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À La Une - rapts

Nigeria : nouveaux enlèvements d'adolescentes, indignation mondiale

Al-Azhar appelle à la "libération immédiate" des lycéennes, soulignant que leur faire du mal est "totalement contraire aux enseignements de l'islam".

Une manifestation appelant à la libération des lycéennes enlevées par le groupe islamiste Boko Haram, mardi, devant l'ambassade du Nigeria à Washington. AFP PHOTO /Robert MacPherson

Huit adolescentes ont été kidnappées dans le nord-est du Nigeria par des membres présumés du groupe islamiste armé Boko Haram, qui a déjà revendiqué lundi l'enlèvement sans précédent de plus de 200 lycéennes, plongeant leurs familles dans le désarroi.
L'annonce de ces nouveaux rapts intervient alors que la menace de Boko Haram de vendre comme "esclaves" les lycéennes enlevées le 14 avril, contenue dans une vidéo, a suscité une indignation mondiale.

"Ils passaient de porte en porte à la recherche de filles (...) Ils ont pris de force huit filles âgées de 12 à 15 ans", a déclaré Abdullahi Sani, un habitant du village de Warabe, dans l'Etat de Borno (nord-est), où l'enlèvement des huit adolescentes a eu lieu dimanche soir. Ces nouveaux rapts ont été confirmés par d'autres habitants.

Lundi, le chef de Boko Haram, Abubakar Shekau, avait revendiqué le kidnapping de 276 lycéennes, dans un lycée de Chibok, également dans l'Etat de Borno, région d'origine de l'insurrection qui a fait des milliers de morts depuis son déclenchement en 2009. Dans une vidéo obtenue lundi par l'AFP, Shekau explique qu'il va "vendre les lycéennes sur le marché" et qu'elles sont traitées en "esclaves".


"Depuis le début, nous imaginions ce qui pourrait arriver à nos filles aux mains de de ces gens abominables. Aujourd'hui, Shekau a confirmé nos craintes", a déclaré Lawal Zanna, dont la fille figure parmi les captives.
L'enlèvement a provoqué une vive indignation dans le pays, où des centaines de parents des lycéennes enlevées s'étaient rassemblés jeudi pour une marche de protestation, mais aussi à l'étranger, où il a fait la une de nombreux journaux.

 

"Totalement contraire aux enseignements de l'islam"
Mardi, Al-Azhar, plus haute autorité religieuse de l'islam sunnite, a appelé Boko Haram à relâcher les lycéennes.
Dans un communiqué publié au Caire, Al-Azhar, siège de la prestigieuse université islamique du même nom, a souligné que faire du mal à ces jeunes filles est "totalement contraire aux enseignements de l'islam et à ses principes de tolérance", et a appelé "à la libération immédiate" des lycéennes.


"Nous ne pouvons pas fermer les yeux sur cette preuve évidente de barbarie", a déclaré lundi la sénatrice démocrate américaine Amy Klobuchar devant ses pairs.
Le chef de la diplomatie britannique, dénonçant des kidnappings "écœurants", a pour sa part indiqué que Londres apportait une "aide concrète" au Nigeria dans cette affaire.
Vendre les adolescentes s'apparenterait à un crime contre l'humanité, a prévenu l'ONU. Une "cruauté inimaginable", a dit Angelina Jolie à Paris.


Au total, 276 lycéennes avaient été enlevées il y a trois semaines. Plusieurs dizaines ont réussi à s'enfuir mais plus de 220 seraient toujours aux mains des insurgés, selon la police. Depuis l'attaque, les familles ont critiqué l'action de l'armée, qu'elles accusent d'avoir négligé l'affaire depuis le départ. Les militaires assurent avoir lancé une vaste opération de recherches, notamment dans la forêt de Sambisa où Boko Haram a installé des camps fortifiés.

 

Emmenées à l'étranger?
Le Nigeria a accepté mardi la proposition américaine d'envoyer une équipe d'experts pour aider à retrouver les lycéennes. Le secrétaire d'Etat américain John Kerry s'est entretenu par téléphone à ce sujet avec le président nigérian Goodluck Jonathan.

Le département d'Etat américain avait indiqué disposer d'informations selon lesquelles les adolescentes auraient été emmenées dans des pays voisins, se faisant l'écho de déclarations - non confirmées - de responsables locaux à Chibok, qui avaient affirmé récemment que les captives avaient été vendues comme épouses à des combattants islamistes du Cameroun et du Tchad. Mais les autorités tchadiennes et camerounaises ont indiqué que les lycéennes n'étaient pas dans leurs pays.

Pour Enoch Mark, critique virulent du gouvernement depuis que sa fille a été enlevée, l'action de l'armée nigériane reste largement insuffisante. Les insurgés de "Boko Haram ne sont pas des esprits ou des créatures extra-terrestres qui ne peuvent pas être suivies et maîtrisées", a-t-il déclaré à l'AFP.


Le président nigérian Goodluck Jonathan est soumis à une forte pression depuis le rapt, survenu quelques heures après un attentat à la voiture piégée revendiqué par Boko Haram dans les faubourgs de la capitale fédérale, Abuja, qui avait fait au moins 75 morts - l'attaque la plus meurtrière enregistrée dans la ville.

Goodluck Jonathan, affaibli par les critiques contre la corruption de son administration et son impuissance à juguler les violences, espérait que le Forum économique de l'Afrique, sommet commençant mercredi à Abuja, mettrait en valeur les progrès économiques du pays et non ses graves problèmes politiques, sécuritaires et sociaux. Mais la vague de violences a focalisé l'attention sur Boko Haram. Le groupe islamiste armé, qui dit vouloir créer un Etat islamique dans le Nord à majorité musulmane, a promis de continuer ses attaques.

Pour Enoch Mark, si le gouvernement n'arrive pas à retrouver les adolescentes, cela ne pourra qu'encourager les insurgés à commettre d'autres méfaits. "Le gouvernement devrait réaliser que cela ne serait que le début d'enlèvements plus nombreux et de l'anarchie, s'il ne sauve pas ces filles", a-t-il asséné. "Aujourd'hui c'est Chibok, mais qui sait où ça pourrait se produire demain?"

 

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commentaires (5)

Enlèvements, en vue de "Mariages de convenance" ?

ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

09 h 27, le 08 mai 2014

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Commentaires (5)

  • Enlèvements, en vue de "Mariages de convenance" ?

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    09 h 27, le 08 mai 2014

  • QUI LES FINANCENT ? TOUS S'EN DOUTE ! QU'ILS FASSENT PRESSION OU PLUTÔT QU'ILS DONNENT DES ORDRES POUR LA LIBÉRATION IMMÉDIATE ET L'ARRÊT DES EXACTIONS DE CES PRIMATES !

    LA LIBRE EXPRESSION

    16 h 02, le 07 mai 2014

  • La France n'a pas besoin d'y aller , il suffirait qu'elle demande avec les us au roi des binsaouds de faire pression , c'est tout ....Mais bon Dieu de bonsoir , les otages en Syrie et ailleurs ils n'ont pas eu besoin d'y aller , c'est des parrains arabes ou turcs qui les ont libere. Y aller ca cache d'autres dessins .. Mais pourquoi la binsaoudie qui sait combien son influence sur ces bêtes sauvages est enorme , ne se declare t elle pas ??????????? INCROYABLE .......

    FRIK-A-FRAK

    14 h 47, le 07 mai 2014

  • C'est pas Al-Azhar qui doit parler a ces malades mentaux , c'est la binsaoudie ! les amerlock le savent que les haoussas du nord ne repondent qu'a cette voix , ils ont des services secrets et meme on a pas besoin de ca pour le savoir , allez faire un tour a Kano , Maiduguri , Sokoto ,Zaria et tout le nord du Nigeria c'est tellement evident que seule la binsaoudie peut faire pression , si elle ne le fait pas c'est surement que les yanky l'empechent ou lui ordonnent de ne pas intervenir , parce que cela n'arrangerait pas ses plans futurs . C'est incroyable !!!! Vous allez parler a la fin les binsaouds contre cette racaille de plus que vous financez ???? en plus les filles se vendraient ou d'apres vous ? hein? d'apres vous ??

    FRIK-A-FRAK

    11 h 33, le 07 mai 2014

  • IL FAUT QU'UNE FORCE DE L'ONU METTE UN TERME À CES SAUVAGES PRIMATES !

    LA LIBRE EXPRESSION

    05 h 07, le 07 mai 2014

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