Huit organisations de défense des droits de l'homme ont cosigné hier une déclaration de solidarité avec les réfugiés palestiniens de Syrie, dans le cadre de laquelle elles appellent les autorités libanaises à « mettre immédiatement un terme aux expulsions vers la Syrie ».
Le texte se réfère à l'article 14 de la Déclaration universelle des droits de l'homme qui stipule que « devant la persécution, toute personne a le droit de chercher asile et de bénéficier de l'asile en d'autres pays ». « Or, alors que les Syriens accèdent relativement facilement au territoire libanais, fuyant le conflit qui ensanglante leur pays, de nombreuses informations indiquent que des mesures sont prises pour empêcher les réfugiés palestiniens de Syrie d'accéder et de séjourner au Liban », déplorent les associations signataires de la déclaration.
« Pire encore, plusieurs dizaines de Palestiniens de Syrie auraient été expulsés du Liban vers la Syrie le 4 mai 2014 en violation de l'article 3 de la Convention contre la torture ratifiée par le Liban », poursuivent-elles. Conformément à cet article, « aucun État partie n'expulsera, ne refoulera ni n'extradera une personne vers un autre État où il y a des motifs sérieux de croire qu'elle risque d'être soumise à la torture (...). » Toujours selon cet article, « les autorités compétentes tiendront compte de toutes les considérations pertinentes, y compris, le cas échéant, de l'existence, dans l'État intéressé, d'un ensemble de violations systématiques des droits de l'homme, graves, flagrantes ou massives ».
Les cosignataires de la déclaration ont « condamné fermement ces mesures discriminatoires et ces violations », exprimant leur « solidarité avec les réfugiés en général et les Palestiniens de Syrie plus particulièrement ».
Les ONG ont enfin « demandé aux autorités libanaises d'accorder aux Palestiniens de Syrie les mêmes droits qu'aux Syriens et de respecter leurs engagements internationaux en matière de droits de l'homme ».
Les ONG ayant signé la déclaration sont : ACAT-France (Action des chrétiens pour l'abolition de la torture), AEDH (Agir ensemble pour les droits de l'homme), CLDH (Centre libanais des droits humains), Femed (Fédération euro-méditerranéenne contre les disparitions forcées), la Fondation Alkarama, le Mouvement antiracisme-Liban, PHRO (Organisation palestinienne des droits de l'homme) et REMDH (Réseau euro-méditerranéen des droits de l'homme).
Pour mémoire
L'ONU et HRW inquiets du refoulement par le Liban de Palestiniens de Syrie
Huit organisations de défense des droits de l'homme ont cosigné hier une déclaration de solidarité avec les réfugiés palestiniens de Syrie, dans le cadre de laquelle elles appellent les autorités libanaises à « mettre immédiatement un terme aux expulsions vers la Syrie ».
Le texte se réfère à l'article 14 de la Déclaration universelle des droits de l'homme qui stipule que...
commentaires (5)
Les ONG sont bien sympathiques mais les limites à ne pas franchir dans l'attendrissement et l'humanitaire sont celles qui protègent la logique et le bon sens. Tout en appuyant la révolte si bien exprimée dans un commentaire ici, j'ajouterais que puisque la Syrie est libérée, les réfugiés syriens n'ont qu'à rentrer chez eux et reconstruire leurs maisons et leurs villes. La population vivra et gèrera ses traumatismes comme beaucoup l'ont fait avant eux et les Libanais sont bien placés pour le savoir. Et pour nous donner encore plus d'oxygène, que les Palestiniens - qui nous ont foutus dans la merde (appelons un chat un chat) - rentrent chez eux aussi puisque les deux blocs palestiniens sont en train de sceller leur entente. Et que les ONG aillent s'occuper des malheureux en Syrie et dans les territoires occupés. Nous avons assez payé, nous nous sommes assez fait avoir. Et nous n'avons malheureusement pas fini de nous faire avoir par nos traîtres.
Robert Malek
14 h 38, le 21 mai 2014