Israël a repris hier ses frappes sur Gaza après une brève trêve proposée par l'Égypte et rejetée par le Hamas.
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a affirmé que son pays n'avait d'autre choix que « d'étendre et d'intensifier » ses opérations dans la bande de Gaza contrôlée par le mouvement islamiste palestinien Hamas. « Lorsqu'il n'y a pas de cessez-le-feu, notre réponse est : feu ! » a-t-il martelé. M. Netanyahu n'a cependant donné aucune indication claire sur une éventuelle intervention terrestre dans l'enclave palestinienne, près de laquelle des troupes d'infanterie et des chars ont été ostensiblement déployés depuis huit jours. Sa déclaration a coïncidé avec l'annonce de la mort d'un civil israélien par un tir de roquette au passage d'Erez entre Israël et Gaza, la première victime israélienne depuis le début le 8 juillet de l'offensive.
Par ailleurs, signe des tensions croissantes au sein de la coalition au pouvoir, le cabinet de M. Netanyahu a annoncé le limogeage du vice-ministre de la Défense, Danny Danon, qui a vivement critiqué la manière dont l'opération militaire était menée, la qualifiant même d' « échec ».
(Eclairage : « Vouloir en finir définitivement avec le Hamas est une stupidité stratégique »)
Pas de « reddition »
De son côté, le Hamas, affirmant avoir eu connaissance du plan égyptien par les médias, a écarté tout cessez-le-feu qui n'inclurait pas un accord global sur la fin du blocus de Gaza en place depuis 2006, l'ouverture du poste-frontière avec l'Égypte et la libération de détenus. « En temps de guerre, on ne cesse pas le feu pour ensuite négocier », a déclaré à Gaza Faouzi Barhoum, un porte-parole du puissant mouvement islamiste. De son côté, la branche militaire du Hamas, les Brigades Ezzedine al-Qassam, a qualifié la proposition égyptienne de « reddition ».
Dans la journée d'hier, plus de 80 roquettes ont atteint Israël, dont l'une a visé la région de Haïfa, à 160 km au nord de Gaza. En huit jours, 900 projectiles ont touché le territoire israélien, selon l'armée. De plus, trois Palestiniens ont d'ailleurs été tués dans un raid.
Sur le plan diplomatique, le chef de la diplomatie allemande Frank-Walter Steinmeier est en visite en Israël, de même que son homologue italienne Federica Mogherini, dont le pays préside l'UE. M. Steinmeier, qui doit encore voir en Cisjordanie le président palestinien Mahmoud Abbas, a insisté sur le droit d'Israël à se défendre, tout en insistant sur la nécessité d'une trêve. Les États-Unis ont pour leur part répété qu'ils travaillent toujours à un cessez le feu alors qu'une commission du Sénat américain a approuvé hier une hausse de moitié de l'aide financière américaine au système israélien de défense antimissile Iron Dome, utilisé actuellement par Israël pour abattre les roquettes tirées depuis la bande de Gaza. De son côté, la France « appelle toutes les parties » à observer un cessez-le-feu immédiat comme proposé par l'Égypte. Enfin, le Premier ministre islamo-conservateur turc Recep Tayyip Erdogan, qui se dresse en champion de la cause palestinienne, a accusé hier Israël de « terrorisme d'État » en bombardant la bande de Gaza, et de perpétrer un « massacre » parmi ses habitants palestiniens.
Lire aussi
Bassil : Le Liban déposera une plainte contre Israël auprès de l'Onu
Elles font plutôt peur avec tous ces "masques" !
08 h 04, le 20 juillet 2014