Le chef du Conseil politique du Hezbollah, Ibrahim Amine el-Sayyed, a affirmé vendredi avoir mis en garde le patriarche maronite Béchara Raï contre les "retombées négatives" de sa visite en Terre Sainte.
"Nous sommes habitués à communiquer directement nos points de vue au patriarche. Nous sommes venus lui faire part de la position du Hezbollah concernant sa visite en Terre Sainte", a déclaré M. Sayyed à l'issue de l'entretien entre une délégation du parti chiite et le chef de l'église maronite à Bkerké.
"Nous avons exposé notre point de vue et évoqué les retombées négatives de cette visite, nous espérons que nos remarques seront prises en compte", a-t-il ajouté.
(Lire aussi: Un pèlerinage politique et semé d'embûches pour François en Terre sainte)
La visite de Mgr Raï, patriarche maronite d'Antioche et de tout l'Orient, qui doit accompagner le pape François pour son premier pèlerinage en Terre sainte la semaine prochaine, a soulevé des critiques au Liban, toujours techniquement en guerre avec Israël. Les Libanais qui se rendent en Israël peuvent être poursuivis pour haute trahison. Mais selon un accord tacite avec les autorités libanaises, les hommes et femmes de religion sont autorisés à aller "en mission" en Terre sainte.
Mgr Raï sera le premier patriarche maronite à se rendre à Jérusalem depuis son occupation par Israël en 1967. Le patriarche libanais a défendu sa décision en déclarant qu'il s'agissait d'une affaire purement religieuse et qu'il était de son devoir d'accompagner le Souverain pontife. "Le pape vient en Terre sainte et à Jérusalem. Il se rend dans le diocèse du patriarche et il est normal que ce dernier l'accueille", avait dit Mgr Raï à l'AFP.
Quelque 10.000 maronites vivent en Terre Sainte et l'assistant de Mgr Raï. Boulos Sayyah, qui accompagnera le patriarche, a précisé que Mgr Raï ne participera à aucune rencontre avec les dirigeants israéliens mais s'entretiendra en revanche avec le président palestinien Mahmoud Abbas.
L'Eglise maronite a été fondée au Ve siècle par Saint-Maron. Elle est rattachée à Rome, tout en ayant sa propre liturgie et spiritualité.
Le Hezbollah et la présidentielle
Concernant la présidentielle, Ibrahim Amine el-Sayyed a indiqué que les députés du bloc de la Fidélité à la résistance ne participeront pas à la prochaine séance parlementaire prévue le 22 mai pour l'élection d'un nouveau chef de l'Etat si "un consensus sur un candidat n'est pas atteint".
Le Parlement libanais a encore échoué jeudi à élire un nouveau président, le quorum n'ayant pas été atteint en raison du boycott de la session par les députés du bloc mené par le Hezbollah.
Le Parlement a déjà échoué à trois reprises à réunir le quorum nécessaire pour l'élection d'un successeur au président Michel Sleiman dont le mandat s'achève le 25 mai.
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Le chef du Conseil politique du Hezbollah, Ibrahim Amine el-Sayyed, a affirmé vendredi avoir mis en garde le patriarche maronite Béchara Raï contre les "retombées négatives" de sa visite en Terre Sainte.
"Nous sommes habitués à communiquer directement nos points de vue au patriarche. Nous sommes venus lui faire part de la position du Hezbollah concernant sa visite en Terre Sainte", a...
commentaires (4)
çA... C'EST LE COMBLE !
LA LIBRE EXPRESSION
08 h 39, le 17 mai 2014