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Moyen Orient et Monde - Tensions

L’Ukraine en état d’alerte face à une insurrection prorusse qui s’étale

L'objectif de Kiev : empêcher le « terrorisme » de s'étendre au-delà des régions de Donetsk et de Lougansk.

Bientôt, ce sera peut-être le visage découvert que ces hommes armés, des prorusses, poseront dans les bâtiments publics de Donetsk. Marko Djurica/Reuters

L'Ukraine a mis ses forces armées en état d'alerte maximum pour tenter d'empêcher une propagation de l'insurrection prorusse à d'autres régions se trouvant potentiellement, selon elle, dans le viseur de la Russie, alors que le chaos gagnait du terrain dans l'Est.
À Kiev, le président par intérim Olexandre Tourtchinov a déclaré que l' « objectif numéro un (était) d'empêcher le terrorisme de s'étendre » des régions de Donetsk et de Lougansk, en proie à une insurrection prorusse armée, à d'autres régions. « Il y a des tentatives de déstabiliser la situation à Kharkiv, Odessa, Dnipropetrovsk, Zaporijjia, Kherson et Mykolaïev », a-t-il dit. Ensemble, ces huit régions constitueraient une large zone contiguë de la Russie et des territoires séparatistes de Crimée (rattachée à la Russie en mars) et de Transdniestrie en Moldavie, que Moscou contrôle de fait déjà. M. Tourtchinov a déclaré craindre des « actes de sabotages » de la part de la Russie pendant les fêtes de début mai. Les services de sécurité ukrainiens (SBU) ont confirmé ces craintes, affirmant hier avoir « découvert » un groupe de saboteurs qui préparaient un attentat pour la fête de la victoire le 9 mai. À cette date, le président russe Vladimir Poutine a prévu de se rendre pour la première fois en Crimée depuis le rattachement de cette péninsule à la Russie.

Rhétorique belliqueuse
Face à l'état d'alerte de Kiev, Moscou a aussitôt réagi en sommant le gouvernement ukrainien d'arrêter « immédiatement la rhétorique belliqueuse qui vise à intimider sa propre population ». Au cours d'un entretien téléphonique, Vladimir Poutine et le Premier ministre britannique David Cameron ont convenu que la crise ukrainienne ne pourrait être résolue « qu'avec des moyens pacifiques », a indiqué le Kremlin dans un communiqué.
Des propos qui ne convainquent pas tout le monde. « Je n'ai aucun doute sur le fait que le but de M. Poutine est d'avoir le contrôle total de l'Ukraine », a pour sa part déclaré hier le président de la Commission européenne José Manuel Barroso. Sur le plan émotionnel comme intellectuel, « les dirigeants russes, et manifestement le président Poutine, n'ont pas accepté l'indépendance de l'Ukraine et pensent qu'elle devrait faire partie de la Russie », a dit M. Barroso lors d'une conférence à Washington.
Et Ioulia Timochenko, l'ex-Premier ministre et candidate à l'élection présidentielle prévue le 25 mai, d'affirmer de plus belle : « L'Ukraine est attaquée. La Russie a lancé une guerre non déclarée contre notre pays dans l'Est. »

« Ils sont en bonne santé »
En effet, sur le terrain, les rebelles prorusses ont continué ces derniers jours à étendre leur emprise sur une série de villes de l'Est ukrainien. Ils contrôlent actuellement des sites stratégiques (mairie, siège de la police et des services de sécurité) dans plus d'une douzaine de villes. C'est le cas de Gorlivka depuis hier matin. Selon des médias ukrainiens, quelques dizaines de militants prorusses ont également occupé hier la mairie d'Altchevsk (110 000 habitants), proche de Lougansk. Les rebelles s'étaient emparés la veille de la plupart des bâtiments officiels de Lougansk, chef-lieu régional d'environ un demi-million d'habitants. Appuyés par des hommes armés de kalachnikovs et de lance-roquettes, ils ont obtenu la démission du chef de la police au terme d'un siège du bâtiment mardi soir, se retirant ensuite.
Et à l'approche de l'élection présidentielle, le chef prorusse de la « république populaire » autoproclamée de Donetsk, Denis Pouchiline, a déclaré hier lors d'une conférence de presse à Moscou qu'il n'y aurait pas d'élection présidentielle « illégitime » dans cette région de l'est de l'Ukraine. À la place, un référendum portant sur la « déclaration d'indépendance » de cette région a été annoncé par ces militants le 11 mai avec pour question : « Approuvez-vous la déclaration d'indépendance de la république populaire de Donetsk ? », un scrutin considéré comme illégal par Kiev et la communauté internationale.
Quant au sort des observateurs de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) retenus depuis vendredi par des rebelles prorusses à Slaviansk, bastion rebelle de l'Est ukrainien, il demeurait par ailleurs incertain. « Le dialogue est constructif, on se comprend les uns les autres », a déclaré hier le leader séparatiste de Slaviansk, Viatcheslav Ponomarev, qui a promis de « renvoyer (les observateurs) chez eux à la première occasion ». Les négociations se prolongent pour des « raisons techniques », a-t-il ajouté sans préciser davantage la nature de ces raisons.
« Ils sont en bonne santé », a déclaré à Donetsk un porte-parole de l'OSCE, Michael Bociurkiw, qui n'a pas donné d'indications sur l'état des négociations. L'un des huit observateurs initialement retenus, un Suédois, a été autorisé à partir dimanche pour raisons de santé. « C'est un bon signe que l'inspecteur suédois ait été libéré. Malheureusement, nous ne percevons pas ces derniers jours de signes encourageants de Slaviansk que les gens là-bas veulent se dépêcher de libérer les inspecteurs », a auparavant déclaré à Vienne l'ambassadeur ukrainien auprès de l'OSCE, Igor Prokoptchouk. Les observateurs sont « des otages », a-t-il estimé.
Sur un autre front, le Fonds monétaire international a approuvé hier un plan d'aide de 17 milliards de dollars sur deux ans en faveur de l'Ukraine. Le feu vert du conseil d'administration du FMI, qui représente ses 188 États membres, permet le déblocage « immédiat » d'un premier prêt de 3,2 milliards de dollars à Kiev et ouvre la voie à d'autres donateurs pour parvenir à un plan de sauvetage global de 27 milliards de dollars.

(Source : AFP)

L'Ukraine a mis ses forces armées en état d'alerte maximum pour tenter d'empêcher une propagation de l'insurrection prorusse à d'autres régions se trouvant potentiellement, selon elle, dans le viseur de la Russie, alors que le chaos gagnait du terrain dans l'Est.À Kiev, le président par intérim Olexandre Tourtchinov a déclaré que l' « objectif numéro un (était) d'empêcher le...
commentaires (3)

S'ATTENDAIENT-ILS À QUELQUE CHOSE D'AUTRE... LE MASTODONTE ET SON CHEPTEL D'ABRUTIS ?

LA LIBRE EXPRESSION

12 h 17, le 02 mai 2014

Tous les commentaires

Commentaires (3)

  • S'ATTENDAIENT-ILS À QUELQUE CHOSE D'AUTRE... LE MASTODONTE ET SON CHEPTEL D'ABRUTIS ?

    LA LIBRE EXPRESSION

    12 h 17, le 02 mai 2014

  • Il faut voir la deception du maidan a la tele france 24 . On se dirige comme pour les salafowahabites binsaouds en Syrie vers un affrontement fratricide kievien. Bientot !

    FRIK-A-FRAK

    12 h 36, le 01 mai 2014

  • Alors tourtchinov dites nous si on va bien vers des elections le 24 Mai ? parce qu'on a parmi nous des internautes qui voudraient savoir si vous allez gagner avec 99, 9999999999999999% des voix ? Comme moi par exemple .... pourquoi je vous pose la question ? parce qu'ailleurs il existe l'homme liberateur qui pourra pretendre a ce resultat de 99,99999999999% des voix de son peuple .

    FRIK-A-FRAK

    11 h 10, le 01 mai 2014

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