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Liban - La situation

Sommes-nous à la veille d’une percée politique ?

M. Hariri tiendra ce soir un discours très attendu.

Après des semaines de verrouillage du gouvernement et du Parlement, la vie politique semble sortir de sa léthargie avec des prises de position surprenantes, comme celle de Marwan Hamadé estimant que le courant du Futur avait fait trop de concessions à ses adversaires politiques ; ou encore les efforts de Tammam Salam pour empêcher que la foire d'empoigne sur le poste de doyen de la faculté de médecine de l'Université libanaise ne se tienne en plein Conseil des ministres, ce qui l'a conduit à renoncer, hier, à le réunir. Et ce alors que plus de 45 000 élèves attendent que leurs épreuves soient corrigées et leurs notes remises, pour confirmer leurs inscriptions universitaires au Liban et à l'étranger.

 

Un élément supplémentaire de nouveauté, peut-être déterminant pour la suite des événements, sera apporté par Saad Hariri à l'occasion du grand iftar que donne le courant du Futur ce soir. Dans les milieux proches du chef de cette formation, on parle d'une « percée politique », d'une initiative comparable à celle qui avait précédé la formation du gouvernement de Tammam Salam, quand son courant avait finalement accepté que ses ministres siègent aux côtés de ceux d'un Hezbollah embourbé en Syrie.
L'intitulé de cette initiative, inspirée du slogan « Liban d'abord », dont le courant du Futur a fait son heureuse devise, serait « Présidence d'abord » et pourrait déboucher, presque deux mois après l'expiration du mandat de Michel Sleiman, le 25 mai dernier, à un compromis.
Coïncidence ou décision intentionnelle, le bureau de la Chambre a invité hier les députés à une nouvelle session électorale présidentielle, mercredi prochain. Mais il est peu probable que cet appel débouchera véritablement sur une séance de vote, et non sur un défaut de quorum comme cela se produit depuis presque deux mois.


Selon l'agence al-Markaziya, citant une source du Futur, le discours de M. Hariri établira une sorte de « feuille de route » devant sortir le Liban de son immobilisme par une ouverture en direction du Courant patriotique libre et de Nabih Berry. Dans son discours, M. Hariri s'adresserait aussi à sa base électorale pour l'exhorter à résister à la tentation de l'extrémisme et appellerait de nouveau la classe politique à respecter la déclaration de Baabda.
Ces indiscrétions sur la teneur du discours de M. Hariri ont été rapportées par des personnalités qui ont participé aux concertations qui se sont tenues récemment dans la capitale saoudienne, et dont les orientations ont été de déverrouiller le Conseil des ministres et le Parlement, et de permettre de nouveau à ces institutions de fonctionner, en attendant une élection présidentielle qui se tiendrait « le plus rapidement possible », ce qui pourrait signifier des semaines, voire des mois.
Ces mêmes sources ont annoncé hier que le chef de cabinet de Saad Hariri, Nader Hariri, doit rencontrer le ministre des Finances, Ali Hassan Khalil, et Waël Abou Faour, « dans les 24 heures », pour s'entendre sur le moyen de redémarrer les institutions. En fait, il n'a pas fallu attendre si longtemps, et un flash d'information diffusé hier à une heure avancée de la soirée a annoncé que la réunion était en cours au ministère des Finances. On en saura plus aujourd'hui.


Des propos convergents ont par ailleurs été attribués au ministre de l'Information, Ramzi Jreige, qui a affirmé que « le blocage du Conseil des ministres n'accélérera pas l'élection d'un nouveau président de la République ».


Mais alors qu'est-ce qui provoquera ce miracle ? Certainement pas les remontrances morales que lance, chaque fois que l'occasion lui en est donnée, le patriarche maronite. Encore que, selon des sources, le patriarcat maronite aurait l'intention de lancer de nouvelles idées sur la présidentielle, et que certaines d'entre elles ont été discutées mercredi entre le chef de l'Église maronite et Sleimane Frangié, à Dimane.


Mais ces préoccupations internes ne sauraient faire oublier aux politiciens libanais le contexte régional, qui se rappelle quotidiennement à leur souvenir. Ainsi, le Liban a déposé plainte hier au Conseil de sécurité contre les violations répétées de la résolution 1701 par Israël, qui a bombardé, en représailles à des tirs de roquettes partis du Liban-Sud, une dizaine de localités libanaises, heureusement sans faire de victimes. Pourquoi, s'interroge le Liban, alors que l'armée ratisse à longueur de journée le Sud libanais, à la recherche de rampes de missiles rudimentaires, que certains des lanceurs de roquettes, notamment des Palestiniens, ont été arrêtés, et que tout le monde répète, après Nabih Berry, que ces tirs de roquettes « ne servent pas la cause de la Palestine ». Et encore moins celle du Liban, peut-on ajouter sans grand risque d'erreur.

 

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commentaires (5)

Si son slogan va passer de "Liban d'abord" a "Président d'abord" je ne voit franchement pas ou est la percée sauf s'il s’apprête une fois de plus a lâcher du lest alors que ce n'en est pas le moment et au contraire il faut laisser la pression jusqu'au bout!

Pierre Hadjigeorgiou

11 h 38, le 18 juillet 2014

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Commentaires (5)

  • Si son slogan va passer de "Liban d'abord" a "Président d'abord" je ne voit franchement pas ou est la percée sauf s'il s’apprête une fois de plus a lâcher du lest alors que ce n'en est pas le moment et au contraire il faut laisser la pression jusqu'au bout!

    Pierre Hadjigeorgiou

    11 h 38, le 18 juillet 2014

  • PERCÉE... OU... PERSÉE ?

    LA LIBRE EXPRESSION

    09 h 29, le 18 juillet 2014

  • LES SUNNITES LIBANAIS DEVRAIENT METTRE URGEMMENT DE L'ORDRE DANS LEURS RANGS, AVANT QUE L'EXTRÉMISME N'EMPORTE TOUT SUR SON PASSAGE !

    LA LIBRE EXPRESSION

    08 h 26, le 18 juillet 2014

  • Qui dit percée politique dit intervention étrangère pour imposer un président de la république au moment opportun , et à nos députés marionnettes d’obéir sans discuter .

    Sabbagha Antoine

    07 h 45, le 18 juillet 2014

  • Assez de la mollesse et du manque de clarté dans la politique de Saad Hariri. Il y a longtemps qu'il aurait dû faire comprendre poliment au général Aoun que le courant du Futur ne peut pas appuyer sa candidature à la présidence. S'il l'avait fait, l'évolution de la situation aurait pris un autre tour plus positif dans l'intérêt du Liban, de son institution suprême, la présidence de la République, ainsi que de toutes ses autres institutions.

    Halim Abou Chacra

    06 h 30, le 18 juillet 2014

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