Le 21 juin, faites de la musique !

Le programme de la 14e édition libanaise de la fête de la Musique a été annoncé hier lors d'une conférence de presse au Yacht Club de Beyrouth (Zaytounay Bay), en présence de Michel de Chadarévian, représentant le ministre de la Culture Rony Arayji ; des ambassadeurs de France et de Roumanie, respectivement Patrice Paoli et Victor Mircea, du chargé d'affaires de l'ambassade de Suisse Boris Richard et du PDG de Solidere Mounir Douaidy.

Cette fête « désormais incontournable », comme l'a souligné Mounir Douaidy, célèbre la musique mais aussi les premiers jours de l'été. À Beyrouth, des groupes du monde entier seront là, aux côtés de leurs camarades libanais, pour exprimer la diversité musicale, professionnelle et amateur. À l'affiche multinationale de 2014 : les quatre parisiens de Exsonvaldès, le groupe syrien Khebez Dawlé, le slameur marocain Mustapha, la chanteuse grecque Lara Eid, le groupe égyptien Wetrobots, le DJ suisse Estephe, le groupe jordanien Zaed Naes, Bull Funk Zoo de Dubaï, Zahed Sultan du Koweït, sans oublier le quartette électronique Amadeus de Bucarest. La scène libanaise sera également très dynamique avec notamment Meen, Loopstache, Safar, Sandmoon et bien d'autres...

À la place des Martyrs, des groupes de rap/rock se succéderont à partir de 19h20 avec Khebez Dawlé, Loopstache, Pindoll, Bell Funk Zoo, Wanton Bishops, Wetrobots, Zahed Sutan et Zaed Naes. Aux Thermes romains, les sons pop et folk avec Élie Ramly, Sandmoon, Oak, Safar, Exsonvaldes, Segundo Bloco, Semitic Genetic et Meen. Au jardin Samir Kassir, le blues et le jazz sont au rendez-vous, avec Ada et Gregory, Chris Thomas, Moodbells, Funky Blues Brothers, Guru, Nachaz, Slow Train, Afrobeat collective, Ruby Road et KMKL.

Aux Beirut Souks, du rock et du pop, avec Bandage, Valliant Sheep, Butterfly, the Coolcumbers, Albatross, Khbez Dawle, April Band, Insanitu Q , Rebellion, Audysea, Camille et Lory, Gilbert Simon, Jebebara, Rocketeers, Mustafa Slammeur, Karimbo et 7ta2at. À Zaytounay Bay, musique traditionnelle et granbds classiques orientaux et occidentaux avec Adrien, Rand, Kamandjati, Maya Hobeika, Lara Eid, Dave Zak, Never Solo, Amadeux et Episode.

L'église Saint-Louis des capucins accueillera la chorale de l'église, celle du Festival al-Bustan, ainsi que les élèves de la Lebanese Music School. À la cathédrale Saint-Élie des grecs-catholiques, A habl el-hawa, Yncope Choir et les élèves de l'école Ghassan Yammine.

L'ambassadeur Victor Mircea a annoncé que son pays « a voulu présenter quelques traits de l'esprit roumain, représentés par l'optimisme et le dynamisme du quatuor Amadeus » (le 21 juin, à 22h15, à Zaytounay Bay). « Un groupe qui dégage par son style musical une fraîcheur tout à fait spéciale où l'on sent une grande joie de vivre », a-t-il ajouté. « Amadeus possède à son actif 13 années d'expérience et 6 albums. Il est formé d'Andréa et Bianca au violon, de Naomie au clavier et de Patricia au violoncelle. Les musiciennes interprètent des genres très différents en brisant les schémas traditionnels. Les chefs-d'œuvre de Bach ou de Mozart se présentent alors avec des rythmes de pop, de dance, latino, tradition populaire roumaine ou de jazz », a conclu l'ambassadeur de Roumanie.

Le chargé d'affaires de l'ambassade de Suisse, Boris Richard, a indiqué pour sa part que son pays participe à la fête libanaise à travers un DJ suisse, Estephe (Aka Revivra), dont la musique électro sera très appréciée des jeunes amateurs de danse.

Patrice Paoli a brossé un bref rappel historique concernant cette fête importée de France : « En 1982, à l'occasion d'une étude sur les pratiques culturelles des Français, Maurice Fleuret, alors directeur de culture et de la danse au ministère de la Culture, découvre que 5 millions de personnes dont un jeune sur deux jouent d'un instrument de musique. Un rêve commence alors à prendre forme : réunir le temps d'un soir tous ces amoureux de la musique dans la rue pour partager leur passion et en faire profiter gratuitement un large public », raconte Paoli. « Le pari est lancé et en quelques semaines, Jack Lang, alors ministre de la Culture, inaugure la première fête de la Musique le 21 juin 1982, jour du solstice d'été. »
« Dès 1985, la fête de la Musique s'exporte à l'occasion de l'année européenne de la musique. Depuis, elle est présente dans 110 pays, sur les cinq continents, avec plus de 340 villes participantes dans le monde. En 2001, la fête arrive au Liban, à l'initiative de la Mission culturelle française au Liban. Avec le temps, elle devient la plus grande manifestation culturelle dans l'espace public, grâce à l'appui apporté à l'IFL par le ministère libanais de la Culture et la collaboration de la société Solidere. »

Pour sa 14e édition, la fête de la Musique invite donc les Libanais, jeunes et moins jeunes, à une soirée dédiée au styles musicaux les plus divers, des musiques électroniques au pure blues, à l'ethnique fusion, au rock, au rap et à la pop : tous envahiront, une bonne partie de la nuit, les rues et places du centre-ville.
À signaler une nouveauté cette année, une programmation off, le 20 juin, pour tous les passionnés de musique et de concerts live, organisée avec les partenaires de la fête : Station, Yukunkun, Radio Beirut et le Loft 21.

Enfin, une belle initiative des écoles francophones de l'Unrwa, qui accueilleront le groupe français d'origine algérienne Flouka avec des concerts le 18 juin à Beyrouth à l'Institut français, le 19 juin à Tripoli et le 20 juin à Saïda.

La musique sera également en province : à Tripoli, le 19 juin avec une conférence musicale « Feyrouz », par Frank Darwisch à la Rabita al-Thakafia, le 20 juin sur le site de la Foire internationale de Tripoli et le 21 juin, avec un concert de jazz donné par l'accordéoniste Daniel Mille et le clarinettiste Stéphane Chausse à l'Université Balamand. À Zahlé, le 23 juin, le concert d'Exsonvaldes au parc municipal et le 25 juin à Baalbeck avec un marathon musical festif.

Pour conclure, une citation empruntée à Patrice Paoli : « S'il y a plus de musique, on aura moins de problèmes. » À méditer et à suivre.

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