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À La Une - conflit

Staffan de Mistura, nouveau médiateur de l'ONU en Syrie

Au moins 20 jihadistes de l'EI tués par l'aviation du régime à Raqa.

Le diplomate italo-suédois Staffan de Mistura va succéder à l'Algérien Lakhdar Brahimi comme médiateur de l'ONU en Syrie. AFP PHOTO/ RAVEENDRAN

Le diplomate italo-suédois Staffan de Mistura va succéder à l'Algérien Lakhdar Brahimi comme médiateur de l'ONU dans le conflit syrien, une mission réputée impossible, selon des diplomates à l'ONU.
Cette nomination a été confirmée aux pays membres du Conseil de sécurité et devait être annoncée incessamment par le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon.
Selon un diplomate du Conseil, M. de Mistura représentera l'ONU - alors que M. Brahimi était envoyé spécial conjoint de l'ONU et de la Ligue arabe - et "il aura un adjoint arabe", non encore désigné.

Lakhdar Brahimi avait démissionné en mai dernier après deux ans d'efforts infructueux pour mettre un terme à un conflit qui a fait plus de 160.000 morts depuis mars 2011. Il avait organisé en janvier et février à Genève les premières négociations directes entre le gouvernement syrien et l'opposition, qui avaient échoué. Son prédécesseur, l'ancien secrétaire général de l'ONU Kofi Annan, avait jeté l'éponge au bout de six mois à peine, en 2012, en blâmant le Conseil de sécurité pour sa désunion.

Staffan de Mistura, 67 ans, né à Stockholm, a la double nationalité italienne et suédoise. Ancien vice-ministre italien des Affaires étrangères, habitué des zones de conflit, il a occupé de nombreuses fonctions aux Nations unies, en particulier comme représentant spécial de l'ONU pour l'Afghanistan (2010-2011), pour l'Irak (2007-2009) et pour le Liban (2001-2004) et directeur adjoint du Programme alimentaire mondial (2009-2010). Il parle six langues dont le français, l'allemand et l'arabe dialectal.

 

"Pas de baguette magique"
Le 20 juin dernier, M. Ban avait averti que le nouveau médiateur "n'aurait pas de baguette magique" pour régler le conflit. De fait, il hérite d'une mission jugée impossible par de nombreux diplomates.
Depuis la démission de M. Brahimi, le processus politique envisagé par l'ONU - un gouvernement de transition qui verrait le président Bachar el-Assad abandonner une partie de ses pouvoirs - est dans l'impasse. M. Assad a été réélu le 3 juin malgré les critiques occidentales, Damas a enregistré plusieurs succès militaires et le conflit a débordé sur l'Irak où les jihadistes de l’État islamique (EI, ou Daech) ont mené une offensive éclair. Le 29 juin, ils ont proclamé l'établissement un "califat islamique" sur les territoires conquis dans les deux pays.

 

(Dossier : Pour combattre Daech, il faut lutter contre les régimes autoritaires qui alimentent la rhétorique de ce groupe)



20 jihadistes de l'EI tués
En Syrie, au moins 20 jihadistes de l'EI ont été tués mercredi par des raids de l'aviation du régime à Raqa, un bastion de ce groupe ultra-radical dans le nord de la Syrie, a rapporté une ONG syrienne.
"Vingt membres de l'EI ont été tués et plusieurs blessés par des raids contre un camp d'entraînement du groupe à Raqa", une localité stratégiquement située dans la vallée de l'Euphrate et à moins de 200 km de la frontière irakienne, a indiqué l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). 14 véhicules militaires de l'EI ont été détruits.

Les jihadistes de l'EI contrôlent fermement Raqa, ainsi que plusieurs régions du nord-est de la Syrie frontalières de l'Irak.

"Depuis le 10 juin, (quand la ville irakienne de Mossoul est tombée aux mains de l'EI), les forces syriennes ont intensifié leurs attaques contre les positions de l'EI, menant tous les jours des raids", a indiqué le directeur de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane. "Le régime craint que l'EI ne devienne plus fort, notamment après que ce groupe a envoyé depuis l'Irak des engins" pris à l'armée irakienne en déroute, selon lui.

 

(Lire aussi : L'État islamique accusé d'avoir volé la cause du califat)

 

Villages kurdes pris
Les Kurdes syriens sont pour leur part aux prises avec ces jihadistes depuis 2013. Mercredi, un kamikaze s'est fait exploser à bord d'une voiture dans la ville kurde de Ain Issa, dans la province de Raqa, tuant quatre combattants kurdes.

Et dans la province d'Alep, l'EI s'est emparé de trois localités kurdes, à l'est du village de Aïn el-Arab (Kobani en langue kurde) aux termes de deux jours de combats, dans lesquels 22 jihadistes et 18 combattants kurdes ont péri, a rapporté l'OSDH.
L’État islamique s'était déjà emparé, il y a 6 jours, de trois autres villages à l'ouest de Aïn el-Arab, à la frontière avec la Turquie, dans des affrontements ayant coûté la vie à 15 combattants kurdes.

Par ailleurs, dans la métropole d'Alep, quatre personnes, dont un journaliste militant, ont été tuées et des dizaines blessées dans des raids aériens du régime contre les quartiers rebelles, selon l'OSDH.
Et à Khatab, un village de la province de Hama (centre), au moins 14 personnes, dont sept femmes, ont péri "dans un massacre" perpétré par des "rebelles qui les ont accusées de coopérer avec le régime criminel", a ajouté l'ONG.


La situation humanitaire s'aggrave aussi : 10,8 millions de Syriens ont besoin d'aide, dont 6,6 millions d'enfants, et 2,9 millions de réfugiés syriens pèsent sur l'économie des pays voisins. Malgré les efforts de l'ONU pour que la population ait un meilleur accès aux secours - et une résolution du Conseil de sécurité, jamais appliquée -les humanitaires ont du mal à atteindre 4,7 millions de Syriens pris au piège des combats.

Enfin pour compliquer encore le tableau, les antagonismes restent forts au Conseil de sécurité entre les Occidentaux qui réclament un changement de régime et la Russie, qui défend obstinément son allié syrien.

 

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