« Le ministre des Finances ne dit pas toute la vérité... »

Ce que défend le ministre des Finances pour le financement de la grille salariale est ceci : une augmentation des recettes « de près de 350 à 400 milliards de livres libanaises », à partir d'une augmentation des tarifs d'électricité de la tranche supérieure, c'est-à-dire « au-delà de 500 kilowatts », comme l'a rappelé Nabih Berry hier avant de reporter la séance législative.
Or, cette formule est fortement contestée, aussi bien par des milieux du Futur que par des milieux aounistes. Selon des sources du 14 Mars ayant pris part aux réunions des commissions mixtes, « le ministre des Finances ne dit pas toute la vérité ». « D'abord, il n'a jamais vérifié auprès d'Électricité du Liban la faisabilité de sa proposition. En réalité, ce qu'il propose, c'est-à-dire l'augmentation des tarifs de la tranche supérieure, ne rapporterait que 123 milliards de livres libanaises, c'est-à-dire moins que la moitié des 450 milliards qu'il propose », expliquent ces sources à L'Orient-Le Jour. Celles-ci vont encore plus loin en affirmant que l'augmentation des recettes ne pourrait être obtenue à partir d'une hausse des tarifs d'électricité « que si l'on augmente de 37 % les tarifs des tranches supérieures et – c'est là l'aberration – de 51 % les tarifs des tranches inférieures ». « Autrement dit, les pauvres devront payer plus que les riches pour aboutir à l'augmentation préconisée par le ministre », expliquent ces sources, qui rejettent en tout cas, par principe, « le recours aux tarifs d'électricité pour payer les enseignants au lieu de payer le redressement d'EDL ».

S .N.