prison de Roumieh, au nord de Beyrouth.

 

Des centaines de réfugiés rentrent en Syrie
Sur un autre plan, au moins 350 Syriens réfugiés à Ersal sont rentrés dans leur pays, a annoncé vendredi à l'AFP une religieuse impliquée dans cette opération.
"Un premier groupe de 350 réfugiés a pu franchir la frontière et rentrer en Syrie. Nous espérons que tous les 1.700 qui attendent depuis jeudi seront ce soir dans leur pays. Il y a des problèmes de procédure car des enfants sont nés au Liban et n'ont pas été enregistrés à l'ambassade de Syrie à Beyrouth", a affirmé à l'AFP sœur Agnès, une religieuse proche du régime syrien.

 

(Repère : Le Liban dans l'engrenage du conflit syrien)



Jeudi, un responsable des services de sécurité libanais a indiqué de son côté que plus de 1.500 réfugiés établis à Ersal se dirigeaient vers le poste-frontière de Masnaa pour rentrer chez eux.
Il s'agit du mouvement le plus massif de réfugiés syriens vers leur pays d'origine depuis le début du conflit en Syrie en mars 2011. Le Haut Commissariat pour les réfugiés (HCR) a indiqué à l'AFP être présent à la frontière pour venir en aide à ces réfugiés qui "ont choisi de partir de leur plein gré".

 

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L'armée libanaise a commencé à entrer vendredi dans la ville sunnite de Ersal, dans la Békaa, théâtre depuis plusieurs jours de violents combats avec des jihadistes venus de Syrie voisine, a affirmé une source militaire. "Nous avons commencé aujourd'hui à entrer dans la ville et nous avons établi un premier poste de contrôle dans l'ouest de la cité. Nous avançons...

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