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Culture - Jounieh

Élias Rahbani ravive un répertoire immortel

Une soirée-hommage à Élias Rahbani, maestro prolifique, organisée par Phellipolis, et un moment agréable au stade Fouad Chéhab, avec des chansons et des musiques qui ne meurent pas.

Un moment fort du spectacle avec plusieurs chanteurs dirigés par le maestro. Press Photo

Si l'auteur, compositeur et producteur Élias Rahbani affirme souvent qu'il n'a d'autre ambition que de rendre heureux les gens qui l'entourent, son concert en est la preuve concrète. Par son humour toujours aussi fin à 76 ans et sa musique qui regorge d'optimisme et qui ne ressemble au fond qu'à lui, le grand – et toujours aussi sympathique – artiste a inauguré les nuits festives de Jounieh lors d'une soirée qui s'est avérée être un véritable hommage à sa musique, lui qui a composé plus de 1300 morceaux en 60 ans de carrière.

Après un franc succès à Qatar et à Dubaï, où il s'est produit il y a moins d'un an, le maestro a agréablement ravivé les souvenirs de plus de 3000 personnes venues assister à son concert, en puisant dans son répertoire de chansons qui ont marqué plus de trois générations, des musiques nostalgiques, réminiscence d'un autre temps, mais toujours aussi enjouées. Une occasion, par ailleurs, de découvrir qu'il est l'auteur de nombreux morceaux connus qu'on oubliait de lui attribuer.

Accompagné de son fils Ghassan Rahbani au piano et de plus de 50 musiciens et choristes sur scène qu'il a dirigés, le dernier des trois frères Rahbani a choisi les voix de Pascale Sakr, Bassima, Gilbert Jalkh, Rania Hajj et Johnny Aouad pour réinterpréter ses plus grands tubes pendant plus d'une heure et demie. Remerciant d'abord les habitants de la ville de Jounieh et les organisateurs du festival, en lisant un petit mot griffonné sur papier, le maestro a amorcé son concert par Am Behlamak Ya Helm Ya Lebnan, poème de Saïd Akl qu'il avait mis en musique pour Magida el-Roumi et qui a été interprété par Bassima, une voix en or qui n'a sûrement pas eu encore toute la reconnaissance qu'elle mérite. Le maestro a ensuite enchaîné avec Habibati, l'une des ses compositions les plus connues et les plus touchantes, et Ya Azef el-Layl (Moonlight Melody) chantée par Rania el-Hajj, tout aussi émouvante, avant que Pascale Sakr ne reprenne son fameux Chta'nalik ya Beyrouth. Mais il aura fallu attendre l'entrée de Gilbert Jalkh sur scène pour activer le concert avec Katalouni Oyouna el-Soud, de Wadih el-Safi.

Éternel «hakawati», Élias Rahbani n'a pas manqué de ponctuer son concert par ses anecdotes farfelues, se remémorant ses aventures de 1969 en Grèce, alors qu'il représentait le Liban dans un concours musical, et ses mésaventures en tant que membre du jury du télé-crochet Superstar. «J'ai composé cette chanson à une certaine Italienne nommée Louana Masari dans les années 60. Et, depuis, pas le moindre sou!», a-t-il confié, avant que le titre ne soit interprété par Pascale Sakr, toujours chaleureusement applaudie, et le remarquable ténor Johnny Aouad, qui a repris plus d'un titre en anglais et en italien. De son côté, Rania Hajj s'est distinguée par Ya Snin Elli Rahet, qu'Élias Rahbani avait composée pour Fayrouz au début de la guerre, en 1975, tandis que Bassima reprenait Sans toi, rappelant que Rahbani était autrefois le pionnier de la chanson francophone au Liban et au Moyen-Orient. Et c'est un maestro tout heureux, oubliant de conduire l'orchestre et applaudissant Gilbert Jalkh, qui a repris de façon théâtrale Achra, Hda'ch, Tna'ch, initialement écrite pour Melhem Barakat.

Après une trêve avec la musique du feuilleton Allô Hayete et une pause signée Ghassan Rahbani qui a conduit l'orchestre le temps d'une composition dramatique intitulée Magic Classical Moods et a chanté son titre-rock Men'elkoun Nehna Min (1995), défendant la cause de l'environnement au pays du Cèdre, le concert a basculé de nouveau dans les chansons arabes de l'âge d'or des Rahbani qui, en fin de compte, ont été les plus appréciées du public qui n'attendait que cela. Ra'esni Dakhlak, Tayr el-Werwar, Ya Mare' al-Tawahin, Wa'adouni w Natarouni, interprétées respectivement par Rania Hajj, Bassima, Gilbert Jalkh et Pascale Sakr, ont suscité de chaleureux applaudissements, avant que Johnny Aouad ne rejoigne la troupe pour présenter une chanson dédiée à la ville de Jounieh et dont la musique se rapproche assez de celle de Wa'adouni Wnatarouni.

Le concert a enfin été clôturé par la musique symphonique de Kan Anna Tahoun et un medley chanté incluant Jina Ktar, Oumi Tanor'ous, Amelli Antar, Kbouch el-Touti, Ya Nasini, Cheftou bel Kanater, Kelloun Andoun Siyarat, 4 Mjanin et Hanna el-Sekran, clou du spectacle applaudi avec beaucoup d'émotion.
«Je suis heureux d'avoir pu célébrer ce concert avec vous, a affirmé Élias Rahbani en fin de soirée, sur une note d'humour. Cela nous permet de faire une sorte de compensation, maintenant que les télévisions diffusent les chansons de n'importe qui.»

 

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