Avant de lever la réunion au jeudi 19 juin, le président de la Chambre, Nabih Berry, a souligné dans une intervention devant les quelques députés présents dans l'hémicycle son exaspération face à la polémique autour de la légitimité des réunions législatives, tant que le Parlement n'a pas élu un président, en insistant sur son attachement à la nouvelle grille des salaires dans le secteur public.
Commentant la polémique, il a considéré qu'elle « ne sert pas l'élection d'un nouveau président de la République », estimant que « le fait de paralyser une institution parce qu'une autre l'est est contraire à la Constitution qui fait état de la coopération entre les institutions ». « Tout se bloque si le gouvernement démissionne ou si l'élection d'un président tarde. Je pense qu'il ne faut pas laisser le dossier de la présidentielle à la merci de certains intérêts », a-t-il averti.
M. Berry a considéré que « chacun a des objectifs déterminés derrière les tentatives de paralyser l'action législative du Parlement ainsi que celle du gouvernement ». « Certains ne veulent pas d'une nouvelle loi électorale, d'autres ne veulent peut-être pas d'élections du tout », a-t-il dit, en estimant que le même scénario s'applique au dossier des salaires dans le public, « que certains ont approuvé avant de le bloquer de nouveau, parce qu'il n'est pas facile de tirer une proie de la bouche d'un requin », en allusion à l'opposition à certaines mesures qui allaient être votées pour financer la nouvelle grille des salaires dans le public.
Après avoir affirmé que le but premier du Parlement est d'élire un nouveau président, M. Berry a insisté sur le fait que « cette échéance ne peut pas cependant être réalisée au détriment des autres institutions qu'on bloque ». « Et vous savez bien que la présidence de la Chambre a été la première à avoir préservé les principes conformes au pacte national. Que personne ne me donne des leçons à ce niveau », a-t-il dit, en critiquant ceux qui essaient d'arracher un accord sur la grille des salaires en dehors du cadre du Parlement. « À quoi servent donc les commissions parlementaires ? » s'est indigné M. Berry avant de réitérer son engagement en faveur de l'approbation d'un texte « qui tienne compte de l'équilibre délicat entre les recettes et les dépenses et qui n'aura pas d'impact négatif sur l'économie nationale ».
Il a rappelé dans ce cadre que le Parlement s'était entendu lors de sa dernière réunion sur des sources de revenus qui pouvaient drainer 1 850,2 milliards de livres à l'État, en les exposant dans les détails. « Mais lorsqu'il est apparu qu'on était sur le point de les concrétiser, la même rengaine a refait surface et on a commencé à prétexter le souci de préserver la présidence. Nous sommes tous soucieux de maintenir la présidence de la République et nous étions supposés élire un nouveau chef de l'État, le plus tôt possible. Je vais donc lever la réunion jusqu'au jeudi 19 juin », a conclu M. Berry.
Liban
Berry : « Que personne ne me donne des leçons sur les principes du pacte national »
OLJ / le 11 juin 2014 à 00h00
Le berrisme politique nous rappelle cette fameuse phrase , le rôle d’un chef faire faire ne jamais se laisser faire .
16 h 07, le 11 juin 2014