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Culture - Festivals - Beiteddine

Joss, une Stone qui a de la soul

Tout comme le thé vert qu'elle sirotait entre deux chansons, Joss Stone possède de fortes vertus antioxydantes.

Joss Stone : chaloupée, sexy, volubile.

La silhouette est élancée, l'allure est baba cool, l'attitude à la fois très « flirty » et « girl next door ». Dans une longue jupe hippie, pieds nus tatoués, top blanc à bretelles, Joss Stone (re-blonde après avoir été rousse) foule avec assurance les planches du Festival de Beiteddine. Ou plutôt, pour être plus précis, les tapis kilims déroulés pour amorcer ses pas.

L'anglaise de Dover fait de la musique qui lui ressemble : chaloupée, sexy, volubile. Un trio gagnant puisqu'elle enregistre plus de 11 millions d'unités au compteur depuis son premier album de reprises, The Soul Sessions, sorti en 2003. Elle n'avait que 16 ans et une carrière soul et R'n'B en or venait s'ouvrir à elle. Les collaborations avec des voix étonnantes et des personnalités marquantes s'enchaînent alors. De Macy Gray ou le groupe The Roots, à Dave Stewart et Mick Jagger, en passant par Ricky Martin, Santana, Blondie, Betty Wright, Sean Paul, John Legend, Stevie Wonder, James Brown et même Johnny Hallyday. Elle peut aussi s'enorgueillir d'afficher à son palmarès un Grammy et deux Brit Awards. Et comme si tout cela ne suffisait pas, la jeune femme est aussi actrice à ses heures et s'implique aux côtés de nombreuses associations.

Mais au-delà de cela, Joss Stone a surtout un grand talent, une pléiade de tubes et cette voix unique, dont elle maîtrise parfaitement l'incroyable puissance...
En 2012, après quatre albums solos, elle boucle la boule et sort son Soul Sessions volume two et part, en 2014, en tournée mondiale. Avec, dans sa valise, encore des reprises mais aussi des chansons bien à elle, histoire de prouver aux mauvaises langues qu'elle n'est donc pas là pour dépoussiérer quelques standards. Ni pour faire son Aretha Franklin. Ni son Janis Joplin.

Elle est Joss Stone. Une grande fille capable de faire ameuter une bonne partie du public au pied de la scène (et aux siens, nus et tatoués ; c'est sa marque de fabrique) à trois minutes du début d'un concert. C'est ce qu'elle a fait à Beiteddine, en communicant sa bonne humeur, son peps et sa joie de vivre. Et son amour pour la musique, la liberté et le thé vert (elle est anglaise, on ne se refait pas).
On notera ainsi une reprise, trés punchy, des Chi-Lites, For God's Sak (Give more power to the people) ; du RnB et du Funk dans le classique You Had Me, un trés décent Big Ole Game, qui était interprété en duo avec Raphael Saadiq sur l'album Colour Me Free. Avec Son of a Preacher Man, Chokin Kind, Super Duper, Stoned out of my mind, New Born, Put Your Hands, Music, Landlord, Fell in Love, Free Me, Right to be wrong, elle affirma la tessiture unique d'une voix capable d'exprimer une infinie variété d'émotions, de styles musicaux et d'intensités. Et corrobore sa capacité à synthétiser soul vintage et harmonies R'n'B, groove et jazz, en donnant donc tout ce qu'elle a de soul incarnée, de facilité, de groove inné. Le résultat est bien évidemment plus qu'agréable à écouter (et tellement joli à regarder, quoique les minauderies entre deux chansons et deux gorgées de thé aient atteint à la fin la goutte à faire déborder la tasse).


Pour le reste, Miss Stone est à la hauteur de sa réputation, maîtrisant à la perfection cet incroyable instrument qu'est sa voix. Très à l'aise sur scène, elle irradie le public de son talent. Et elle le fait avec beaucoup d'humour, de fraîcheur, de simplicité, de spontanéité. Et une approche totalement débridée.
Joss Stone aura donc offert au public un moment rendu mémorable par tout son talent et celui de ses musiciens, et par sa générosité, mais on ne peut s'empêcher de repartir avec un regret : qu'elle ait totalement occulté de sa setlist la chanson Pillow Talk, sa reprise nirvanique de Sylvia. Pour se consoler, on n'a plus qu'à l'écouter sur son Soul Sessions, volume 2. Autour d'une cup of tea, tiens...

 

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