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À La Une - syrie

Syrie : près de 200 Kurdes enlevés par des hommes de Daech

La province d'Alep sous les bombes : près de 2 000 morts en cinq mois.

Une dizaine de Kurdes ont été tués par des extrémistes de l'EIIL dans un village près de Ras al-Ain, dans la province de Hassaké, dans le nord de la Syrie. Massoud Mohammed/Reuters

Le groupe jihadiste le plus brutal de Syrie, l'État islamique d'Irak et du Levant (EIIL, également appelé Daech), a enlevé près de 200 Kurdes dans la province septentrionale d'Alep, a affirmé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). "Les combattant de l'EIIL ont kidnappé jeudi 193 civils kurdes de 17 à 70 ans, du village de Qabasine dans la province d'Alep", affirme l'OSDH, une ONG basée en Grande Bretagne dont les informations reposent sur un large réseau de sources civiles et militaires.
Selon le directeur de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane, les raisons derrière ces rapts "sont inconnues mais ce genre d'actes se produit souvent dans les régions sous contrôle de l'EIIL".

Né en 2006 en Irak et affilié à el-Qaëda dans ce pays, l'EIIL a officiellement annoncé sa présence sur le territoire syrien il y a un an. Il est en guerre avec la branche officielle d'el-Qaëda en Syrie, le Front al-Nosra et les autres mouvements rebelles.
Les milices kurdes croisent le fer avec l'EIIL depuis plusieurs mois quand les jihadistes ont voulu s'emparer des champs pétroliers du Nord et de l'Est qui se trouvent dans les régions à prédominance kurde. Alors que les Kurdes essaient d'élargir leur région autonome, l'EIIL veut établir sur ces territoires un État islamique à cheval sur la Syrie et l'Irak.

 

2.000 morts à Alep

Parallèlement, toujours dans la province d'Alep, l'OSDH affirme que près de 2.000 civils dont des centaines d'enfants ont péri dans la campagne aérienne de l'armée syrienne depuis le début de l'année, le régime cherchant à reprendre coûte que coûte la cité stratégique aux rebelles après ses derniers succès.
Ce terrible bilan, qui souligne l'ampleur du drame humain dans cette guerre dévastatrice, a été fourni à quatre jours de la présidentielle controversée que le chef de l'Etat Bachar el-Assad est assuré de remporter.


"Depuis le début janvier et jusqu'au 29 mai, 1.963 civils ont été tués par les barils d'explosifs et les bombes larguées par l'armée de l'air (...) dont 567 enfants et 283 femmes", a indiqué l'OSDH.

Ex-capitale économique du pays meurtri par plus de trois ans de conflit, Alep est divisée depuis juillet 2012 et les quartiers anti-régime sont la cible depuis la mi-décembre d'une offensive de l'armée avec des bombardements aériens qui se sont intensifiés en janvier.

 

(Lire aussi : Amnesty International : Les réfugiés syriens manquent cruellement de soins de santé au Liban)

 

Ces bombardements, souvent menés par des hélicoptères larguant des barils d'explosifs, ont en outre provoqué l'exode de plusieurs milliers de personnes et laissé la ville en ruines.
Ces barils sont des bombes non guidées constituées de gros barils d'huile, de cylindres à gaz ou de réservoirs d'eau vidés de leurs contenus et remplis de puissants explosifs ainsi que de ferraille pour renforcer l'effet de fragmentation.
Le recours à cette tactique a été condamné par l'ONU qui a dénoncé l'"effet dévastateur" des barils, alors que les Etats-Unis ont parlé de "barbarie". Les militants anti-régime ont néanmoins accusé la communauté internationale de rester les bras croisés face au "massacre" à Alep.



Régime "criminel"
"Le président Assad est en train de parler d'élections mais pour les habitants d'Alep, la seule campagne dont ils sont témoins, c'est une campagne militaire de barils d'explosifs et de bombardements sans discernement", a estimé l'ONG internationale Human Rights Watch fin avril.

Le scrutin du 3 juin, dénoncé comme une "farce" par l'opposition, se déroulera dans les régions tenues par le pouvoir et selon une loi excluant de facto toute candidature dissidente.

 

(Lire aussi : Daech a exécuté le père Paolo Dall'Oglio, selon un dissident du groupe)


Le chef de l'armée syrienne libre (ASL, principale composante de la rébellion), le général Abdelilah al-Bachir, a appelé jeudi les Syriens à boycotter l'élection, en qualifiant le régime de "criminel".
"Au nom de notre devoir historique, de notre patriotisme authentique et des craintes à l'égard des dangers menaçant la Syrie et les Syriens, nous devons déjouer cette farce en boycottant complètement" l'élection, a-t-il dit dans un message vidéo.

Le scrutin, qui a débuté en amont à l'étranger, vise surtout à renforcer la position de M. Assad dans cette guerre qu'il veut à tout prix gagner, face à une opposition et à une rébellion fragmentées et en guerre avec des jihadistes radicaux.

 

Situation économique épouvantable
Le régime a d'ailleurs avancé ces derniers mois sur le terrain, s'emparant tout récemment de la vieille ville de Homs (centre) qu'il a assiégée et bombardée pendant deux ans, réduisant rebelles et civils à la disette.
Même si l'opposition a réussi à s'emparer de portions significatives du territoire, dans le Nord et l'Est, le régime, fort de ses alliés russe et iranien, continue à la surpasser en puissance de feu, grâce à son aviation, aux supplétifs syriens et des combattants aguerris du Hezbollah.

 

(Lire aussi : A Homs, un centre pour aider les déplacés à retrouver leur dignité)


Dans le sillage du Printemps arabe, une contestation pacifique réclamant des réformes politiques avait éclaté en mars 2011 en Syrie. Brutalement réprimée, elle s'est transformée en insurrection armée avant de devenir une guerre généralisée, impliquant des jihadistes venant de l'étranger.

Face à une communauté internationale divisée sur les moyens de mettre fin au bain de sang, les belligérants sont déterminés à se battre jusqu'au bout: plus de 162.000 personnes ont péri, plus de neuf millions ont fui leurs foyers et le pays a été détruit en trois ans.

Selon un nouveau rapport de l'ONU, la guerre a plongé le pays dans une situation économique épouvantable, jeté dans la pauvreté la moitié de la population et ruiné les secteurs de l'éducation et la santé.

 

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Le groupe jihadiste le plus brutal de Syrie, l'État islamique d'Irak et du Levant (EIIL, également appelé Daech), a enlevé près de 200 Kurdes dans la province septentrionale d'Alep, a affirmé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). "Les combattant de l'EIIL ont kidnappé jeudi 193 civils kurdes de 17 à 70 ans, du village de Qabasine dans la province d'Alep",...

commentaires (5)

Le combat entre Daech et les Kurdes semble instrumentalisé par le régime. En un premier temps il a facilité la monté en puissance des kurdes puis s’est retiré progressivement de zones tampons sans affronter les fondamentalistes ceci, afin de rendre la confrontation entre Daech et les kurdes inévitable. Pour Daech dont la théorie de la guerre date de l'antiquité il n’y aucune différence entre civils et militaires. On est ici très loin de Clausewitz. Daech a récemment fait crucifier plusieurs personnes .Comme le régime il se soucie très peu de son image. Comme le régime seul lui importe l’intensité de sa barbarie et la terreur qui en découle. Comme le régime il utilise la population civile comme otage. Comme le régime le Viol est un de ses instruments d’oppression. Il y a ici plusieurs similitudes qui évoquent la collusion. Toutefois les Kurdes disposent d’une arrière garde lourdement armée par delà la frontière qui est la garante par son soutient militaire et logistique de l’issue du combat. Les kurdes vaincront et fusionneront avec leurs frères d'Iraq dès qu’ils le pourront

ANDRE HALLAK

00 h 12, le 31 mai 2014

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Commentaires (5)

  • Le combat entre Daech et les Kurdes semble instrumentalisé par le régime. En un premier temps il a facilité la monté en puissance des kurdes puis s’est retiré progressivement de zones tampons sans affronter les fondamentalistes ceci, afin de rendre la confrontation entre Daech et les kurdes inévitable. Pour Daech dont la théorie de la guerre date de l'antiquité il n’y aucune différence entre civils et militaires. On est ici très loin de Clausewitz. Daech a récemment fait crucifier plusieurs personnes .Comme le régime il se soucie très peu de son image. Comme le régime seul lui importe l’intensité de sa barbarie et la terreur qui en découle. Comme le régime il utilise la population civile comme otage. Comme le régime le Viol est un de ses instruments d’oppression. Il y a ici plusieurs similitudes qui évoquent la collusion. Toutefois les Kurdes disposent d’une arrière garde lourdement armée par delà la frontière qui est la garante par son soutient militaire et logistique de l’issue du combat. Les kurdes vaincront et fusionneront avec leurs frères d'Iraq dès qu’ils le pourront

    ANDRE HALLAK

    00 h 12, le 31 mai 2014

  • Selon al-Hadath News, durant ces derniers mois, la réconciliation dans les différentes régions syriennes a permis de règlementer le statut de plus de 5.000 miliciens , dont 4.000 à Hama, 600 à Hassaké, 400 à Deraa et 45 à Deir Ezzor. Sans oublier les 266 recherchés à Homs et les 20 rebelles qui ont été libérés de la prison d’Alep. Selon le bureau d’information militaire (BIM), certains de ces anciens miliciens rejoignent le rang des unités de Défense nationale, supplétives de l’armée, alors que d’autre reprennent leur vie normale.

    FRIK-A-FRAK

    19 h 44, le 30 mai 2014

  • Un ex chanteur libanais tué en Syrie Par ailleurs, Fadel Chaker, l’ex chanteur libanais et fervent compagnon de route du religieux libanais recherché par la justice libanaise Ahmad al-Assir aurait été tué en Syrie. Ce sont les sites de l’opposition syrienne qui relaient cette information ces derniers jours, précisant qu’il a été abattu dans les combats de Deir Ezzor à l’est de la Syrie. Ce n’est pas la première fois que des medias annoncent la mort de cet ex-chanteur qui fait partie de 27 partisans d’Assir, recherchés depuis les évènements de ‘Abra à Saïda par la justice libanaise, pour assassinats de militaires libanais, formation de bande armée criminelle et acquisition d’armes.

    FRIK-A-FRAK

    17 h 49, le 30 mai 2014

  • L’EIIL se venge contre des villageois à Hassaké et tue 7 enfants et 4 femmes Qu’elles soient jihadistes takfiries, ou laïques, chaque fois que les milices rebelles en Syrie se trouvent en mauvaise posture, elles se vengent contre les civils. 15 villageois, dont 4 femmes et 7 enfants et adolescents est le bilan final du massacre commis par la milice désavoué d’Al-Qaïda l’Etat Islamique en Irak et au Levant contre les habitants loyalistes du village Tililia, dans la province de Hassaké, au nord-est de la Syrie. Les miliciens de l’EIIL avaient investi le village situé à 40 km de la localité qu’il occupe, Ra’s al-Eïn, après des combats violents avec les combattants kurdes de l’Unité de protection populaire (UPP), branche armée du parti kurde Parti de l’Union démocratique au cours desquels 6 de ces derniers ont été tués, selon le journal libanais al-Akhbar. « Les miliciens se sont infiltrés dans le village, portant des tenues militaires similaires à ceux des éléments de l’UPP et ont ouvert le feu sur ses habitants», rapporte le site d’information libanais al-Hadath News, selon lequel ces villageois ne sont pas kurdes mais des arabes, originaires de la localité de Sfira, située à l’est d’Alep et installés à Tililia depuis près de 11 ans. Le site al-hadath news a diffusé les photos des victimes du massacre, reprises de l’agence kurde Hawar. Ce massacre est intervenu alors que des accrochages violents se poursuivent dans les régions ouest de la localité de Ra’s al-Eïn.

    FRIK-A-FRAK

    17 h 47, le 30 mai 2014

  • Les votes pour le petit Hitler vont pleuvoir le 3/6 comme ses bombes pleuvent sur Alep.

    Halim Abou Chacra

    16 h 41, le 30 mai 2014

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