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Beyrouth, Hollywood, Monaco et...retour

Rien n'est plus désolant, pour ne pas dire écœurant, que le spectacle de nos députés faisant semblant d'élire un président de la République dans un hémicycle où ils n'ont plus rien à dire. Sont-ils pathétiques, avec cette aura glauque, cette nuée de sang, de violence, de deuil et de mauvais souvenirs qui les enveloppe. On les regarde effectuer leur rituel creux et on zappe. Ce n'est définitivement pas avec cette classe politique poisseuse que nous pourrons envisager l'avenir, et il y a bien mieux, en ce moment, pour alimenter les conversations dans les chaumières. Il y a Amal. Et il y a George.

 

Bien sûr, comme il se doit au Liban, tout le monde a demandé « Bint min ? », oui, de qui est-elle la fille, cette enfant de chez nous, d'un peu chacun de nous, que voilà au bras d'un des célibataires les plus convoités et non moins récalcitrants de la planète ? Amal Alamuddine, ça sonne druze. Les druzes sont farouches sur les questions d'alliances et de mésalliances. Des événements récents ont prouvé qu'il était dangereux de les prendre à la légère, surtout dans la région de Bayssour. Chez les druzes, on boit du maté dans un petit tonneau avec une paille en argent, tradition importée par les premiers émigrés en Argentine. Occasion irrésistible pour l'excellent publicitaire Saïd Francis de détourner le fameux slogan de la marque de café dont George Clooney est l'icône : « Maté, What else ? »
Ainsi de suite, on s'amuse comme on peut en cette période beigeâtre. Mais pas de chance, Amal n'est pas druze.


George, à présent. « Ibn min ? » George Clooney est un produit de l'industrie hollywoodienne qui a fait de ses cheveux poivre et sel et son sourire latin le fantasme de toute une génération de ménagères de moins de cinquante ans. On se contentera de ce pedigree. Si on ne se souvient pas de tous ses films, impossible d'oublier son visage ni, surtout, cette manière intense qu'il a de nous donner envie...de café. George a eu à son bras, dit-on, une danseuse de concours télé, une lutteuse professionnelle, une serveuse de bar. Ainsi sont, paraît-il, les hommes dont rêvent toutes les femmes : mal appariés. La vraie question a donc été posée par l'édition new-yorkaise du célèbre magazine de mode The Cut : « Mais que fait cette déesse avec George Clooney ? » On ne retiendra de la sentence que le mot « déesse ». On s'abstiendra de jaser sur « notre » fiancé, à la veille de l'accueillir dans notre grande famille en décomposition.


Amal n'a pas attendu le bel acteur américain pour exister. Brillante avocate formée à Oxford et New York, elle est elle-même une grande figure des tribunaux internationaux, conseillère de Kofi Annan sur la Syrie, avocate de Julien Assange. Une vraie star que cette alliance va réduire à une « people ». Une déesse donc, que nous aimerions bien voir peupler notre Olympe désolé. Amal pour présidente, s'il vous plaît, Dieu, même un seul jour, elle seule saura y faire. Et qu'elle emmène George. Et qu'ils nous rejouent Monaco à rebours, au temps où Grace arrivait d'Hollywood.

Rien n'est plus désolant, pour ne pas dire écœurant, que le spectacle de nos députés faisant semblant d'élire un président de la République dans un hémicycle où ils n'ont plus rien à dire. Sont-ils pathétiques, avec cette aura glauque, cette nuée de sang, de violence, de deuil et de mauvais souvenirs qui les enveloppe. On les regarde effectuer leur rituel creux et on...

commentaires (6)

CORRECTION ! Merci : "La peopolisation outrancière pâmée...."

ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

09 h 16, le 03 mai 2014

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Commentaires (6)

  • CORRECTION ! Merci : "La peopolisation outrancière pâmée...."

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    09 h 16, le 03 mai 2014

  • Très élégante Mme Abou Dib en qualifiant de "poisseuse cette classe politique" avec laquelle "ce n'est définitivement pas possible d'envisager l'avenir." Je n'ose pas dire mon qualificatif. Il serait une grosse atteinte à cette élégance.

    Halim Abou Chacra

    06 h 30, le 02 mai 2014

  • Tiré du Nouvel Observateur du 29/04/014 : "Amâle Älaméddîne, armée (évidemment) de la détermination flegmatique chère à son pays d’origine, elle a réussi à retourner Clooney. Bravo ! Quand on a fait la guerre, il n’y a pas de raison de ne pas conquérir un acteur hollywoodien, toujours prêt à défendre la veuve et l’orphelin de préférence tiers-mondistes. Au fond, maintenant qu’ils sont supposément fiancés, les seules vraies questions que doit se poser George sont celles de savoir comment choisir entre fattoûche et tabboûléh (salades folkloriques), hommos et moutabal (mezzes typiques, 100 calories assurées par bouchée). Tout en n’oubliant pas de faire publier une annonce officielle des fiançailles dans L’Orient Le Jour, quotidien beyrouthin de référence pour les affaires politiques régionales et les questions de cœur (et de réussite) de la diaspora."....

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    14 h 08, le 01 mai 2014

  • La peopolisation pâmé entraîne la vacance de ces esprits comme de ces âmes, fort indigènes au demeurant. Il s'agit d'une sorte d'engourdissement qui gagne ces Pseudo-araméanisés dans cette douceur méditerranéo-levantine, à l'égard d'une banale histoire qui ne leur parvient que toujours vedettisée en raison de ce même phénomène Phénicisé retardato-attardé ; moins apte en tout cas à les requérir vraiment comme elle le fait à l'ordinaire avec d’autres peuplades sûr plus développées. Pourtant, cette bête histoire ressassée a toujours les mêmes couleurs superficielles ou bigarrées et charrie les sempiternels tombereaux matrimoniaux ou d'espérances, de divorces annoncés ou inopinés, d'accablements et de drôleries. Toutefois, comme si le flot risquait on ne sait pourquoi de se tarir, ils ont pris l'habitude les Campagnards puînés de lester cette puérile histoire de fiançailles manière d'échapper si peu que ce soit à leur présent si oppressant ! Et les voilà ainsi lez-ébaubis, un chou-fleur ou un tabloïde déployés devant leurs idées et leur esprit, leur vue et leurs verres évidemment aveuglés et assombris, invités entre leurs innombrables somnolences Montagnardes à la nostalgie ou surtout au pronostic. Mais ce procédé éhhh libanais a ses limites. Et très vite le présent les reprend à la gorge. Pour rire, mais surtout pour pleurer, quand ce n'est pas pour les 2 à la fois et plutôt le 2nd que le 1er. Yâ hassértéhhh !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    12 h 58, le 01 mai 2014

  • Fifi,genial ,speciallement en ce jour de la fete des travailleurs

    WORM Ramza

    09 h 36, le 01 mai 2014

  • Tres agreable...Et le slogan de Said Francis est superbe car moi je l'ai pris dans un double sens: "mate" la boisson des druzes et qui fait allusion a la pubicite legendaire de Clooney pour Nespresso, et "mate" dans le sens que le celibataire le plus convoite de Hollywood et qui n'a jamais voulu se caser a fini par mordre a l'hamecon... Excellent comme tu le dis si bien Fifi!

    Michele Aoun

    09 h 13, le 01 mai 2014

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