Porochenko scellera, le 27 juin, le rapprochement de l'Ukraine avec l'UE

Le président ukrainien Petro Porochenko signera le 27 juin le dernier volet d'un accord d'association historique avec l'Union européenne.

L'Ukraine devait, comme la Géorgie et la Moldavie, signer cet accord de libre-échange en novembre, mais le président ukrainien de l'époque Viktor Ianoukovitch avait fait volte-face sous la pression de Moscou, déclenchant la crise qui a conduit à sa chute et au rattachement de la Crimée à la Russie en mars. L'accord réduit à néant les espoirs de Moscou d'attirer l'Ukraine dans l'Union économique eurasiatique qu'elle a commencé à instaurer avec d'anciennes républiques soviétiques, telles que le Bélarus et le Kazakhstan.
Par ailleurs, investi hier, le nouveau chef de la diplomatie ukrainienne, Pavlo Klimkine, présentera le plan de Kiev pour mettre fin à l'insurrection séparatiste prorusse dans l'Est devant les ministres européens des Affaires étrangères réunis lundi au Luxembourg. Le président pro-occidental Porochenko devrait inaugurer ce plan de paix en ordonnant sous peu un cessez-le-feu unilatéral, une mesure provisoire pour permettre aux rebelles de déposer les armes. Moscou l'a qualifié de « bonne proposition », mais a réclamé des négociations avec les séparatistes.

De leur côté, le président français François Hollande et la chancelière allemande Angela Merkel ont appelé hier Vladimir Poutine à « reprendre les négociations sur les modalités de fourniture de gaz russe à l'Ukraine », a indiqué la présidence française. Lors d'une discussion téléphonique à trois en fin d'après-midi, M. Hollande et Mme Merkel ont également « de nouveau marqué auprès du président russe l'importance de parvenir rapidement à un arrêt des combats dans l'est de l'Ukraine, afin de stabiliser la situation sécuritaire et de créer les conditions d'une désescalade réelle », selon le communiqué de la présidence.

Violents combats
En outre, la Russie a affirmé être « prête à travailler » avec le nouveau chef de la diplomatie ukrainiene, a indiqué le chef adjoint de la diplomatie russe, Grigori Karassine, souhaitant « bonne chance » à « l'un des diplomates ukrainiens les plus expérimentés ». La Russie réclamait depuis le week-end dernier la démission du prédécesseur de M. Klimkine, Andriï Dechtchitsa, à l'origine d'un tollé diplomatique entre Kiev et Moscou après avoir lâché un « Poutine connard » pour calmer des manifestants dans la capitale ukrainienne.
Les députés ukrainiens ont aussi donné leur feu vert à la nomination, pour la première fois, d'une femme à la tête de la Banque centrale et d'un nouveau procureur général, deux figures-clés de l'administration du président pro-occidental Petro Porochenko.

De son côté, le secrétaire général de l'OTAN, Anders Fogh Rasmussen, a condamné hier un « nouveau renforcement » de la présence militaire russe à la frontière avec l'Ukraine, qu'il a qualifié de « pas en arrière regrettable ». « Plusieurs milliers de soldats russes sont déployés à la frontière de l'Ukraine et nous constatons des manœuvres militaires dans le voisinage de l'Ukraine », a-t-il déclaré à Londres.
Sur le terrain, de violents combats étaient en cours hier dans l'est de l'Ukraine entre soldats ukrainiens, appuyés par de l'artillerie et des blindés, et séparatistes prorusses qui ont reconnu avoir subi de « lourdes pertes » en armes et en matériel face à des forces gouvernementales supérieurement équipées. De plus, alors que les combats continuent dans la région industrielle russophone du Donbass, l'OSCE a annoncé hier avoir pu établir un contact avec ses observateurs portés disparus depuis la fin mai dans l'Est, précisant que tous sont « sains et saufs ».

Enfin, la ville de Donetsk, contrôlée par les séparatistes prorusses dans l'est de l'Ukraine, rationne depuis mardi la distribution d'eau à ses habitants après des tirs d'artillerie qui ont touché les conduites d'eau de la région.