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Moyen Orient et Monde - Épidémie

Un Saoudien en quarantaine pour des symptômes semblables à ceux d’Ebola

Le Liban se redit prêt à traiter tout cas suspect ; le virus fait près de 900 morts en Afrique de l'Ouest ; la Banque mondiale promet 200 millions de dollars d'aide.

Un Saoudien, de retour de Sierra Leone, a été hospitalisé pour des symptômes semblables à ceux d'Ebola, a annoncé hier le ministère saoudien de la Santé dans un communiqué, ajoutant avoir pris des mesures pour s'assurer que ce malade n'est pas atteint par ce virus.
Selon le ministère, le malade a été mis en quarantaine dans un hôpital de Djeddah et des analyses sont en cours dans un laboratoire à l'étranger, en collaboration avec l'Organisation mondiale de la santé (OMS), pour déterminer s'il est atteint ou non du virus Ebola. Le ministère a rappelé que l'Arabie saoudite avait décidé depuis avril de ne plus accorder de visas pour les ressortissants de Sierra Leone, du Liberia et de la Guinée en raison de cas d'Ebola recensés dans ces pays.
Ayant des milliers de ressortissants en Arabie saoudite comme un peu partout en Afrique de l'Ouest, le Liban, de son côté, a pris des mesures en cas de propagation du virus sur son territoire. Ainsi, à l'aéroport, on distribue des brochures d'information à tout voyageur arrivant d'un des pays à risque, notamment la Guinée, où l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a recensé dans son dernier bilan 358 cas d'Ebola, le Liberia, avec ses 255 cas, ou encore la Sierra Leone avec ses 273 cas présumés. Walid Ammar, directeur général du ministère libanais de la Santé, se veut rassurant : « Nous avons entraîné les hôpitaux à traiter les cas suspects et nous sommes prêts à faire face à cette épidémie, du diagnostic précoce à l'isolement du malade. »
Se voulant plus prudente encore, la British Airways a annoncé hier la suspension jusqu'au 31 août au moins de ses vols vers le Liberia et la Sierra Leone. « La sécurité de nos passagers, de nos membres d'équipage et du personnel au sol constitue notre priorité numéro un », a souligné un porte-parole de British Airways, évoquant la détérioration de la situation sanitaire. Les compagnies panafricaines Arik et Asky avaient déjà suspendu leurs vols vers et depuis le Liberia et la Sierra Leone après la mort d'un passager libérien fin juillet à Lagos, au Nigeria. Vendredi dernier, la compagnie Emirates, basée à Dubaï, avait annoncé la suspension « jusqu'à nouvel ordre » de tous ses vols vers la Guinée.

Neuf membres de sa famille
L'épidémie d'Ebola a pris une ampleur sans précédent, responsable de 887 décès parmi les 1 603 cas d'infection recensés depuis mars, selon l'OMS. « Preuve vivante » de l'existence d'Ebola, un ex-ministre sierra-léonais, Lansana Nyallah, a rapporté hier avoir perdu neuf membres de sa famille dans l'actuelle épidémie. « Notre maison est aujourd'hui vide, plus personne n'y vit », a affirmé M. Nyallah, s'exprimant sur l'antenne de la radiotélévision publique sierra-léonaise SLBC.
Par ailleurs, un prêtre espagnol, père Miguel Pajares, atteint par le virus Ebola au Liberia, a été hospitalisé à Monrovia, a annoncé hier l'Ordre hospitalier de saint Jean de Dieu (OHSJD) auquel appartient le prélat. Ce dernier, âgé de 75 ans, ainsi que deux autres missionnaires, Chantal Pascaline Mutwamene, une Congolaise, et Paciencia Melgar, une Équato-Guinéenne, « ont été positifs au test du virus Ebola », a indiqué cet ordre dans un communiqué publié sur son site Internet. « Nous espérons que nous pourrons être évacués. Pour nous, ce serait une joie parce ce que si nous étions emmenés en Espagne, nous serions en de bonnes mains et nous pourrions nous en sortir, si Dieu le veut », avait déclaré le prélat.
La missionnaire américaine Nancy Writebol, 60 ans, également contaminée au Liberia par le virus Ebola, a, elle, eu plus de chance. Elle est arrivée hier aux États-Unis pour être traitée dans un hôpital spécialement équipé à Atlanta. L'autre Américain atteint par ce virus au Liberia, le Dr Kent Brantly, 33 ans, est soigné dans le même centre hospitalier, où son état s'est amélioré.

L'économie en berne
Pendant ce temps, dans les boutiques et les marchés d'Afrique de l'Ouest vidés par l'alerte au virus Ebola, plane le danger d'une saignée économique, l'épidémie menaçant les secteurs vitaux de l'agriculture et des mines, préviennent des économistes et des commerçants. La conjonction de la maladie et des mesures sanitaires frappe de plein fouet la population la plus démunie. Les autorités du Liberia ont ainsi ramené la semaine dernière de 6 à 4 le nombre maximum de passagers par taxi afin de réduire le risque de contamination par les liquides corporels, au grand dam des chauffeurs, qui ont remonté leurs tarifs en conséquence. « Chaque passager payait 20 dollars libériens, multipliés par six, cela faisait 120. Maintenant cela ne fait plus que 80, soit le prix du carburant. Donc la seule solution est d'augmenter le prix de la course », a expliqué à l'AFP Sekou Kanneh, un chauffeur de taxi de Monrovia, la capitale.
Malgré les lourdes peines promises aux spéculateurs par le gouvernement, le prix des produits d'hygiène, essentiels à la lutte contre Ebola, a explosé, de même que celui du poisson, qui pallie l'interdiction de la viande de brousse (singe, chauve-souris, etc.), incriminée dans la propagation de la maladie. Selon l'analyste financier et politique Samuel Jackson, basé à Monrovia, Ebola va se traduire par un chômage accru pour les plus bas salaires et une baisse de la consommation. « L'effet en cascade sera catastrophique pour cette économie si la maladie n'est pas endiguée dans les plus brefs délais », a-t-il affirmé.
Face aux enjeux, la Banque mondiale a annoncé mobiliser 200 millions de dollars pour aider les pays les plus touchés, précisant qu'ils serviraient à l'achat de matériel médical, au paiement du personnel soignant, ainsi qu'à « aider les populations à surmonter les difficultés financières causées par l'épidémie ».

Un Saoudien, de retour de Sierra Leone, a été hospitalisé pour des symptômes semblables à ceux d'Ebola, a annoncé hier le ministère saoudien de la Santé dans un communiqué, ajoutant avoir pris des mesures pour s'assurer que ce malade n'est pas atteint par ce virus.Selon le ministère, le malade a été mis en quarantaine dans un hôpital de Djeddah et des analyses sont en cours dans un...

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