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Liban - Le commentaire

Michel Aoun saurait-il se comporter comme Béchara el-Khoury ou Camille Chamoun ?...

Après les mises en garde aussi bien de nombreux leaders étrangers que du chef du législatif, Nabih Berry, contre l'absence pérenne d'élection présidentielle, une question demeure, et elle a besoin d'une réponse : qui est responsable de ce statu quo ? Est-ce le landernau politique libanais, divisé horizontalement et verticalement, ou les pays étrangers, les yeux braqués sur les pays en feu de la région ?


Un observateur affûté estime que la responsabilité de cette vacance a commencé avec le lancement du dialogue Hariri-Aoun – un dialogue qui a laissé croire à ce dernier qu'il avait toutes les chances d'être le candidat de l'entente. Sauf qu'à la première séance électorale chargée d'élire un successeur à Michel Sleiman, avec un quorum assuré à l'époque, les députés du 14 Mars avaient voté pour le chef des FL, Samir Geagea, et ceux du 8 Mars s'étaient retranchés derrière des bulletins blancs, vu que Michel Aoun avait refusé de se confronter à M. Geagea, déterminé à être le candidat-Zorro sur lequel tout le monde serait d'accord. Il pensait donc qu'il fallait plus de temps à M. Hariri pour convaincre ses alliés, et notamment M. Geagea, de la pertinence de Michel Aoun en candidat consensuel.


Ensuite, avant la fin du mandat de Michel Sleiman, une idée a circulé : que ce dernier reste en poste pour un an, en assurant Michel Aoun qu'il lui succéderait quoi qu'il advienne. Sauf que cette hypothèse de prorogation s'est vite cassé les dents, sans que le chef du CPL n'abandonne le moins du monde son fantasme de candidat d'entente. Surtout que ni Saad Hariri ne lui a dit franchement qu'il n'appuyait plus sa candidature en lui demandant de se retirer au profit de quelqu'un d'autre, option que ni le Hezbollah, son principal soutien, ni même l'Arabie saoudite, directement ou indirectement, n'a avancée. Ni l'Iran, d'ailleurs, qui n'a pipé mot dans toute cette cuisine, sans doute parce que ce n'est pas encore le bon timing.


Et c'est ainsi que Michel Aoun est resté intimement convaincu qu'il est ce candidat d'entente que tout le monde attend, et c'est pour cela qu'il refuse d'évoquer l'idée même d'une autre personne. Du coup, le Hezbollah, qui ne voit aucunement l'utilité d'être plus royaliste que le roi, ne lui a pas demandé, ou intimé l'ordre, de se désister. Et voilà le bloc du Changement et de la Réforme qui réaffirme, dans un communiqué très officiel, son refus de tout retrait de la candidature de son chef, surtout après la proposition d'une élection au suffrage universel que tout le monde ou presque a rejetée. Et aujourd'hui, le chef du CPL fantasme plus que jamais sur le palais de Baabda.


La vacance semble donc devoir se pérenniser, la situation sur le plan interne devenant de plus en plus difficile, de plus en plus insupportable. Mais moins que ce qui se passe de l'autre côté des frontières : un éventuel rapprochement entre l'Arabie saoudite et l'Iran est de plus en plus chimérique, surtout après l'épopée de l'État islamique en Irak, et que les grands décideurs regardent de moins en moins le Liban en ce moment.
Quelqu'un peut-il sauver le Liban ? Un Libanais ? Pour prouver qu'il existe des gens qui ont atteint l'âge de raison et que ce pays est enfin capable de s'autogérer ?


Un dignitaire religieux estime qu'il est difficile de blâmer le Hezbollah qui ne s'intéresse qu'à ce qui se passe dans la région et aucunement au scrutin présidentiel, puisque les leaders maronites eux-mêmes ne sont pas d'accord, Sleimane Frangié allant jusqu'à assurer que cette vacance ne l'effraie pas du tout. Ce dignitaire se demande en outre si ce « glorieux peuple du Liban » (dixit Michel Aoun) ne mérite pas le sacrifice d'intérêts personnels, et que le chef du CPL retire sa candidature au profit d'une personne de son choix – exactement comme l'a fait Samir Geagea quand il a compris qu'il n'a pratiquement aucune chance d'être élu à Baabda. Michel Aoun sera-t-il ce sauveur, ce héros national qui, dans un sursaut de conscience, garantira le quorum nécessaire à la Chambre en vue de l'élection d'un homme raisonnable et accepté par tous ? Michel Aoun se comporterait-il un jour comme l'a fait avant lui Béchara el-Khoury lorsqu'il a demandé à ses députés, majoritaires, de se rendre dans l'hémicycle et d'élire Camille Chamoun, son rival – lequel a fait la même chose au scrutin d'après en demandant aux membres de son bloc d'élire Fouad Chéhab, etc. ?

 

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Après les mises en garde aussi bien de nombreux leaders étrangers que du chef du législatif, Nabih Berry, contre l'absence pérenne d'élection présidentielle, une question demeure, et elle a besoin d'une réponse : qui est responsable de ce statu quo ? Est-ce le landernau politique libanais, divisé horizontalement et verticalement, ou les pays étrangers, les yeux braqués sur...

commentaires (3)

Michel Aoun ne peut se comporter autrement que comme un dirigeant fat, présomptueux et narcissique, doublée d’égoïsme et d’égocentrisme, le tout, très aiguë et non curable. Il échappe a toutes possibilités de récupération ou de convalescence et il est presque certain que toute la communauté des psychologues en ont perdu leur latin. En bref c'est un cas perdu! Ignorez le il en mourra surement et nous aurons enfin la paix!

Pierre Hadjigeorgiou

12 h 19, le 18 juillet 2014

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Commentaires (3)

  • Michel Aoun ne peut se comporter autrement que comme un dirigeant fat, présomptueux et narcissique, doublée d’égoïsme et d’égocentrisme, le tout, très aiguë et non curable. Il échappe a toutes possibilités de récupération ou de convalescence et il est presque certain que toute la communauté des psychologues en ont perdu leur latin. En bref c'est un cas perdu! Ignorez le il en mourra surement et nous aurons enfin la paix!

    Pierre Hadjigeorgiou

    12 h 19, le 18 juillet 2014

  • C'EST IGNORER LE TYPE QUE DE LE PENSER !

    LA LIBRE EXPRESSION

    09 h 15, le 18 juillet 2014

  • "Michel Aoun saurait-il se comporter comme Béchara el-Khoury ou Camille Chamoun ?..." ! Impossible pour lui, car il n'est nullement issu du même ; plus ou moins Sain ; moule.

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    08 h 35, le 18 juillet 2014

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