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Moyen Orient et Monde - Proche-Orient

« Netanyahu rassure pour le moment, car il donne l’impression de ne pas avoir la gâchette facile »

Des Indonésiens marchant sur le portrait du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu durant une manifestation propalestinienne à Djakarta. Roméo Gacad/AFP

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, après avoir été contesté pour ses « hésitations » à attaquer le mouvement islamiste palestinien Hamas par les faucons de sa majorité, a réussi à favoriser un consensus national en déclenchant l'offensive contre la bande de Gaza.

Dans un premier temps, Benjamin Netanyahu a été pris sous le feu croisé de son ministre des Affaires étrangères Avigdor Lieberman, l'ultranationaliste ministre des Affaires étrangères, et de Naftali Bennett, le ministre de l'Économie, chef du parti nationaliste religieux Foyer juif. Tous deux lui ont reproché de faire preuve d'« attentisme » dans les représailles contre le Hamas.

 

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Pour marquer son mécontentement, M. Lieberman, partisan déclaré d'une réoccupation de la bande de Gaza qu'Israël a évacuée en 2005, a annoncé lundi qu'il rompait son alliance politique avec le Likoud, le parti de Bibi, nouée lors des dernières élections de janvier 2013. Mais sans pour autant quitter le gouvernement. « Je ne comprends pas ce que nous sommes en train d'attendre pour attaquer Gaza », a-t-il proclamé quelques heures avant le déclenchement de l'opération aérienne Protective Edge dans la nuit de lundi à mardi. Mais faisant appel au « sens de la responsabilité », Benjamin Netanyahu a adjuré son turbulent partenaire de « garder la tête froide et ne pas se livrer à des propos inconsidérés ».

 

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Comme en pareille occasion, les critiques se sont d'ailleurs tues dès que l'aviation israélienne a commencé à pilonner l'enclave palestinienne. Même l'opposition dirigée par le leader du Parti travailliste Yitzhak Herzog a adopté un profil bas. « Tout le monde joue désormais la carte de l'unité nationale », explique Hanan Cristal, le commentateur politique de la radiotélévision publique. « La position actuelle de Netanyahu est d'autant plus forte qu'il fait front commun avec le ministre de la Défense Moshe Yaalon et le chef d'état-major, le général Benny Gantz. Il rassure pour le moment car il donne l'impression de ne pas avoir la gâchette facile », souligne M. Cristal.

En fait, seul le numéro deux du ministère de la Défense, Danny Dannon, un des représentants de l'aile dure du Likoud, continue sa campagne de pression sur le Premier ministre pour le forcer à alourdir la punition contre le Hamas et la population palestinienne. Il a exigé une coupure immédiate des approvisionnements en électricité, en carburant et en vivres de la bande de Gaza, qui dépend du bon vouloir d'Israël. Mais sa voix est pour l'instant très isolée.

 

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Toutefois, ce climat d'entente générale reste fragile et pourrait être remis en cause par le lancement d'une offensive terrestre dans la bande de Gaza. Cette menace, brandie par M. Netanyahu, qui a fait rappeler 40 000 réservistes, est loin de faire l'unanimité. Selon un sondage publié cette semaine par le quotidien Maariv, 47 % des Israéliens sont opposés à une incursion militaire à Gaza (contre 38 %).

 

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