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À La Une - Ukraine

Kiev affirme gagner du terrain face aux séparatistes

Kerry s'inquiète de l'arrivée dans l'est de combattants de Tchétchénie.

Un homme observe, le 29 mai 2014, les cercueils de rebelles prorusses, tués lors des combats à l'aéroport de Donetsk trois jours plus tôt. REUTERS/Yannis Behrakis

Les autorités ukrainiennes ont affirmé vendredi gagner du terrain face à l'insurrection séparatiste dans l'Est, engagée dans de violents combats avec l'armée et renforcée selon Washington par des hommes armés venus de Tchétchénie.

 

Au lendemain d'une journée noire pour les forces ukrainiennes avec la perte d'un hélicoptère de la Garde nationale (12 morts), le ministre de la Défense Mikhaïlo Koval a défendu l'offensive engagée depuis près de deux mois, que Moscou dénonce comme une "opération punitive".

"Nos forces armées ont complètement nettoyé des séparatistes le Sud et une partie de l'Ouest de la région de Donetsk et le Nord de la région de Lougansk", a dit le ministre au cours d'une conférence de presse. "Nous ne laisserons pas cette gangrène se propager dans les régions voisines", a-t-il souligné. "Nous allons poursuivre notre opération antiterroriste (...) tant que la vie normale ne reprendra pas dans la région et le calme ne reviendra pas pour les gens".

 

(Lire aussi : Porochenko entre en fonctions sur fond de violences dans l'Est)

 

Plus de 200 personnes - soldats ukrainiens, séparatistes et civils - ont péri dans l'opération "antiterroriste" lancée par le pouvoir ukrainien le 13 avril pour mater l'insurrection armée prorusse orchestrée, selon Kiev, depuis Moscou.

L'Ukraine cherche à éviter la répétition du scénario qui a vu la Crimée être rattachée à la Russie en mars, en quelques semaines à peine et sans réel combat, et qui a coûté son poste au prédécesseur de M. Koval.
Mais la crise s'éternise et les autorités sont confrontées à des combats de plus en plus vifs, en même temps qu'elles voient se rapprocher la perspective d'un conflit gazier avec la Russie, prête à couper ses livraisons mardi faute de règlement de plus de cinq milliards de dollars.

 

Washington dénonce l'arrivée de Tchétchènes

L'hélicoptère Mi-8 abattu jeudi transportait des hommes pour la relève des troupes, dont un général de la Garde Nationale, un corps de volontaire dépendant du ministère de l'Intérieur. Il a été visé selon Kiev par un lance-missiles sol-air portatif russe près du bastion prorusse de Slaviansk.

 

"Ces actes criminels de la part des ennemis du peuple ukrainien ne resteront pas impunis", a réagi Petro Porochenko, qui doit être investi le 7 juin président de l'Ukraine, après avoir remporté l'élection dès le premier tour dimanche.

La Maison Blanche a exprimé de son côté son "inquiétude" après cette attaque, estimant qu'elle prouvait que les rebelles prorusses ont accès à des "armes sophistiquées". Le secrétaire d'Etat américain John Kerry s'est également inquiété de l'arrivée de combattants de Tchétchénie, république à majorité musulmane de l'instable Caucase russe, "entraînés en Russie", qui se rendent dans l'Est de l'Ukraine "pour attiser les choses, pour engager le combat".

Le "Premier ministre" séparatiste de Donetsk Alexandre Borodaï a reconnu cette semaine la présence de Tchétchènes venus "protéger le peuple russe". Le président tchétchène Ramzan Kadyrov s'est défendu d'avoir envoyé des militaires, sans exclure toutefois que des Tchétchènes aient pu s'y rendre de leur propre gré.

 

(Lire aussi : Ukraine : "opération anti-terroriste" de l'armée à l'aéroport de Donetsk)

 

Sur le terrain, les heurts sont fréquents. Dans la nuit de jeudi à vendredi, environ 300 séparatistes armés ont pris d'assaut une unité des garde-frontière, sans succès.

Quatre observateurs de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) -- un Danois, un Estonien, un Turc et un Suisse -- ont disparu à Donetsk depuis lundi. Alors qu'un leader séparatiste de Slaviansk, Viatcheslav Ponomarev, avait affirmé jeudi matin qu'ils étaient détenus par les séparatistes, M. Borodaï a pris ses distances avec cette déclaration quelques heures plus tard, affirmant ne disposer d'aucune information à leur sujet.

 

Négociations sur le gaz

Face à l'intensification des combats cette semaine, Moscou ne cesse d'appeler Kiev à cesser son offensive pour privilégier le dialogue.

A peine élu président, le milliardaire pro-occidental Petro Porochenko a affirmé vouloir dialoguer avec Vladimir Poutine, tout en se montrant ferme envers les séparatistes. Les deux hommes seront présents le 6 juin en France à l'occasion des commémorations du Débarquement de Normandie, de même que le président américain Barack Obama.

 

(Lire aussi : Kiev insatisfait du plan de l'UE pour régler le conflit gazier avec Moscou)

 

Kiev et Moscou s'opposent toujours sur le front gazier et doivent tenir vendredi à Berlin des négociations d'urgence en présence du commissaire européen à l’Énergie Gunther Oettinger.

Moscou exige de l'Ukraine qu'elle honore ses arriérés (3,5 milliards de dollars) ainsi que le paiement anticipé des livraisons de juin tandis que Kiev, exsangue financièrement, pose comme préalable des assurances sur une baisse du prix du gaz, actuellement le plus élevé en Europe.

Faute de règlement, le groupe gazier russe Gazprom pourrait couper dès mardi ses livraisons au pays. Si une telle décision ne devrait pas avoir de conséquences dramatiques pour les Ukrainiens en période estivale, les Européens craignent des perturbations de leurs approvisionnements qui transitent par le territoire ukrainien.

 

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