L’ambassadeur de Syrie réaffirme son « respect » pour Michel Aoun

L'ambassadeur de Syrie Ali Abdel Karim Ali a souhaité que le patriarche maronite, Mgr Béchara Raï, révise son discours sur « les collaborateurs », qu'il avait prononcé lors de sa visite en Terre sainte. Le patriarche avait, rappelons-le, appelé à ne pas considérer comme « traîtres » les ex-miliciens de l'Armée du Liban-Sud. « Le patriarche avait pris des positions importantes sur la question, qui n'ont fait que valoriser sa personne », a rappelé le diplomate syrien.
Lors d'une interview à une radio locale, il a exprimé par ailleurs son « respect, en tant que citoyen syrien, pour le chef du bloc du Changement et de la Réforme, le député Michel Aoun, et pour l'ancien ministre Sleimane Frangié ». « Sachant que le second soutient la candidature du premier à la présidence de la République, je choisis le candidat que les Libanais choisiront, la Syrie ne soutenant aucun candidat spécifique à la présidence, a affirmé l'ambassadeur syrien. Tout ce que nous souhaitons c'est que le prochain locataire de Baabda appuie la résistance et veille aux relations fraternelles entre nos deux pays, et considère Israël comme son ennemi numéro un. Tant que la partie proche de notre ligne politique soutient le général Michel Aoun, nous considérons ce dernier comme un ami de la Syrie, qui a cru en notre victoire face à la crise. En ce qui concerne la période de conflit avec le général Aoun, celle-ci s'inscrivait dans des circonstances particulières, mais ce qui est sûr c'est que nos calculs écartent l'hypothèse de l'accession à la présidence du chef des Forces libanaises Samir Geagea. Je ne crois pas que ce soit possible en tout cas. »
Interrogé sur le message sous-tendant les mandats émis par le tribunal de Lattaquié contre, notamment, le chef du Parti socialiste progressiste, Walid Joumblatt, Ali Abdel Karim Ali a estimé que ce dernier « a insulté publiquement et incité à l'hostilité contre la Syrie ». « Il est du droit de tout citoyen syrien de porter plainte sur base de l'atteinte à l'autorité de son État et l'unité de son pays, a affirmé l'ambassadeur syrien. Ce n'est pas une opinion contraire que Walid Joumblatt exprime, mais des insultes, qui ne méritent même pas d'y répondre. »
Il a par ailleurs qualifié de « comiques et dérisoires » les propos selon lesquels Daech et le Front al-Nosra auraient été fabriqués par le régime syrien. « Lorsque certains ont été libérés des prisons syriennes en vertu de l'amnistie générale, ils ne faisaient pas encore partie de ces organisations », selon lui.