Le patriarche maronite, le cardinal Béchara Raï, a une fois de plus reproché au Parlement de violer la Constitution en s'abstenant d'élire un nouveau chef de l'État. Il l'a pressé de « respecter la volonté du peuple qui est la source de tous les pouvoirs ».
Le patriarche maronite a reçu hier à Bkerké une délégation du Rassemblement spirituel du Mont-Liban, qui représente les différentes communautés chrétiennes et musulmanes.
S'exprimant au nom de la délégation, cheikh Mohammad Ali Hajj Amili a jugé nécessaire « un rôle accru des institutions religieuses pour essayer de rétablir l'équilibre au niveau de la société libanaise », avant de rendre un vibrant hommage aux efforts déployés par le patriarche « pour préserver la présence chrétienne dans la région ». « Ces démarches sont nécessaires et sont principalement dans l'intérêt du Liban », a-t-il dit.
Prenant la parole à son tour, Mgr Raï a souligné l'importance de la diversité libanaise, en relevant l'exemple que le Liban offre sur ce plan. « Les ambassadeurs que nous accueillons établissent une distinction entre le Liban politique et le Liban que représente la société. Le Liban authentique est celui qui est formé par la société et non pas par le politique », a-t-il dit, en se disant consterné par le fossé entre les deux.
« C'est comme si les hommes politiques acquièrent leur puissance en divisant le peuple », a-t-il déploré, avant d'appeler les députés à « respecter la Constitution qui les contraint d'élire un chef de l'État sur base de deux articles qu'ils ont violés ». Le patriarche a en outre stigmatisé « une violation du pacte national qui présente une garantie pour les chrétiens et les musulmans en confiant la présidence de l'État aux chrétiens, du Parlement aux chiites et du Conseil aux sunnites ». « Il s'agit d'une garantie et non pas de privilèges pour que nous soyons tous tranquilles », a-t-il relevé, avant de poursuivre : « Il est vrai qu'en vertu de l'article 62 de la Constitution, les prérogatives présidentielles sont assurées à titre intérimaire par le gouvernement, mais cela ne signifie pas que le Parlement n'est pas tenu d'élire un président. »
« Que veut bien dire le fait qu'ils en soient encore à réfléchir sur les prérogatives que le gouvernement peut exercer et quelles sont ces prérogatives ? C'est comme si cela signifiait qu'un chef de l'État ne sera pas élu de sitôt et cela est une violation flagrante du pacte national du moment qu'une composante principale de la société libanaise est occultée », a affirmé le patriarche, avant d'insister sur le fait qu'un État ne peut pas rester sans président.
Il a renouvelé son appel aux députés pour qu'ils respectent la Constitution et la démocratie et élisent un chef de l'État, en mettant l'accent sur le fait que la vacance au niveau de la présidence de la République est inacceptable.
Plus tard, dans un discours qu'il a prononcé lors d'une visite au siège de la Caisse mutuelle maronite, il a rappelé avoir dit devant le secrétaire d'État américain, John Kerry, en visite récemment au Liban, que « l'élection d'un président n'est pas un luxe ou un acte politique quotidien qui peut être pris à la légère et que la politique qui a été suivie et qui a débouché sur le blocage porte atteinte principalement aux Libanais et les affecte dans leur vie au quotidien ».
Dans la journée, le patriarche a reçu à Bkerké les ambassadeurs de Colombie, Georgine Mallat, puis d'Argentine, Ricardo Larrierra.
Il y va très fort le Patriarche. Vachement dynamique.. attendez nous sommes au m.o. dans le monde du salamalek et des mille et une nuit. D'un autre coté, il faut avouer aussi que ses ouailles ne sont parvenus à un accorder leurs violants lorsqu'il les a convoqué. Alors s'il a un préféré, qu'il balance la sauce.. après les Libanais voient. Et puis l'heureusement ex président auquel on va dire Allah w'nnabé ma3o, y en a au Liban... et pas les moindres, qui ne souhaitent pas le voir meme paint sur un mur, après son retournement de veste et orientant sa boussole de prière vers le Mecque.
02 h 22, le 09 juin 2014