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Moyen-Orient - Dans la presse

Un plan secret pour transférer des prisonniers de Guantanamo à Oman interrompu après l'attaque du Hamas

Le plan de Washington a été stoppé après des inquiétudes du Congrès, écrit le New York Times.

Un plan secret pour transférer des prisonniers de Guantanamo à Oman interrompu après l'attaque du Hamas

Le camp américain de prisonniers de Guantanamo à Cuba. Photo d'archives AFP

Après l'attaque du 7 octobre 2023 du Hamas contre Israël, la Maison Blanche a choisi de mettre en suspens une mission secrète de transfert de détenus de la prison de Guantánamo (Cuba) à Oman. Selon des responsables de l'administration Biden cités par le New York Times, des membres du Congrès se sont opposés à ce transfert quelques jours avant sa réalisation, invoquant leurs préoccupations quant au risque d'instabilité au Moyen-Orient.

Washington était sur le point de transférer une douzaine de détenus, dont aucun n’a jamais été accusé de crimes, de Guantánamo à Oman en vue de leur réinstallation et leur réhabilitation. Cette opération secrète a été brusquement interrompue alors que l’avion-cargo militaire se trouvait déjà sur la piste, prêt à transporter des prisonniers yéménites vers Oman, écrit le NYT.

Des responsables américains ont reconnu sous couvert d'anonymat (les mouvements de détenus étant considérés comme secrets tant qu'ils n'ont pas été menés à bien) l’échec de la mission, après une information de la chaîne NBC publiée le 20 mai évoquant le fiasco de l'opération.

Pour mémoire

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Depuis 2002, les Etats-Unis ont utilisé leur base de Guantánamo comme une prison militaire dans le cadre de leur « guerre contre le terrorisme » après les attentats du 11 septembre 2001. Elle a régulièrement été pointée du doigt en raison de présumées violations des droits humains, détentions illégales et actes de torture, rappelle l'AFP.

Durant deux décennies, environ 750 détenus ont été déplacés du centre de détention de Cuba par rapatriement ou réinstallation, principalement via des opérations militaires secrètes. Le défi pour l'administration Biden consiste à trouver des pays prêts à accepter et surveiller les 16 détenus restants sur les 30 initialement détenus à Guantánamo, d’après le quotidien américain. Les efforts de l'administration Biden s'inscrivent dans l'engagement de l'ex-président Barack Obama de fermer cette prison.

Ces accords nécessitent une diplomatie active, la coopération de la communauté du renseignement et une notification de 30 jours préalable au Congrès, ce qui peut parfois entraîner des retards dans les transferts, explique le NYT. Néanmoins, le Congrès n’a pas le pouvoir de les empêcher.

Réserves du Congrès

Le programme de réhabilitation d'Oman a accueilli 30 détenus entre 2015 et 2017. La plupart d'entre eux venaient du Yémen, qui partage une frontière avec le sultanat. En 2023, les responsables de la diplomatie et de la sécurité nationale des États-Unis ont conclu un nouvel accord avec Mascate pour y envoyer ces prisonniers. Lundi, Adrienne Watson, porte-parole du Conseil national de sécurité à la Maison Blanche, a qualifié Oman de « partenaire de confiance » qui « coopère étroitement avec les États-Unis sur une série de priorités, notamment la réhabilitation des détenus de Guantánamo » d’après le NYT.

Pour mémoire

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Les États-Unis considèrent depuis longtemps Oman comme un allié loyal et solide, qui se vante d’être un intermédiaire neutre entre les puissances régionales en conflit. En effet, les prisonniers du centre de détention de Cuba sont originaires de pays trop instables ou dangereux pour être rapatriés, notamment au Yémen, ce qui oblige Washington à demander l’aide d’alliés dans la région pour les accueillir.

Mais le plan de transfert des prisonniers vers Oman s'est heurté à l'opposition du Congrès en octobre 2023, pratiquement à la veille de l'opération. Les démocrates ont fait part de leurs inquiétudes aux responsables du département d'État et des services de renseignement quant au risque d'instabilité au Moyen-Orient à la suite de l'attaque du Hamas contre Israël, selon des responsables de l'administration Biden.

Celle-ci a donc repoussé le transfert et a réévalué lundi les arrangements en cours, selon deux responsables gouvernementaux. Aucune nouvelle date ne sera annoncée avant le départ des prisonniers, conformément à la politique du ministère de la Défense. Outre le Yémen, les transferts vers la Libye, le Soudan, la Somalie et la Syrie sont également interdits.

Après l'attaque du 7 octobre 2023 du Hamas contre Israël, la Maison Blanche a choisi de mettre en suspens une mission secrète de transfert de détenus de la prison de Guantánamo (Cuba) à Oman. Selon des responsables de l'administration Biden cités par le New York Times, des membres du Congrès se sont opposés à ce transfert quelques jours avant sa réalisation, invoquant leurs...
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Guantanamo est une honte et Biden veut laver, voire nettoyer cette honte accablante.

Mohamed Melhem

05 h 55, le 23 mai 2024

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Commentaires (1)

  • Guantanamo est une honte et Biden veut laver, voire nettoyer cette honte accablante.

    Mohamed Melhem

    05 h 55, le 23 mai 2024

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