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À La Une - Crise

En Irak, les insurgés avancent et les députés ne parviennent pas à s'entendre

Les jihadistes s'emparent d'une grande partie de la ville de Dhoulouiyah, à 80 km au nord de Bagdad.

Le Croissant-Rouge irakien distribuant de l’aide humanitaire aux déplacés irakiens dans la province de Diyala, au nord de Bagdad. YOUNIS AL-BAYATI/AFP

La réunion du nouveau Parlement irakien censée lancer le processus de formation d'un gouvernement d'union a été encore une fois reportée dimanche, malgré les appels pressants à l'unité et la reprise par les insurgés sunnites de leur offensive.

Plusieurs capitales étrangères, mais aussi l'ONU ou encore le grand ayatollah Ali al-Sistani, plus important dignitaire chiite du pays, ont mis en garde contre le "chaos" qui menace si les députés ne parvenaient pas à dépasser leurs divisions.

Les jihadistes ont en effet relancé leurs attaques, s'emparant dimanche d'une grande partie de la ville de Dhoulouiyah, à 80 km au nord de Bagdad, et faisant même sauter un pont pour empêcher l'acheminement de renforts de l'armée.

Et au moins six personnes, dont un général de police, ont été tuées dans des bombardements dans la région de Bagdad et dans la province de Diyala, au nord-est de la capitale, où les insurgés se sont emparés samedi de deux villes.

 

(Lire aussi : En Irak, Maliki affaibli mais bien accroché)


Mais après une réunion inaugurale ayant tourné à la farce le 1er juillet, entre insultes et sorties théâtrales, le président par intérim de l'assemblée, Mahdi Hafez, a annoncé à la mi-journée que les différents blocs n'étaient parvenus à "aucune forme d'accord" et que la nouvelle réunion prévue dimanche était reportée à mardi.

Après déjà plusieurs reports, les députés devaient se choisir un président, puis élire un président de la République chargé de désigner un prochain Premier ministre censé former un gouvernement d'union pour sauver le pays de l'implosion.

Outre l'absence de consensus, la réunion prévue en fin de matinée était déjà menacée d'une absence de quorum en raison d'une tempête de sable qui clouait au sol 25 députés kurdes à Erbil, capitale de la province autonome dans le nord du pays.

Un échec du processus démocratique "risque de plonger le pays dans le chaos", avait pourtant prévenu samedi l'émissaire de l'ONU à Bagdad, Nickolay Mladenov. "Cela ne servira que les intérêts de ceux qui cherchent à diviser le peuple irakien et à détruire ses chances de prospérité et de paix".

Selon un accord non officiel, le président du Parlement doit être sunnite, le président de la République kurde et le Premier ministre chiite.

Samedi soir, les parlementaires sunnites ont accordé leur confiance à Salim al-Joubouri. Mais ce dernier a affirmé qu'il n'accepterait pas de voir le Premier ministre sortant Nouri al-Maliki briguer un 3e mandat.

 

(Lire aussi : L'indépendance du Kurdistan irakien, un parcours semé d'embûches)

 

Jihadistes à l'offensive
M. Maliki, un chiite au pouvoir depuis huit ans, est vivement critiqué pour son autoritarisme et son choix de marginaliser la minorité sunnite, mais son bloc est arrivé largement en tête du scrutin du 30 avril.
Il a déjà prévenu qu'il n'entendait pas céder la place à une personnalité plus susceptible de rassembler, d'autant qu'aucune figure de ce type ne semble émerger.

Les différends entre les députés sont profonds et ont quasi-paralysé la vie politique depuis des années.
Parallèlement, les tensions s'accroissent avec les Kurdes, dont les forces ont profité de la crise pour s'emparer de territoires et de champs de pétrole disputés et qui souhaitent désormais tenir un référendum d'indépendance.

A l'étranger comme en Irak, on espère qu'un gouvernement d'union pourrait aider à réconcilier avec Bagdad la minorité sunnite, qui a lancé un mouvement de protestation l'année dernière contre le gouvernement Maliki et dont une partie soutient activement les insurgés.

 

(Lire aussi : Le prêche du « calife » à Mossoul montre sa force et « le niveau de confiance au sein de son organisation »)

 

A la faveur de leur offensive menée le 9 juin, ces derniers se sont emparés de vastes pans de territoire dans le nord, l'ouest et l'est du pays. Et, à leur tête, les jihadistes ultra-radicaux de l'Etat islamique (EI, ou Daech) ont annoncé fin juin l'établissement d'un "califat" sur les zones qu'ils contrôlent, de l'ouest de la Syrie à l'est de l'Irak.

Après quelques semaines où les lignes de front sont restées relativement stables, les insurgés ont repris l'offensive depuis jeudi. Leurs assauts contre Ramadi puis Haditha dans l'ouest ont été repoussés, mais ils se sont emparés dimanche d'une grande partie de Dhoulouiyah.

Dans un enregistrement qui n'a pas été authentifié, Izzat Ibrahim Al-Douri, plus haut responsable encore en fuite du régime de Saddam Hussein, a qualifié les jihadistes de l'EI de "héros".

 

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commentaires (3)

Comme quoi il n'y a pas qu'au Liban où les politiciens n'ont cure de leur pays.

Robert Malek

02 h 24, le 14 juillet 2014

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Commentaires (3)

  • Comme quoi il n'y a pas qu'au Liban où les politiciens n'ont cure de leur pays.

    Robert Malek

    02 h 24, le 14 juillet 2014

  • ET ILS NE VONT PAS S'ENTENDRE. LES COMPLOTS DOIVENT ÊTRE EXECUTÉS !

    LA LIBRE EXPRESSION

    18 h 48, le 13 juillet 2014

  • Restons concentré sur le conflit judéo/sunnite , pas de détournement de conscience, selon la chaine 7 de l'état usurpateur , les brigades de Qassam ont pris pour cible de leurs missiles Grad et Qassam la colonie de Ashkelon . "4 missiles Grad et 4 missiles Qassam ont été tirés contre Ashkelon. les sirènes d'alerte ont retenti dans les colonnies de Beir Sheva et de Beni Samoun et Hatssarim .

    FRIK-A-FRAK

    16 h 07, le 13 juillet 2014

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