Rechercher
Rechercher

Moyen Orient et Monde - Ukraine

Porochenko entre en fonctions sur fond de violences dans l’Est

L'armée contrôle l'aéroport de Donetsk après des combats avec les insurgés ; quatre observateurs de l'OSCE retenus par les séparatistes.

Des médecins et des activistes prorusses déchargent les corps d’insurgés morts dans la bataille autour de l’aéroport de Donetsk. Fabio Bucciarelli / AFP

L'armée ukrainienne a affirmé hier avoir repris le contrôle de l'aéroport de Donetsk, dans l'est de l'Ukraine, après des combats avec les insurgés prorusses. Le bastion rebelle de Donetsk n'avait jamais connu un tel niveau de violence. Selon le maire de la ville, Olexandre Loukiantchenko, 38 combattants – séparatistes et soldats ukrainiens – ont péri dans les combats. Deux civils ont également été tués dans des affrontements, qui ont fait au moins 43 blessés, toujours soignés à l'hôpital. Toujours selon le maire, parmi les blessés se trouvent huit citoyens russes, dont certains sont de Grozny et de Goudermès, dans la république russe de Tchétchénie. Ces derniers jours, l'AFP avait constaté l'apparition dans les rues de Donetsk de combattants qui semblaient être originaires du Caucase russe, mais aucun n'était disposé à parler. « La situation reste très tendue », a ajouté le maire qui avait appelé les habitants à rester chez eux.
La bataille pour le contrôle de l'aéroport de Donetsk avait commencé lundi par l'entrée en action d'avions de combat Mig-29 et Soukhoï-25 et le déploiement par hélicoptère de parachutistes dans l'enceinte de l'aéroport. Les combats ont fait rage pendant de longues heures dans l'enceinte de ce site stratégique pour l'accès à l'est du pays que les séparatistes avaient investi sans violences dans la nuit de dimanche à lundi. Sur place, des tirs pouvaient être encore entendus hier à la mi-journée sans que l'on puisse en déterminer l'origine. Sur la route de l'aéroport, les séparatistes ont placé un bulldozer, des camions bennes en travers de la route, ainsi que des piles de pneus et un carton plein de cocktails Molotov. Selon les habitants, il s'agit d'empêcher une attaque éventuelle de l'armée ukrainienne.

Moyens exclusivement pacifiques
Auparavant, dans un communiqué, Vladimir Poutine a appelé à « l'arrêt immédiat de l'opération punitive de l'armée » et a souligné la nécessité « de mettre en œuvre un dialogue pacifique entre Kiev et les représentants des régions » ukrainiennes. Le ministère ukrainien des Affaires étrangères a convoqué pour sa part le chargé d'affaires russe pour protester contre une nouvelle incursion de « terroristes armés » depuis la Russie en Ukraine dans la nuit de lundi à mardi.
Répondant à une question sur la reprise par l'armée de l'aéroport de Donetsk, le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon s'est déclaré « inquiet des violences observées dans l'est du pays pendant le week-end », selon son porte-parole. M. Ban « demande instamment que la restauration du contrôle de l'État sur des installations gouvernementales se fasse par des moyens exclusivement pacifiques, dont un dialogue politique inclusif », a dit le porte-parole.
Parallèlement, la Russie a retiré « plusieurs milliers » de militaires de la frontière ukrainienne ces derniers jours et elle poursuit ce mouvement, mais Moscou maintient toujours « des dizaines de milliers d'hommes » dans la zone, a affirmé hier un responsable américain de la Défense.

Une nouvelle « Somalie »
Pendant ce temps, quatre observateurs de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) – un Danois, un Turc, un Estonien et un Suisse – ont été arrêtés dans la soirée de lundi à un check-point par des séparatistes dans l'est rebelle de l'Ukraine, a annoncé hier soir le gouvernement danois. Plus tôt dans l'après-midi, l'OSCE avait annoncé avoir perdu depuis lundi soir le contact avec ses observateurs à Donetsk.
L'opération militaire sur le « front de l'Est » est intervenue au moment où le milliardaire pro-occidental Petro Porochenko était officiellement déclaré « nouveau président de l'Ukraine » au terme d'un scrutin où les Ukrainiens ont voté dimanche en masse, à l'exception de l'Est séparatiste où l'immense majorité des bureaux de vote n'a pas pu ouvrir. Le président élu à 54 % des suffrages avait annoncé dès dimanche soir qu'il se rendrait dans le Donbass, le bassin minier dans l'Est, cœur de l'insurrection. Et lundi, il avait promis de ne jamais laisser les insurgés, qu'il appelle « les terroristes », transformer la région rebelle en « Somalie ». Un travail titanesque attend le président, qui devra gérer tout autant la rébellion prorusse dans l'Est que la quasi-faillite de l'économie ukrainienne, ainsi que des réformes économiques impopulaires imposées en échange de l'aide de 27 milliards de dollars consentie par le FMI, la Banque mondiale et l'Union européenne.
M. Porochenko a reçu le « soutien total » du président américain Barack Obama. La Russie a indiqué de son côté qu'une visite à Moscou de Petro Porochenko n'était « pas envisagée ».
(Source : AFP)

L'armée ukrainienne a affirmé hier avoir repris le contrôle de l'aéroport de Donetsk, dans l'est de l'Ukraine, après des combats avec les insurgés prorusses. Le bastion rebelle de Donetsk n'avait jamais connu un tel niveau de violence. Selon le maire de la ville, Olexandre Loukiantchenko, 38 combattants – séparatistes et soldats ukrainiens – ont péri dans les combats. Deux civils ont...
commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut