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À La Une - Ukraine

Kiev accuse Moscou de propagande pour justifier son "agression"

Obama rencontre Porochenko mercredi.

Kiev a musclé cette semaine son offensive dans l'Est, qui a fait plus de 200 morts - soldats, séparatistes et civils - depuis son lancement le 13 avril. REUTERS/Maxim Zmeyev

L'Ukraine a accusé samedi la Russie d'avoir lancé une campagne de propagande pour justifier son "agression" dans l'Est, en proie à une insurrection séparatiste prorusse, et pour miner la légitimité du nouveau président pro-occidental Petro Porochenko.

Après les combats meurtriers en début de semaine à l'aéroport international de Donetsk, les heurts se multiplient entre rebelles et forces loyalistes dans la région. Moscou dénonce une "opération punitive" de Kiev et appelle à la fin des opérations militaires en vue d'un dialogue avec les séparatistes.

"Le Kremlin ne cesse de faire des déclarations basées sur l'émotion et d'inventer des informations avec pour objectif de soutenir l'agression russe", a dénoncé le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Andriï Dechtchitsa.
"La campagne massive d'information lancée ces derniers jours par le Kremlin contre l'opération antiterroriste, avec double discours et fausses informations, montre une chose: c'est la dernière chance pour la Russie d'essayer d'influencer l'opinion publique internationale", a-t-il ajouté dans une tribune au journal anglophone Kyiv Post.

 

(Lire aussi : Kiev insatisfait du plan de l'UE pour régler le conflit gazier avec Moscou)


Le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a une nouvelle fois appelé son homologue américain John Kerry vendredi pour lui demander de convaincre Kiev de cesser son offensive dans l'Est.
Vladimir Poutine a multiplié ces derniers jours les appels dans le même sens dans des entretiens téléphoniques avec plusieurs dirigeants occidentaux, dont son homologue français François Hollande vendredi.

Moscou a accusé vendredi l'armée ukrainienne de violer la Convention de Genève de 1949 sur la protection des civils en employant "volontairement" ses moyens militaires contre la population et a proposé une "aide humanitaire" à l'Est, expliquant recevoir des appels à l'aide.


Obama rencontre Porochenko mercredi
"Fournir des armes d'un côté et des médicaments de l'autre est pour le moins contradictoire", a dénoncé M. Dechtchitsa.

Car si l'Otan a estimé que la Russie avait déjà retiré les deux tiers de ses troupes de la frontière ukrainienne, Kiev dénonce la présence de citoyens russes parmi les insurgés et leur équipement en armes, y compris lourdes, russes. Washington s'est en outre inquiété de l'arrivée d'hommes armés de Tchétchénie, une république à majorité musulmane du Caucase russe.
Les séparatistes ont eux-mêmes indiqué que la majorité de la quarantaine de victimes des combats à l'aéroport de Donetsk étaient de nationalité russe.

Pour le chef de la diplomatie ukrainienne, la Russie cherche à miner la légitimité de Petro Porochenko, élu dès le premier tour le 25 mai. Le milliardaire pro-occidental doit rencontrer le président américain Barack Obama en Pologne le mercredi 4 juin avant de participer aux cérémonies du débarquement en France le 6 juin, en présence de M. Poutine, puis d'être investi le lendemain.
M. Obama veut "dire directement au président élu Porochenko son engagement" envers l'Ukraine, a précisé son conseiller adjoint de sécurité nationale, Ben Rhodes.
M. Porochenko, s'il a affirmé vouloir dialoguer avec Moscou, a aussi promis la plus grande fermeté contre les séparatistes.

 

(Lire aussi : Porochenko entre en fonctions sur fond de violences dans l'Est)


Kiev a déjà musclé cette semaine son offensive dans l'Est, qui a fait plus de 200 morts - soldats, séparatistes et civils - depuis son lancement le 13 avril.
Les autorités ukrainiennes ont affirmé avoir gagné du terrain face aux insurgés mais sur le terrain, les combats sont nombreux et de plus en plus violents et l'anarchie s'est emparée d'une grande partie de la région, dont la capitale Donetsk.

Par ailleurs, l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) a perdu le contact avec deux de ses équipes déployées dans la région en vue d'une pacification: l'une depuis lundi dans la région de Donetsk et l'autre depuis jeudi dans celle de Lougansk, soit au total huit observateurs.


Nouveaux heurts dans l'Est
Des heurts sporadiques ont à nouveau eu lieu dans la nuit de vendredi à samedi. A Donetsk, les séparatistes ont attaqué à deux reprises les soldats ukrainiens gardant l'aéroport, sans succès et sans victime du côté de l'armée, a indiqué à l'AFP un porte-parole des forces ukrainiennes.
Les garde-frontière ont fait état de trois blessés dans un assaut des insurgés contre l'une de leurs unités dans la région de Lougansk.


L'Ukraine est confrontée en outre au risque d'une coupure du gaz russe dès mardi. Lors de négociations vendredi à Berlin, Kiev a fait un geste en annonçant le règlement d'une partie de sa dette (786 millions de dollars sur 3,5 milliards).
De nouvelles discussions sont prévues lundi à Bruxelles au sujet notamment du prix, fixé à un niveau sans équivalent en Europe depuis l'arrivée au pouvoir des pro-occidentaux et que les autorités ukrainiennes refusent catégoriquement.
Les Européens craignent des perturbations dans leurs approvisionnements qui transitent en partie par le territoire ukrainien.

 

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