Le chef du conseil politique du Hezbollah, Ibrahim Amine el-Sayyed, a affirmé hier avoir mis en garde le patriarche maronite, Mgr Béchara Raï, contre les « retombées négatives » de sa visite en Terre sainte.
« Nous sommes habitués à communiquer directement nos points de vue au patriarche. Nous sommes venus lui faire part de la position du Hezbollah concernant sa visite en Terre sainte », a déclaré M. Sayyed à l'issue d'un entretien entre une délégation du parti chiite et Mgr Raï à Bkerké.
« Le patriarche a évoqué les considérations religieuses et pastorales de sa visite, surtout concernant les chrétiens et Jérusalem, loin des répercussions politiques. Nous avons exposé notre point de vue et évoqué les retombées négatives de cette visite, et nous espérons que nos remarques seront prises en compte », a-t-il ajouté.
Interrogé sur la réaction du parti face à un éventuel départ du patriarche maronite pour la Terre sainte, M. Sayyed a répondu : « Il est encore trop tôt pour en parler. Nous sommes d'accord sur les bonnes intentions, mais nous avons évoqué les dangers et les aspects négatifs de cette visite au niveau du Liban et de la région. »
Concernant la présidentielle, le responsable du parti chiite a indiqué que les députés du bloc de la Fidélité à la Résistance « ne participeront pas » à la prochaine séance parlementaire prévue le 22 mai pour l'élection d'un nouveau chef de l'État si « un consensus n'est pas atteint sur un candidat qui représente tous les Libanais et qui ne constitue pas un défi à même de plonger le pays dans des crises et de graves problèmes ».
Démocratie « à la libanaise »
En réponse à une question, M. Sayyed a déclaré : « Il n'y a pas de démocratie à l'état pur au Liban. Le processus électoral repose d'une manière concomitante sur la démocratie et la poilitique. Nous espérons qu'une entente pourra être atteinte entre les Libanais et que l'élection présidentielle pourra se tenir demain. Si une entente est réalisée sur une personnalité agréée par toutes les parties, nous irons demain élire un président. »
Et le responsable hezbollahi d'ajouter : « La question se pose au niveau de la personnalité du président. Il doit être acceptable. Le patriarche a évoqué la présidentielle et mis l'accent sur la nécessité qu'il n'y ait pas un vide, ainsi que sur l'importance de la présence des députés aux séances électorales. »
« Lorsque notre candidat annoncera sa candidature, nous le soutiendrons », a noté enfin M. Sayyed.
MM. Ghaleb Abou Zeinab et Moustapha el-Hage Ali faisaient également partie de la délégation.
Assiri
Le patriarche maronite a ensuite reçu l'ambassadeur d'Arabie saoudite au Liban, Ali Awwad Assiri.
À l'issue de son entrevue avec le patriarche Raï, l'ambassadeur Assiri a déclaré que « l'Arabie saoudite soutient toute entente libano-libanaise au niveau de l'élection du président de la République », soulignant toutefois que son pays ne saurait s'ingérer dans cette échéance. Et d'ajouter sur ce plan : « Cette échéance relève des chrétiens, en premier lieu. Leur responsabilité à l'égard de leur pays est très grande. De ce fait, l'entente entre les chrétiens et entre les Libanais, de concert avec toutes les factions politiques, devrait aboutir à un résultat. »
commentaires (9)
Les meilleurs moyens les plus fraternels (les yeux dans les yeux et non pas dans la presse..) ont été employés par le hezb résistant pour informer Monseigneur Raii sur sa position par rapport au fait "hautement significatif" de qu'il est sur le point d'entreprendre et d'essayer de le dissuader ou de revoir sa position pour éviter les possibles retombées négatives de cette visite sur notre pays commun et sur les liens intercomunautaires en ces moments précis. Maintenant Monseigneur a son libre arbitre et toute son autorité mais espérons qu'il prenne en considération ce que cette partie des Libanais (et d'autres n'en pensent pas moins) est venu lui présenter.
Ali Farhat
16 h 39, le 17 mai 2014