Des Palestiniens inspectent les dégâts après une frappe aérienne israélienne à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le 22 mai 2024. Photo AFP/Eyad al-Baba
Un rapport des services de renseignement américains d’un rare ton critique à l’encontre de l’opération israélienne à Gaza estime que « bien que les capacités militaires et de communication du Hamas soient dégradées, seulement 30 à 35 % de ses combattants – ceux qui faisaient partie du mouvement avant le 7 octobre 2023 – ont été tués, et environ 65 % de ses tunnels sont toujours intacts ».
Dans ce rapport dont des extraits sont publiés dans le magazine en ligne Politico le 21 mai, « les membres de l’administration Biden sont de plus en plus inquiets quant à la capacité du Hamas à recruter de nouveaux membres durant la guerre – des milliers au cours des derniers mois ». « Cela a permis au mouvement de survivre à des mois d’offensive israélienne », selon une source familière des SR américains, citée par le magazine.
L’article de Politico cite, en outre, des officiels occidentaux qui pensent que le Hamas a réussi à protéger ses milliers de combattants, dont une majorité opèrent depuis les tunnels où ils se cachent, alors que d’autres se mélangent à la population. « En définitive, le Hamas résiste toujours et maintient des capacités significatives, même après presque huit mois de guerre israélienne totale », lit-on également.
Toujours selon le rapport américain cité par Politico, l’administration Biden craint « qu'Israël ne soit en train de gâcher de manière désastreuse sa chance de victoire contre le Hamas, perdant ainsi la meilleure occasion de supprimer l'emprise du groupe sur Gaza et la menace qu'il fait peser sur le peuple israélien ». En gros, les officiels américains affirment qu’Israël n’arrive pas à maintenir son influence sur les territoires évacués après les combats, qu’il a tourné la population palestinienne locale et le reste du monde contre lui en raison des bombardements intensifs et de l’aide humanitaire inadéquate, et qu’il a ouvert la porte à un recrutement de nouveaux combattants par le Hamas.
Le rapport parle de « frustration » américaine de voir Israël rejeter les conseils des alliés et refuser de changer le cours de son attaque. Un membre haut placé de l’administration assure à Politico, sous couvert d’anonymat, que son pays veut « encourager plus de focus sur la connexion entre les opérations militaires en cours et l’après-guerre ».
La guerre à Gaza a commencé le 7 octobre 2023, suite à une attaque du Hamas sur le territoire israélien, qui a entraîné la mort de plus de 1.170 personnes, majoritairement des civils, selon un bilan de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes. Sur les 252 personnes alors emmenées comme otages, 124 sont toujours retenues à Gaza, dont 37 sont mortes selon l'armée. Israël a juré d' « anéantir » le mouvement islamiste et lancé une offensive dans la bande de Gaza, entraînant la mort d'au moins 35.647 personnes, la plupart des civils, selon le ministère de la Santé du gouvernement du territoire palestinien dirigé par le Hamas.
DEFAITE CRIANTE DE NETANYAHU ET DE TSAHAL.
13 h 46, le 22 mai 2024