Le monstre est là, tout près de nous, dans nos foyers, dans nos bureaux, dans nos chambres à coucher, quasiment dans nos lits, il fouille dans notre intimité, farfouille dans nos secrets, tente de traquer nos faiblesses, de débusquer nos moindres pensées. Et au final, repu, riche des informations obtenues, il se livre à son activité favorite : le chantage, l'intoxication et la déstabilisation.
Un monstre adulé, passionnément convoité, protégé comme la « prunelle de nos yeux », une hydre obsessionnelle qui hante nos jours et nos nuits, qui entre en croisade comme on entre en religion et qui transforme souvent les vérités en mensonges, et les mensonges en vérités. Un monstre inventé dans des laboratoires exceptionnels, « humanisé » par des docteurs Jekyll et des mister Hyde qui n'envisagent l'avenir du monde qu'à travers les performances de leur incontournable créature.
En un mot comme en cent, c'est, bien sûr, des réseaux sociaux qu'il s'agit, des sites inventés de toutes pièces, dont on ne connaît ni les auteurs ni les acteurs et qui bénéficient d'un anonymat garanti. Et c'est ainsi que d'Amérique en Asie, d'Afrique en Europe, les informations les plus folles circulent en toute liberté, propulsées comme des obus par des internautes spécialistes dans l'art de l'intoxication et de la désinformation, relayées par des « pianoteurs » qui ne prennent la peine ni d'en vérifier l'authenticité ni d'en connaître l'origine.
Des « fuites » savamment orchestrées, diligentées au nom du « droit à l'information », réussissent même à provoquer de véritables crises entre puissances longtemps alliées et à fragiliser des institutions jugées inattaquables. « Secrets d'État » jetés en pâture à une opinion avide de scandales, informations volées par des Zorro des temps modernes et qui jettent le trouble au sein de services de renseignements pourtant eux-
mêmes passés maîtres dans l'art de la manipulation : d'Edward Snowden à Julian Assange, de WikiLeaks à Bradley Manning, la piraterie informatique a atteint les sommets de la gloire mais a également ouvert la voie à tous les abus, à toutes les dérives, aux atteintes les plus sordides à la vie privée.
Et, aujourd'hui, cerise sur le gâteau pourri, on assiste à l'entrée en scène des terroristes de tout acabit, de toutes tendances, des illuminés qui ont appris à maîtriser le web, à l'utiliser au service de leurs noirs desseins et qui, par des tweets diaboliquement distillés, sèment la panique partout dans le monde : aéroports européens et proche-orientaux placés en état d'alerte, villes américaines gagnées de nouveau par la psychose du 11-Septembre... et, pour ne pas être en reste, les sites jihadistes annoncent que le pire est à venir.
Un monstre informatique pris en otage par les fous de Dieu : c'est à travers la haute technologie que les islamistes ramènent le monde musulman des siècles en arrière, c'est au moyen de l'outil le plus performant qu'ils entendent rétablir le califat sous la férule d'Abou Bakr al-Baghdadi et c'est par la terreur filmée en direct, par la diffusion d'images insoutenables d'exécutions d'« infidèles », qu'ils croient pouvoir accomplir leur « mission divine »...
Mais tout cela est-il vraiment, est-il uniquement le fait des seuls fous d'Allah ? Leur intrusion informatique sur la scène libanaise, les réactions tout autant « tweetérisées » qu'ils suscitent, qu'elles soient prétendument chrétiennes, sunnites ou chiites, relèvent-elles d'une réalité tangible ou ne sont-elles que le produit de services de renseignements occultes ou d'organisations miliciennes qui veulent brouiller les pistes, se faire blanchir quand l'image des autres noircit à vue d'œil ?
Interrogations lancinantes qui ne trouveront jamais de réponses pour la simple raison qu'on patauge là dans le monde du virtuel, celui d'une révolution informatique dont les acteurs sont de véritables ovnis...
Vivement l'heure bénie de la lecture matinale du journal loin des alertes, et autres tweets bruyants et envahissants ! Est-on donc entré dans le temps des dénis ?
Une toile...et des tueurs
OLJ / Par Nagib AOUN, le 07 juillet 2014 à 00h00
Les fous de Dieu ( les dechets de l opposition syrienne ) sont , malheureusement , ceux -la meme dont vous etes esquintes a defendre depuis le debut de la guerre en Syrie . .. de grace , arretez d imputer au Hezbollah et a sa participation recente a la guerre en Syrie la responsabilite de l avenement du phenomene da3eh et autres mouvements extremistes . Ainsi , Simplifiier les choses de la sorte et les reduire a leur plus simple expression releverait d une politique de l autruche pas tres digne des veterans comme vous , les editorialistes de l OLJ ..
13 h 58, le 07 juillet 2014